Le ministère de l’Éducation nationale est dans l’obligation de décliner l’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique. Cet accord prévoit notamment de supprimer les situations d’écarts de rémunération et de déroulement de carrière. Près de 3 ans après la signature de cet accord, on remarque que le ministère de l’Éducation nationale est très en retard dans son application alors même que 73% des personnels de l’Éducation nationale sont des femmes et que les professeur.e.s des écoles comptent plus de 83 % de femmes.
Le temps partiel
Les femmes sont sur-représentées parmi les personnels travaillant à temps partiel car le partage des tâches reste encore aujourd’hui inégal dans la société : 72% des tâches ménagères et 65% des tâches parentales sont effectuées par les femmes. Cela a des conséquences sur la rémunération et sur l’avancement. En 2019, dans le premier degré, 11 % des enseignantes sont à temps partiel contre 3 % des hommes. Dans le second degré, 11 % des enseignantes contre 4 % des hommes.
Cette différence est également visible chez les non-titulaires :
- Dans le 1er degré, 6,2 % des contractuelles sont à temps partiel contre 2,2 % des hommes
- Dans le second degré : 25,6 % des contractuelles sont à temps partiel contre 19,7 % des hommes.
Quelques chiffres soulignent les inégalités de salaires :
- Pour la retraite, au 31 décembre 2018, le montant moyen des pensions mensuelles brutes de droit direct pour les femmes était de 2 063 euros et de 2 449 euros pour les hommes ;
- En 2018, le salaire net mensuel moyen dans la fonction publique d’État est de 2 420 euros pour les femmes et de 2 736 euros euros pour les hommes.
Le salaire net des enseignantes est inférieur de près de 12 % à celui de leurs collègues masculins. Il existe plusieurs raisons à cela. Au delà des temps partiels, les HSA profitent essentiellement aux hommes, qui perçoivent 2,4 fois plus de rémunération liée aux HSA que les femmes. 43,8 % des hommes font au moins 2 HSA contre 33,7 % des femmes. De plus seules 3% des femmes professeures des écoles atteignent la classe exceptionnelle contre 8% des hommes.
Les femmes toujours en première ligne face aux crises
Les femmes doivent faire tenir de multiples journées en une.Si elles assument en temps ordinaire la majeure partie des tâches domestiques et parentales, cela s'est accentué lors de la crise sanitaire en temps de confinement.comme l’a prouvé l’enquête commandée par le Secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations sur “l’impact du confinement sur les inégalités entre les femmes et les hommes en matière de répartition des tâches au sein des foyers”. Les femmes ont ainsi été exposées à une forte augmentation de la charge mentale.
SUD éducation revendique :
- l’inscription dans les textes de l’arrêt du gel de la note administrative en cas de congé maternité ou parental (comme c’est déjà le cas dans la fonction publique hospitalière) ;
- l’égalité salariale entre les hommes et les femmes
- l’égalité entre les hommes et les femmes au travail comme dans la retraite,
- le maintien des avantages préférentiels pour les femmes tant que l’égalité des salaires et de la prise en charge des enfants n’est pas réalisée, vers la majoration des retraites du niveau des inégalités de salaires constatées
- la neutralité des congés maternité, un congé parental mieux réparti entre les parents et mieux rémunéré,
- la suppression de toute notation, de toute inspection, qui favorisent des mécanismes de cooptation patriarcale (jurys des concours, corps d’inspection largement masculins qui affectent principalement l’avancement des femmes, avec un salaire unique aligné sur le plus favorable ;
- la suppression de la précarité (dont sont victimes majoritairement les femmes), par une titularisation sans condition de tou-te-s les précaires, et l’arrêt du recrutement de nouveaux et nouvelles précaires ;
- le développement des services de la petite enfance (modes de garde individuels et collectifs) pour que les choix professionnels (temps partiels, disponibilités, congés parentaux...) puissent en être vraiment.
Toutes et tous en grève le 27 janvier pour nos salaires !