SUD éducation a participé à la mission Exigence des savoirs au sujet du collège afin de porter les revendications des personnels. La mission Exigence des savoirs-collège travaille sur quatre thématiques :
- Thématique 1 - Programme et contenus : cohérence des programmes, nouvelle rédaction, repères annuels, articulation avec le socle, horaires notamment en français et mathématiques, nouvelles thématiques et/ou nouvelles disciplines, etc.
- Thématique 2 - Pratiques pédagogiques : efficacité, partage des meilleures pratiques, formations initiale et continue, labellisation des manuels, etc.
- Thématique 3 - Organisation pédagogique : comment adapter le parcours de l’élève à ses besoins, conditions pour passer au niveau supérieur, évaluation au collège dont le DNB et la place du socle, bien-être et climat scolaire, temps scolaire/temps périscolaire : prise en compte de l’éducation non formelle, etc.
- Thématique 4 - Culture générale : contours et place de la culture générale dans les programmes et dans les pratiques enseignantes. Mobiliser les disciplines et engager les enseignants au service du renforcement des savoirs fondamentaux, etc.
Thématique 1 - Programme et contenus
SUD éducation porte des modifications des programmes pour intégrer par exemple davantage les problématiques de genre et le sujet écologique. Néanmoins la transformation des programmes doit se faire en concertation avec les professionnel·les et doit respecter un rythme raisonnable pour pallier la charge de travail qu’elle constitue pour les personnels.
À l’occasion de cette mission, SUD éducation a fait le bilan du Socle, de sa mise en oeuvre en 2005 à sa révision en 2015. SUD éducation est opposé au socle depuis sa mise en oeuvre. On observe un hiatus fort entre la vocation émancipatrice de l’école et les objectifs du socle d’une culture scolaire minimale.
SUD pose la question suivante : est-ce que le Socle a été approprié par les enseignant·es de collège ? à priori, non, les personnels utilisent les programmes, le Socle n’est pas utile aux enseignant·es, il est souvent perçu comme une “banque de compétences” dans laquelle piocher pour évaluer. La validation du socle au conseil de classe du 3eme trimestre est souvent artificielle, arbitraire et déconnectée du reste de la scolarité des élèves.
SUD éducation a exprimé ses critiques du focus opéré par le ministère via les “Savoirs fondamentaux” sur les mathématiques et le français. Il faut multiplier les entrées pour susciter le goût des élèves. Ce serait une erreur que de penser qu’on ne fait du français et des maths qu’en cours de français et de mathématiques. Plutôt que de faire davantage de français et de mathématiques, il faut améliorer les conditions d’étude sur les horaires disciplinaires en baissant le nombre d’élèves par classe.
Le ministère interroge également les syndicats sur la création d’une nouvelle matière “Culture générale”. Pour SUD éducation, on ne veut pas d’un nouvel enseignement qui sera forcément dispensé au détriment d’un autre, on se souvient de la suppression brutale de la technologie en sixième, et qui a pour objectif les savoirs minimums à acquérir. Au contraire, l’école doit fournir une culture générale acquise grâce à une maîtrise exigeante des différentes disciplines. La définition et le contenu même de la “culture générale” sont sujets à débat.
Il a parfois été question dans les communications ministérielles de la création d’un référentiel, voire d’une discipline “éducation au développement durable”. SUD éducation exprime ses doutes à l'égard de l'idée de faire des enjeux climatiques une matière à part entière. L’ancrage disciplinaire de cette question est au contraire un rempart contre cette vision monolithique et biaisée de la transition écologique. En effet, celle-ci est ensuite passée au crible des méthodes et critiques disciplinaires. Les risques d’en faire une matière à part entière sont nombreux :
- qui pour l’enseigner, à partir de quels savoirs disciplinaires ?
- le risque d’en faire une matière reléguée, dont les élèves ne saisissent pas la centralité,
- le risque qu’elle soit simplement l’écho de la vision gouvernementale de la transition écologique, sans liberté pédagogique pour les enseignants ni possibilité de critiquer le modèle économique de la croissance à tout prix.
Au contraire, il nous semble que pour garantir aux élèves le niveau de connaissances nécessaires pour comprendre les enjeux contemporains, il faut, plutôt que de créer de nouvelles disciplines, solliciter les personnels qui sont déjà présents dans les collèges. Les professeur·es documentalistes sont très souvent oubliés alors même qu’ils et elles ont un rôle très important dans la construction de savoirs transversaux et d’éducation aux sciences de l’information. Or, trop souvent, ces personnels sont empêchés de prendre en charge des classes et leur travail de préparation de cours n’est pas reconnu afin de garantir l’ouverture du CDI. Il faut renforcer leur rôle des professeur·es documentalistes dans les établissements scolaires.
SUD éducation porte également un discours sur le numérique au collège : nous alertons sur les dangers du « tout numérique » dans l'éducation, qui a un coût environnemental important, et regrettons que les conseils départementaux et régionaux soient plus soucieux de fournir tablettes et ordinateurs portables à l'obsolescence programmée plutôt que des gourdes aux élèves. Il est paradoxal de développer les formations en visio, les manuels en ligne, les partenariats avec les Gafam... et de parler d'écologie aux élèves.
Enfin, il est primordial de protéger l’École des intérêts privés et du lobbying d'entreprises polluantes : Gafam, financeurs de sorties scolaires, géants de l'agro-alimentaire promouvant une consommation de protéines animales excessive pour la santé des enfants comme pour l'environnement. Il faut donc favoriser une véritable pratique écologique du numérique en mettant en place la collecte et le tri des déchets numériques par exemple. Nous appelons à un usage raisonné du numérique La place du numérique dans notre école polytechnique doit être mesurée et ne doit pas remplacer les apprentissages collectifs au contact de l’enseignant⋅e, il faut donc refuser la généralisation du travail en distanciel.
Le numérique pose aussi des questions quant à son impact sur l’environnement, qui doivent être prises en compte dans son utilisation, notamment sa production matérielle et sa consommation énergétique. Il faut donc favoriser une véritable pratique écologique du numérique en mettant en place la collecte et le tri des déchets numériques par exemple.
En l’état actuel des choses, de nombreuses utilisations du numérique au sein de l’Éducation nationale sont oppressives tel que le fichage de nos élèves via les bases LSUN, ONDE ou encore l’utilisation de Pronote. Il est par ailleurs urgent d’imposer notre droit à la déconnexion face aux communications avec l’administration, les parents et les élèves qui se font de plus en plus hors temps scolaire. De plus, certaines entreprises comme les GAFAMs cherchent à profiter de l’entrée du numérique à l’école pour proposer leurs services.
SUD éducation revendique également l’usage d’outils numériques libres.
L’annonce de la généralisation de Pix à la classe de sixième est surprenante puisque le ministère a supprimé l’enseignement de la technologie pour ce niveau.
Le ministère interroge la multiplication des prescriptions entre les repères annuels et le socle. Pour SUD éducation, il ne faut pas oublier les parcours que les enseignant·es relient aux programmes.
Or la question de l’égalité hommes/femmes devrait être abordée dans différents parcours mais n'apparaît pas clairement dans l’ensemble des programmes. Le lien entre programme et parcours résulte du travail volontaire et de choix de l’enseignant·e. Au contraire, cette articulation nécessite du temps de concertation et de la formation.
Il en est de même avec le parcours avenir, il y a une nécessité d’apporter des modifications dans nos enseignements afin de pousser davantage les filles à s’orienter dans des filières scientifiques si elles le souhaitent, à travailler sur la féminisation des métiers, à lutter contre un certain sexisme dans certaines professions comme la mécanique (exemple d’une élève qui voulait travailler dans un garage et faire un stage dans un garage a fini par abandonner suite aux refus et remarques sexistes.
De même, dans le parcours citoyen : on pourrait commencer par ne plus invisibiliser les femmes dans tous les programmes. D’après le HCE (Haut Conseil à l’Égalité), l’école favorise les stéréotypes de genre à travers les manuels scolaires : moins de 10 % des textes sont rédigés par des femmes et à peine 1 % des illustrations étudiées représentent des femmes « dans une fonction professionnelle au statut ou au prestige supérieur »
Le parcours santé reste trop peu connu : l’éducation à la sexualité nécessite une formation mais concerne toutes les disciplines. Cela ne peut être réduit aux enseignants de SVT ou à l’infirmière.
SUD éducation revendique :
- l’effectivité des séances d’éducation à la sexualité prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans ces séances d’une perspective non hétérocentrée et cisgenre, qui mette sur un pied d’égalité toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre ;
- la réintégration du concept de genre dans les textes officiels et sa prise en compte dans des programmes élaborés par la communauté éducative ;
- la mise en place de dispositifs permettant aux élèves de réfléchir aux discriminations et de déconstruire les stéréotypes.
Nous attendons les propositions du Conseil Supérieur des Programmes pour modifier les programmes.
SUD éducation est investi dans le collectif de lutte contre les lgbtiphobies en milieu scolaire et universitaire, c’est dans ce cadre que SUD éducation a interpellé le ministre, le CSE, le CSA et toutes les autres instances mais on ne note pas d’avancées concrètes. Nous sommes toujours dans l’attente de la déclinaison de la campagne de lutte contre les lgbti impulsée le 17 mai par l’ancien ministre. Nous saluons l’existence d’une circulaire sur l’accueil des élèves trans qui est une avancée mais nous déplorons que l’auto détermination des élèves ne soit pas intégrée dans cette circulaire, ce qui serait une véritable avancée et contribuerait au bien être de l’élève. La prise en compte de l’intérêt supérieur de l’élève devrait être pris en compte.
Nous déplorons le manque d’ambition autour de ce sujet essentiel avec des élèves qui sont plus touchés par le harcèlement. Nous avons communiqué récemment sur le suicide de Lucas puis de Nicolas qui a touché toute la profession et qui a eu une caisse de résonance médiatique très forte et le questionnaire distribué dans les écoles et les établissements scolaires n’est pas suffisant. Nous déplorons l’absence de concertation entre les collègues afin de les sensibiliser et de préparer au mieux cette journée. Pour lutter contre le harcèlement, il faut lutter contre les discriminations. Nous pensons que la banalisation d’un temps et qu’un temps de concertation entre collègue est une option à proposer aux équipes qui souhaitent s’emparer de journées comme le 28 septembre, le premier jeudi après les vacances d’automne, le 25 novembre, le 8 mars, le 17 mai, le 9 mai ou le 27 janvier ou d’autres journées.
Il y a une nécessité à s'emparer de ces sujets et à les inscrire dans les programmes. Cela ne peut pas se faire de manière aléatoire en fonction de la formation et du choix de certains collègues.
Thématique 2 - Pratiques pédagogiques : efficacité, partage des meilleures pratiques, formations initiale et continue, labellisation des manuels, etc.
Pour SUD éducation, il y a une nécessité fondamentale à intégrer des temps de concertation et de formation dans les emplois du temps des personnels sans augmentation du temps de travail.
Ces temps doivent permettre de garantir une vraie formation continue, un accompagnement et une formation des personnels par les pair·es et de garantir la liaison CM2/6e et 3e/2nde.
Les personnels sont très mécontents de l’état de la formation initiale et continue. Pour SUD éducation, le contenu de la formation continue doit être choisi et porté par les participant·es, et basé principalement sur l’échange de pratiques. Dans ce cadre, l’administration doit permettre aux participant·es de faire appel à des intervenant·es divers : mouvements d’éducation populaire et d’éducation nouvelle, chercheur·es,…
La formation doit être considérée comme un droit et pas une obligation administrative.
Dans l’immédiat, nous revendiquons la possibilité pour les participant·es aux réunions de mouvements se réclamant d’une pédagogie coopérative (ICEM, GFEN, AFL, pédagogie institutionnelle, mouvements d’éducation populaire,…) de faire comptabiliser leurs réunions dans leur plan de formation ou obligations de services.
Les collègues relèvent le manque de contenu disciplinaire et universitaire dans la formation continue. De même les personnels sont très attachés à la formation sur temps de travail.
Le ministère nous a également interrogé sur la labellisation des manuels. Pour SUD éducation,il y a des efforts à faire sur la place des femmes dans les manuels scolaires et dans les programmes. Il faut veiller à ce que les manuels soient conformer aux lois, aucune discrimination, aucune idéologie raciste, validiste, lgbtqiphobe ni antisémite ne doivent s’y retrouver. L’idée d’un manuel unique pose des questions quant au choix de la maison d’édition : nous pouvons nous inquiéter face au rachat d’Hachette par Bolloré et de l’absence de neutralité et le respect des lois par certaines maisons d’édition selon leur propriétaire. Il y a des lignes rouges à ne pas franchir.
SUD éducation revendique pour les manuels scolaires :
- Une réelle volonté politique d’application des textes existants.
-Un comité de relecture avant édition destiné à éliminer les entorses à l’égalité.
- Une apparition des femmes et des minorités dans tous les domaines et tous les contextes (politique, intellectuel, artistique, professionnel, domestique).
- Une dénonciation des conditionnements sexués (jouets, couleurs, orientation, langue…) dans les programmes dès l’école primaire et pas seulement en SES.
- Une disqualification des contrevérités sur les capacités physiques, créatrices, cognitives des femmes.
- Une féminisation effective des noms de métiers.
- Une remise en question de la conception scolaire de l’éducation sexuelle
- Un module de formation pour les enseignantEs.
SUD éducation a porté dans cette concertation l’importance des mouvements pédagogiques. Ils portent l’exigence d’une alternative émancipatrice et égalitaire aussi bien au niveau social que sur les questions scolaires et pédagogiques. Il faut intégrer ces mouvements dans la formation initiale et continue des personnels.
Nous revendiquons la liberté pédagogique et des programmes adaptés à celle-ci :
- Des programmes qui favorisent l’expérimentation , l ’esprit critique , la coopération, la démocratie à tous les niveaux dans l’école, la classe…
- des programmes qui ne hiérarchisent pas les domaines de connaissance (abandon du socle commun, réaffirmation de l’importance de toutes les disciplines) ;
- du temps pour les pratiques artistiques, culturelles et sportives.
Dans l’immédiat, tout personnel s’impliquant dans un projet coopératif (de classe, d’école, d’établissement) devrait avoir droit à une pondération de ses obligations de service pour dégager le temps nécessaire à la concertation aussi bien pour la mise en place que pour le fonctionnement desdits projets.
Thématique 3 - Organisation pédagogique : comment adapter le parcours de l’élève à ses besoins, conditions pour passer au niveau supérieur, évaluation au collège dont le DNB et la place du socle, bien-être et climat scolaire, temps scolaire/temps périscolaire : prise en compte de l’éducation non formelle, etc.
Un des défis du collège est d’adapter le parcours de l’élève à ses besoins. SUD éducation porte des revendications sur le sujet de l’inclusion scolaire et des difficultés scolaires et sociales des élèves : il faut favoriser l’intervention de personnels spécialisés et former l’ensemble des personnels.
SUD éducation porte des revendications spécifiques pour les élèves allophones :
- Double inscription des élèves allophones, en les comptabilisant dans l’effectif global, ce qui permettrait d’abaisser les moyennes de classes dans les établissements concernés pour favoriser leur intégration.
- Des effectifs de 15 élèves maximum en UPE2A et 12 élèves maximum en UPE2A-NSA.
- Des personnels formé·es aux besoins spécifiques des élèves allophones (développer l’enseignement du Français Langue Seconde au moyen de décharges horaires).
- Ouvrir des classes d’accueil sur tout le territoire.
- Une formation pour les personnels qui accueillent les élèves allophones.
- Pour la scolarisation inconditionnelle des jeunes étranger·es allophones au sein du service public d’éducation indépendamment de l’âge, la nationalité et du statut administratif (avec ou sans-papiers).
- Pour la réappropriation du terme d’immigré·e lié à une histoire d’immigration, de colonisation et de luttes.
- Retour aux dispositifs fixes dans les écoles et les établissements avec des enseignant·es spécialisé·es pour accueillir les élèves allophones à la place des actuels dispositifs UPE2A.
- Pour une durée d’accueil des élèves dans les dispositifs adaptés aux besoins de chaque élève pour une orientation choisie et non subie.
- Pour l’enseignement des langues d’origine des élèves dans les établissements.
- Pour des postes d’interprètes dans l’éducation nationale.
SUD éducation porte des revendications pour les droits des élèves :
- Pour la réquisition de logements, notamment les logements de fonction vides dans l’éducation nationale, pour la mise à disposition de logements pérennes et salubres pour l’ensemble des familles mal-logées, et contre les expulsions des squats
- Pour l’arrêt des OQTF et des expulsions, pour la délivrance sans conditions de titres de séjour vie privée et familiale pour toutes et tous les Jeunes isolé·es étranger·es et de tou·tes les élèves dit·es sans papiers.
- Pour la régularisation des familles des élèves allophones.
Le système scolaire s’adapte mal aux élèves qui relèvent de l’inclusion ou aux élèves qui ont des difficultés scolaires et/ou sociales. L’objectif de performance scolaire leur laisse peu de chance de s’épanouir à l’école.
Le ministère nous a interrogé·es sur le redoublement. Pour SUD éducation, il faut continuer de permettre aux parents de contester la décision du conseil de classe : les élèves doivent pouvoir choisir leur orientation et le suivi de leur scolarité.
Le ministère a souhaité poser plus globalement la question de l’évaluation au collège dont le DNB. Pour SUD éducation, les évaluations nationales, qui se généralisent, sont problématiques. Elles sont chronophages. Les résultats ne sont pas accessibles à tous les personnels, pas exploitables et déliés des processus d’apprentissage. Ces évaluations sont particulièrement anxiogènes, posées dès le début de l’année alors que nous sommes en train d’installer la relation de confiance avec les élèves.
Ces évaluations transforment et réduisent le métier d’enseignant·e à des tâches de préparation et de corrections permanentes, et qui empêchent de donner du sens aux enseignements. Nous mettons en avant les évaluations non standardisées construites et adaptées par les enseignant·es et qui aident les élèves à se les approprier et à les comprendre.
Sur le DNB, on pourrait interroger la répartition des points : certaines matières ont un poids démesuré par rapport à d’autres, l’épreuve ne rend pas compte de la diversité des disciplines enseignées et des connaissances acquises au cours du cycle 4. On observe également une grande hétérogénéité dans l’évaluation du socle commun.
Il y a également un travail à faire autour de l’oral du DNB afin de lui donner davantage de sens.
Thématique 4 - Culture générale :
La culture générale dans les pratiques enseignantes
Pour SUD éducation, plutôt que de créer artificiellement une nouvelle discipline, il faut favoriser et développer l’accès à des lieux culturels au plus grand nombre : rendre les lieux de culture accessibles avec la gratuité pour tous et toutes ou un compte pass culture qui soit en mesure de répondre aux besoins des équipes pédagogiques, il ne faut pas oublier la gratuité des transports en commun pour toutes les sorties scolaires.
De même, on a besoin de financement transparent pour faciliter l’élaboration de projets culturels (théâtre, danse, cinéma…) : cela nécessite un vrai respect de la liberté pédagogique et allégement des tâches administratives, tout l’inverse du CNR et des politiques ministérielles actuelles.
On observe que la culture générale est déjà présente dans la préparation de l’oral du DNB avec la démarche d’interdisciplinarité (le parcours citoyen comporte notamment un travail sur l'égalité hommes, femmes).
Mobiliser les disciplines et engager les enseignants au service du renforcement des savoirs fondamentaux, etc.
SUD éducation rappelle au sujet des savoirs fondamentaux que c’est à la faveur d“ajustements” des programmes que la logique des “savoirs fondamentaux” s’est imposée au détriment de l’acquisition progressive de tâches complexes. Le dernier rapport de l'OCDE sur l’éducation (en date du 12 septembre 2023), montre que la France est le pays de l'OCDE qui consacre le plus de temps scolaire (59% du temps scolaire avec 38% pour le français et 21% pour les mathématiques, contre 41% en moyenne dans l'OCDE) à ces enseignements fondamentaux pour des résultats qui restent en-deçà des attentes.
Les revendications de SUD éducation
À rebours de ce choix misant uniquement sur le volume horaire et sur la mise en avant des “savoirs fondamentaux”, SUD éducation revendique le développement des méthodes et des programmes adaptés, qui favorisent l'expérimentation, l'esprit critique, la coopération et qui réaffirment l'importance de toutes les disciplines.
En outre, la question des programmes doit être mise en parallèle avec la formation des enseignant·es : c’est en donnant plus de place, dans la formation initiale et la formation continue, aux pédagogies coopératives (notamment en y associant les mouvements pédagogiques) qu’on pourra favoriser des méthodes d’enseignement qui rendent les élèves plus actifs·ves et plus impliqué·es dans les apprentissages. Chaque discipline apporte aux savoirs fondamentaux, SUD éducation s’oppose à cette hiérarchisation.
SUD éducation met l’accent sur l'interdisciplinarité et la transversalité des enseignement. Le développement d’une approche interdisciplinaire permet une pédagogie de projet mais il faut avoir du temps de concertation entre enseignant·es et avec les élèves pour construire véritablement des projets. L’interdisciplinaire nécessite une intervention conjointe des enseignant·es des différentes disciplines devant les élèves ; et la coanimation nécessite des moyens. Dans le cadre actuel, aucun vrai moyen en termes d’heure n’est donné pour la coanimation, la concertation et la formation pour les équipes qui le souhaitent.
L’élévation du niveau au collège passe nécessairement pour SUD éducation par la réduction du nombre d’élèves par classe.
SUD éducation défend un collège polytechnique, dans lequel les savoirs manuels et intellectuels ne seraient pas hiérarchisés, et dans lequel chaque élève pourrait trouver son épanouissement et son émancipation, sans jugement de valeur sur ses savoirs ou savoirs-faire. Nous revendiquons un enseignement polytechnique intégrant les disciplines techniques et intellectuelles, un enseignement vraiment généraliste pour tou·te·s : un véritable collège unique dans lequel tous les élèves peuvent s’ouvrir au maximum de champs des connaissances humaines et au maximum de possibilités d’orientation future, y compris dans les spécialités dites manuelles.
Cet enseignement polytechnique doit permettre de contextualiser les apprentissages théoriques et de leur donner du sens. Pour cela, il doit favoriser la mise en place d’un véritable travail interdisciplinaire et de projets ambitieux visant des réalisations concrètes, des espaces et du matériel d’ateliers, avec des enseignant·es formé·es.
Sa mise en place rend également nécessaire des pratiques pédagogiques différentes de l’enseignement frontal : pédagogies coopératives, travaux de groupe, pédagogie de projet… Elle nécessite de faire confiance aux équipes et de les soutenir en leur donnant les moyens dont elles ont besoin.
Temps de concertation
Un temps de concertation pour tou·te·s les enseignant·es permettant la mise en place du collège unique-polytechnique. Nous revendiquons pour les enseignante·s que 3 heures soient soustraites des obligations de services pour être consacrées à la concertation, donc intégrées dans les services et inscrites aux emplois du temps. Cette réduction du nombre d’heures devant élèves doit permettre la mise en place du travail interdisciplinaire, la conception de projets d’équipe et de classe, une prise en charge collective des élèves et de leurs difficultés avec l’ensemble des personnels, enseignantes et non-enseignant·es, la co-formation et l’échange de pratiques entre collègues,
l’implication de chacun·e dans l’organisation.
En conclusion
SUD éducation a porté le contenu de cette note lors de son audition par la Mission Exigences des savoirs collège. SUD éducation porte :
- la mise en œuvre d’une vraie inclusion scolaire,
- la fin des savoirs fondamentaux et des évaluations nationales,
- une vraie formation,
- la baisse du nombre d’élèves par classe,
- le recrutement de personnels.