Protégeons les élèves contre les violences sexistes et sexuelles dans l’Éducation nationale

À l’école, les enfants sont également exposés aux violences de genre - c’est même parfois là qu’ils les apprennent.

En témoignent les injonctions sur les tenues des élèves, qui véhiculent des stéréotypes sexistes, mais aussi racistes et lgbtqiphobes. Par exemple, en 2020, le ministre Jean-Michel Blanquer avait déjà effectué une rentrée particulièrement sexiste en exigeant que les jeunes filles portent une “tenue républicaine”. En 2023, c’est au tour de Gabriel Attal de pointer du doigt les tenues de certaines jeunes filles en fonction de leur religion réelle ou supposée. Contrôler les tenues des filles participe à la culture du viol.

SUD éducation dénonce également l’omerta sur les violences sexuelles dont sont victimes les élèves dans les établissements scolaires. Que les agresseurs soient des élèves ou des adultes, la prise en charge des violences est rarement à la hauteur. Les victimes ne sont pas systématiquement écoutées, les actes sont régulièrement minimisés voire invisibilisés et les agresseurs souvent protégés. Les adultes ayant commis des faits de violences pédocriminelles n’ont pas leur place dans les établissements scolaires.

Les violences sexuelles contre les mineur·es
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En France, un·e enfant sur 10 est victime d'inceste selon une enquête d’Ipsos sur l’inceste. Au primaire c'est en moyenne 1 enfant par classe, au secondaire 2 ou 3. Face à ces chiffres alarmants, l'Éducation nationale ne donne toujours pas les moyens nécessaires pour mener des programmes de prévention qui favorisent l'accueil de la parole et abordent la question du consentement, pour assurer la protection et l'accompagnement des victimes, pour recruter des personnels médico-sociaux. Il y a urgence à recruter des personnels comme des infirmier·es, médecins scolaires, assistant·es de services sociaux et psyEN.

1) Quelle réalité ?

Les violences sexuelles, ce sont 130 000 filles et 30 000 garçons chaque année. Une fille sur cinq et un garçon sur treize en sont victimes.

  • L’âge moyen des premières violences sexuelles est 10 ans. Ce sont des filles dans 83% des cas.

  • 1 fois sur 5, ces violences sexuelles sont un viol.

  • 44% des violences sont incestueuses.

  • 96% des cas d'inceste commis par des hommes

  • 5%  des victimes sont en situation de handicap au moment des faits.

  • 50% des victimes de violences sexuelles durant l’enfance font par la suite une tentative de suicide.

  • avoir subi des violences durant l’enfance est le premier facteur de décès précoce  et peut faire perdre jusqu'à 20 ans d'espérance de vie.

A l'instar des violences sexuelles sur les femmes et les minorités sexuelles, la majorité des enfants victimes de violences connaît son agresseur. C'est un membre de la famille, de la communauté éducative, du centre de loisirs, un adulte de confiance. Il s'agit d'événements quotidiens qu'invisibilise leur banalité.

 

Violences sexistes et sexuelles sur les mineur·es : L’éducation nationale doit réagir !

 

Suite à la sortie du livre de Camille Kouchner La familia grande qui a suscité un grand débat,  la Loi du 21 avril 2021 visant à protéger les mineur·es des crimes et délits sexuels et de l’inceste a été promulguée.  Quatre nouvelles infractions sont créées dans le code pénal pour punir les actes sexuels sur les enfants:

  • le crime de viol sur mineur de moins de 15 ans, puni de 20 ans de réclusion criminelle ;
  • le crime de viol incestueux sur mineur (de moins de 18 ans), puni de 20 ans de réclusion criminelle ;
  • le délit d'agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, puni de 10 ans de prison et de 150 000 euros d'amende ;
  • le délit d'agression sexuelle incestueuse sur mineur (de moins de 18 ans), puni de 10 ans de prison et de 150 000 euros d'amende.

165 000 enfants sont victimes de violences sexuelles par an selon une enquête de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie. 83% des victimes sont des filles et l’agresseur est un homme 9 fois sur 10.

Violences sexistes et sexuelles sur les mineur·es : L’éducation nationale doit réagir !

SUD éducation revendique :

  • de sanctionner les auteurs des violences sexistes et sexuelles et d’accompagner, et protéger les victimes : 
  • l'application des circulaires et lois qui assurent la protection des mineur·es victimes de violences sexuelles ;
  • la formation de tous les personnels de l’Éducation nationale à l'accueil de la parole des mineur·es victimes de violences sexistes et sexuelles, et à la question du consentement ;
  • dans l’Éducation nationale, la suspension immédiate à titre préventif de l’agresseur dès lors qu’un·e enfant témoigne de violences ;
  • des moyens, du temps, de la formation et des personnels pour une éducation à la vie sexuelle et affective au-delà des 3 séances annuelles