La rentrée 2020 en lycée professionnel s’effectue sous les pires auspices : à la calamiteuse réforme de la voie professionnelle, s’ajoute la mauvaise gestion de la crise sanitaire.
La réforme de la voie professionnelle poursuit sa mise en place cette année en 1re BAC PRO. En plus de la baisse du volume horaire global, elle induit des pertes d’heures disciplinaires généralisées pour abonder des dispositifs n’ayant jamais fait leurs preuves et rejetés par la majorité des enseignante-e-s PLP. Tel le pompeusement nommé “chef d’œuvre”, anciennement Projet Pluridisciplinaire à Caractère Professionnel, la co-intervention imposée ou encore l’inflation du volume d’Aide Personnalisée au détriment des enseignements disciplinaires.
Avec le confinement et la fin d’année scolaire, les enseignant-e-s ont perdu jusqu’à près de la moitié de leurs élèves, bien loin du chiffre fantaisiste des décrocheurs claironné par le ministre. Le retour en classe s’annonce difficile pour des jeunes ayant quitté l’école mi mars et rien n’est prévu pour accompagner ces publics souvent fragiles.
Comme toujours la solution miraculeuse imposée par la loi “pour la liberté de choisir son avenir professionnel” est la généralisation de l’apprentissage qui profite au patronat. Alors que la crise économique à venir et les faillites d’entreprises engendreront de nombreuses ruptures de contrats d’apprentissage, les jeunes apprenti-e-s n’auront alors d’autre solution que de venir grossir les rangs des élèves de lycée professionnel.
Pourtant des solutions existent c’est pourquoi SUD éducation revendique:
- Le retrait de la “transformation de la voie professionnelle”: Le retour du volume horaire des élèves, la suppression du “chef d’oeuvre”, la suppression de la co-intervention imposée, la diminution du nombre d’heures d’AP pour des heures disciplinaires, la fin du regroupement des classes de BAC PRO par “familles de métiers”, le retour des limites d’effectifs en classes de BAC PRO.
- Le retour au BEP en 2 ans et du BAC PRO en 4 ans.
- La titularisation des enseignant-es contractuel-les, très nombreu-x-ses en LP.
- L’embauche massive de PLP titulaires.
- La fin des regroupement de classes au profit de dédoublements pour un travail en petits groupes, nécessaire pour les élèves de LP.
- La diminution du volume de PFMP.
- Contre les épreuves en CCF.
- Contre “l’oral de contrôle” en BAC PRO