Mercredi 18 janvier, le ministre invitait l’ensemble des organisations syndicales représentatives, dont SUD éducation, à une réunion d’ouverture d’un cycle de concertation sur la revalorisation, dont l’objectif est d’aboutir à la mise en oeuvre d’un certain nombre de mesure sur les fiches de paie de septembre 2023. Ce cycle de concertation distingue deux aspects :
- les mesures dites “socle”, soit la part inconditionnelle, dans le cadre d’une enveloppe budgétaire de 1,9 milliards en année pleine (soit 635 millions pour 2023)
- les mesurs dites “pacte”, soit la part rémunérant des missions supplémentaire, dans le cadre d’une enveloppe de 300 millions d’euros
Les principaux éléments
Le ministère a fait une série de propositions suivantes lors de la réunion “Socle” du 24 janvier, qui doivent être rediscutées lors d’une prochaine réunion “Socle” le mercredi 15 février, puis d’une synthèse le lundi 13 mars. Les propositions portent sur les points suivants, mêlant mesures indemnitaires et indiciaires :
- augmentation de la prime d’attractivité centrée sur les débuts de carrière (deux scénarios nous ont été présentés) - Celle-ci pourrait atteindre 292 euros net supplémentaires par mois aux échelon 5 et 6, puis baisser d’une cinquantaine d’euros par échelon jusqu’à disparaître à partir de la hors classe. En résulte une forme de “tassement” des niveaux de rémunérations sur l’ensemble de la classe normale.
- facilitation des passages à la hors classe et à la classe exceptionnelle - le nombre de promus à la HC passerait de 18% à 21 ou 22%, le contingentement de passages à la classe exceptionnelle (actuellement à 10%) serait abandonné, de même que le passage à l’échelon exceptionnel à la hors classe
- mesures pour les contractuels - facilitation du reclassement (prise en compte des ⅔ de l’ancienneté professionnelle quelle qu’elle soit, suppression de la clause de suspension d’un an pour le calcul de l’ancienneté) et prime d’attractivité de 1600 euros annuels net
Les interventions et l’analyse de SUD
Dans nos interventions, nous avons tout d’abord rappelé notre exigence d’une enveloppe plus importante : rien que 400 euros de salaire supplémentaire pour toutes et tous, cela représenterait 8,85 milliards ! Nous refusons de dire que ce genre de montant est inenvisageable : la preuve, Macron a annoncé une augmentation du budget de l’armée de 18 milliards d’euros par an !
Dans l’immédiat, nous avons de nouveau rappelé notre exigence de fusion des enveloppes dévolues au “Socle” et au “Pacte” : tout le budget doit aller à la revalorisation inconditionnelle, rien à de “nouvelles missions” que par ailleurs nous refusons !
Nous avons également rappelé nos exigences de fond : réclamer de l’indiciaire et non de l’indemnitaire, une augmentation pour tous les personnels et pas seulement certains corps ou certaines étapes de la carrière, réduire les inégalités femmes-hommes.
Dans le détail des propositions, nous avons insisté dans le cadre de nos mandats généraux sur les aspects suivants :
- les scénarios concernant la prime d’attractivité montrent que l’enveloppe est dans tous les cas très insuffisante : en particulier, au-delà de l’échelon 6 les montants décroissent très vite jusqu’à devenir inexistants, et ces effets de seuils seront perçus comme très injustes - et à juste titre
- SUD éducation revendique un déroulé de carrière égalitaire : à ce titre et malgré des volumes trop limités, la facilitation d’accès à la hors classe et à la classe exceptionnelle va dans le bon sens
- il n’y a aucune raison de limiter la première partie de la carrière à des revalorisation indemnitaires, et de refuser d’envisager pour les débuts de carrière des mesures de carrière du même type que celles envisagées pour la hors classe ou la classe exceptionnelles (par exemple gain d’un an de carrière pour toutes et tous, etc.)
- pour les contractuels, nous avons pris acte positivement des mesures de reclassements, mais avons rappelé de nouveau notre exigence d’une grille nationale
SUD éducation continuera à porter ses revendications auprès du ministère et à informer les collègues, mais maintient l’essentiel : il faut une mobilisation d’ampleur des collègues permettant d’obtenir satisfaction !