15 mars : Mobilisé·es pour la journée contre les violences policières !

Zyed Benna, Bounna Traoré, Rémi Fraisse, Amadou Koumé, Adama Traoré, Jérôme Laronze, Zineb Redouane, Cédric Chouvia, Nahel Merzouk, Mohamed Bendriss… On dénombre aujourd’hui plus de 35 personnes tué·es depuis 2005 par la police. Cette liste trop longue est le résultat de gouvernements successifs qui nient le racisme structurel, les violences policières et mènent une politique répressive contre les habitant·es des quartiers populaires.  Pour SUD éducation, il est urgent de condamner les violences d’État, les violences policières et le racisme systémique qui touche particulièrement les élèves racisé·es. 

La police hors de nos écoles !

La police réprime la jeunesse dans la rue et maintenant à l’école. Récemment, elle a pénétré dans des établissements pour arrêter des enfants, comme en janvier dernier en Lorraine où elle est venue arrêter une élève pour l’expulser.  Il s’agit de l’outil de l’Etat pour rechercher et arrêter les personnes sans papiers, dont des mineur·es scolarisé·es en france.  SUD éducation condamne cette prise en charge judiciaire, raciste et xénophobe des élèves par la police. L’école ne doit pas et n’en sera pas la complice : elle doit être un rempart qui protège les élèves. 

L’État cherche par ailleurs à légitimer la police à grands coups de communication et de partenariats dans les écoles, collèges ou lycées. Nous ne nous ferons pas les portes voix de cette police qui réprime en premier lieu les habitant·es des quartiers populaires. 

La police, un outil pour opprimer et réprimer  

La police est marquée par un racisme structurel illustré par une surexposition des personnes racisé·es et particulièrement des enfants racisé·es des quartiers populaires parmi les victimes de violences policières mais aussi par un vote d’extrême droite beaucoup plus important chez les policier·es que dans le reste de la population. Pendant les révoltes de 2023 qui font suite au meurtre du jeune Nahel, 45 000 gendarmes et policiers sont mobilisés, de nombreuses personnes sont blessées, deux hommes perdent la vie. 742 personnes sont incarcérées à la suite de comparutions immédiates pour des faits souvent minimes. 50 % d’entre elles ont moins de 17 ans. Nous condamnons la criminalisation des enfants racisé·es. Ces violences policières  s’institutionnalisent progressivement comme le montre le projet de loi sur la justice des mineurs et les projets de suppression de l’excuse de minorité. 

Une police dangereuse pour le droit fondamental à manifester

Depuis la mobilisation de 2016 contre la loi Travail, les manifestations sont marquées par l’aggravation d’une dérive sécuritaire et autoritaire violente. La présence accrue de CRS mais aussi de la BAC et de la BRAV-M  est intolérable. L’utilisation toujours croissante d’armes non létales comme les grenades de désencerclement, les balles en caoutchouc ou encore les gaz lacrymogènes sont à l’origine de blessures graves ou de morts. Lors du mouvement social des gilets jaunes en 2018 et 2019, on compte un décès, 314 blessés à la tête, 24 éborgnés, six mains arrachées. Par ailleurs le tournant sécuritaire s’illustre aussi par la multiplication des interpellations, des gardes à vue et des comparutions immédiates des militants politiques et syndicaux. 

Dans les universités, les forces de l’ordre se permettent de plus en plus d’intervenir directement au sein des campus lors des mobilisations étudiantes, au mépris le plus total des franchises universitaires. Des interventions le plus souvent accompagnées de violences caractérisées sur les étudiant·es. Les présidences d’université demandent par ailleurs de plus en plus à des sociétés de sécurité privées et des vigiles d’assurer la surveillance, le renseignement voire le maintien de l’ordre sur les campus. Pour les étudiant·es racisé·es, les contrôles policiers discriminatoires aux abords des campus et des stations de métro ne sont pas exceptionnels. 

Pour le gouvernement, la police semble d’ailleurs être une véritable priorité politique : Macron a annoncé en janvier 2022 vouloir doubler le nombre de policiers d’ici 2030 et a prévu un budget de 15 milliards d’euros au ministère de l’intérieur.

Le nombre de policier·es et de gendarmes a en effet augmenté de 30 %. En revanche, le nombre de fonctionnaires dans l’Éducation nationale ne cesse de diminuer.

SUD éducation appelle à rejoindre toutes les mobilisation le 15 mars  pour la journée internationale de lutte contre les violences policières. 

SUD éducation revendique :

-   La fin des interventions de la police dans les établissements scolaires

-   La fin des contrôles au faciès

-   Des formations contre les violences racistes, sexistes et lgbtiphobes à destination des agent·es

-   Le désarmement de la police