Depuis le 8 mars 1917 et la grève des ouvrières de Petrograd qui a lancé la révolution russe, l'histoire du 8 mars, journée de lutte pour les droits des femmes, est indissociable des grands mouvements sociaux.
Ce 8 mars 2023, au lendemain de la grève générale du 7 mars pour défendre nos retraites, montrons une nouvelle fois que les femmes sont de toutes les grandes luttes sociales !
Pour défendre nos retraites et nos salaires !
La pension de retraite des femmes est aujourd'hui de 40 % inférieure à celle des hommes (ou pour le dire autrement, les hommes gagnent 67% de retraite en plus que les femmes !)
Ce sont aussi les femmes qui occupent majoritairement les emplois précaires, par exemple dans l' Education nationale les AESH (avec un taux de féminisation de 92 %), qui gagnent en moyenne entre 850 et 900 euros par mois.
Temps partiel subi, inégalités salariales, carrières interrompues par les obligations familiales paupérisent les femmes durant leur vie active et plus encore à leur retraite !
Avec la réforme Macron, les femmes devront en moyenne travailler sept mois de plus contre cinq pour les hommes. Celles qui pouvaient faire valoir des trimestres avec leurs enfants seront contraintes de partir à 64 ans, et plus de femmes encore devront attendre 67 ans pour avoir une retraite à taux plein, avec une pension malgré tout insuffisante.
S'il y avait une vraie égalité salariale femmes/hommes, il y aurait 5,5 milliards de plus dans les caisses de retraite ! Augmenter les salaires des plus précaires, c'est aussi apporter plus de cotisations pour financer les retraites, tout en garantissant un salaire décent !
Contre les violences sexistes et sexuelles !
Selon une enquête IFOP [note de bas de page : Enquête IFOP pour la fondation Jean Jaurès, Octobre 2019] 7 femmes sur 10 ont été victimes de VSST au sens juridique du terme au cours de leur carrière. Impunité des agresseurs, isolement des victimes, trop souvent ce sont les mêmes mécanismes qui se rejouent, avec la complicité de la hiérarchie.
La circulaire du 9 mars 2018 sur la protection des victimes de violences sexistes/sexuelles dans la Fonction publique doit être appliquée sans faille.
De véritables outils de prévention et d'accompagnement des victimes doivent être mis en place.
Contre toutes les attaques réactionnaires, racistes et transphobes
Dans un contexte alarmant de montée de l'extrême droite, le féminisme et les droits des femmes n'ont jamais été autant instrumentalisés pour servir un agenda réactionnaire, raciste et transphobe. On observe d'une part une instrumentalisation raciste pour pointer les personnes racisées comme seules responsables des violences sexistes et sexuelles, et d'autre part une instrumentalisation transphobe pour nier les droits des personnes trans à l'autodétermination au nom d'une vision essentialisante et biologisante des femmes.
Le féminisme est une lutte émancipatrice pour toutes et tous, une lutte qui ne supporte ni racisme, ni transphobie !
Les combats féministes sont des combats de justice sociale : en grève le 8 mars !