Les rentrées se succèdent et les difficultés s’accumulent
Cette rentrée 2021 a été marquée par la généralisation des Pôles inclusifs pour l’accompagnement localisés (PIAL), outil de la mutualisation des moyens d’accompagnement. On l’a toutes et tous constaté, nos conditions de travail se dégradent tandis que les conditions d’accompagnement des élèves sont de plus en plus détériorées. À l’inverse de l’évaluation des besoins des élèves au plus près de la réalité, c’est une logique de rentabilité et d’économie des moyens qu’impose le ministère. Les élèves voient leurs heures d’accompagnement diminuer tandis que les accompagnant·es courent de droite à gauche. La perte de sens du métier est de plus en plus grande.
En guide de reconnaissance, le ministre Blanquer nous remercie dans les médias pour notre implication et invente des augmentations de salaire d’ampleur. Si grille de revalorisation salariale a bien été instaurée fin août elle est bien loin de nos attentes et revendications : les augmentations de salaire prévues d’un échelon à l’autre sont seulement de quelques dizaines d’euros. Pire, suite aux annonces gouvernementales de revalorisation du salaire minimum, l’échelon 1 de la grille passe sous le niveau du SMIC, ce qui la rend caduque !
SUD éducation a des propositions concrètes !
SUD éducation porte une plate-forme revendicative concrète qui est le fruit d’une réflexion collective et à la base entre AESH du syndicat menée entre 2018 et 2020. Ces revendications s’inscrivent dans le projet de SUD éducation qui défend une transformation radicale de l’école et de la société.
Pour un statut de fonctionnaire, la création d’un nouveau métier d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e et une titularisation sans condition. SUD éducation défend un service public d’éducation assuré par des fonctionnaires et défend un plan de titularisation des AESH par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e sous statut de fonctionnaire, sans condition de concours, de formation, d’ancienneté ou de nationalité.
Pour une augmentation du salaire et une baisse du temps de travail. SUD éducation revendique la reconnaissance d’un temps plein à 24 heures d’accompagnement auxquelles s’ajoute le temps de préparation et de concertation et un salaire net à 1700 euros pour un temps plein en début de carrière. Ces revendications sont celles portées par notre Union syndicale Solidaires : la hausse immédiate des salaires les plus bas et la baisse du temps de travail pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses.
Pour d’autres conditions de travail et d’accompagnement : pas plus de deux élèves en accompagnement, le respect des notifications de la MDPH ; l’abandon des PIAL, une affectation sur deux établissements au maximum seulement si cela est nécessaire ; deux éducateur·trices scolaires spécialisé·es à temps plein (24 heures) en ULIS et un·e en SEGPA ; une organisation du travail gérée localement par les équipes.
Pour la création de brigades de remplacement qui auraient pour mission d’assurer les remplacements des collègues absent·es. C’est également une condition sine qua non du droit à la formation.
Pour une autre formation, initiale et continue : accompagner des élèves en situation de handicap ne peut pas s’improviser comme c’est actuellement le cas. SUD éducation revendique une formation initiale avant la prise de poste et continue tout au long de la carrière, qui soit riche et diversifiée, tant sur les questions de handicap que de pédagogie.
SUD éducation a chiffré le coût financier de ses revendications : créer un statut de fonctionnaire pour 129 000 AESH avec un temps plein à 24h et un salaire net à 1 700 euros coûterai 0,211 milliards d’euros, soit une augmentation de 0,27 % du budget du ministère de l’éducation nationale.
Ce n’est donc pas une question de moyens mais de volonté. Il ne nous reste plus qu’à les imposer, par l’action collective et l’instauration d’un rapport de force !
Des slogans
C’est pas les AESH qui coûtent cher !
C’est Cluzel et puis Blanquer !
Y’en a assez, assez, de la précarité
Pour les AESH de l'école au lycée !
Et qu’est-ce qu’on veut ? Un vrai statut
Pour qui? Pour les AESH !
Et qu’est-ce qu’on veut ? Un vrai salaire
Pour qui ? Pour les AESH !
Dans 10 ans ? Non, non, non,
Dans 5 ans ? Non, non, non,
Et quand ? Maintenant !
Bas-salaires, temps incomplet,
ça ne peut plus durer,
Il faut se révolter !
Si tu veux un vrai statut, tape dans tes mains !
Si tu veux un vrai salaire, tape dans tes mains !
Si tu veux une vraie formation, tape dans tes mains !
Un vrai statut,
un vrai salaire,
Pour toutes, Pour toutes les AESH !
Marre, marre, marre d’être sous payé-es
Précarité, ce n’est pas un métier
Marre, marre, marre d’être exploité-es
Ça ne peut plus durer, ça va péter !
à ceux qui veulent imposer les PIALs,
les AESH répondent « Résistance » !
à ceux qui veulent mutualiser les postes,
les AESH répondent « Résistance » !
à ceux qui veulent nous précariser,
les AESH répondent : « Résistances » !
AESH en colère / Les PIALs c'est la misère
AESH en colère / On va pas se laisser faire
1 pas en avant, 3 pas en arrière, c’est la politique du gouvernement,
Blanquer impose les PIALs, Il nous mutualise,
Mais nous n’laisserons pas faire, et nous ferons la grève !
C’est pas les AESH qu'il faut mutualiser,
C’est Blanquer qu’il faut virer !
Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire,
On veut pas bosser dans les PIALs
Tout est à nous, rien n’est à eux
Tout ce qu’ils ont, ils l’ont volé (ils l’ont volé)
Abandon des PIALS
Titularisation
Ou alors ça va péter (ça va péter)
AESH, enseignant et parent ! c’est tous ensemble qu’il faut lutter ! Car c’est toutes ensemble qu’on va gagner
Y’en a assez, assez, de la précarité
Pour les AESH de l'école au lycée !
Aujourd’hui dans la rue, demain on continue !
Et tout le monde déteste la précarité !
Le rectorat au RSA, les ministres à pole emploi
De l’argent il y en a dans les caisses du rectorat
Notre salaire on l’prendra dans les caisses du ministère
Blanquer, Cluzel,
Et hop tout ça à la poubelle !
Les CDDs : Y’en a marre !
Précarité : Y’en a marre !
Mutualisation : Y’en a marre !
Etre méprisé.e.s : Y’en a marre !
Travail non payé : Y’en a marre !
Les petits salaires : Y’en a marre !
La galère : Y’en a marre !
AESH dans la rue, pour un vrai statut !
AESH en colère, pour un vrai salaire !
Un vrai statut,
un vrai salaire,
Pour toutes , Pour toutes les AESH !
On est là, on est là
Même si Blanquer ne l’veut pas
Nous on est là !
Les accompagnants précaires
Luttent pour sortir d’la misère
Et Blanquer ne le veut pas,
Mais on est là !
On est là, on est là
Même si Blanquer ne l’veut pas
Nous on est là !
À sept cents balles par mois
Le frigo tiendra pas l’mois
Et Blanquer ne le voit pas,
Mais on est là !
On est là, on est là
Même si Blanquer ne l’veut pas
Nous on est là !
Nous exploiter dans tes PIAL
Ca va pas être génial,
Forcer à mutualiser,
ça va faire mal !