Nous constatons que les idées progressistes sont de plus en plus isolées dans la société : le gouvernement procède à une criminalisation toujours plus forte des mouvements sociaux et en particulier des luttes anticoloniales et écologistes avec une répression très forte contre les mobilisations contre la colonisation et le génocide en Palestine mais aussi en solidarité avec le peuple Kanak qui lutte pour son autodétermination. Dans ce contexte, SUD éducation s’emploie, en lien avec l'Union syndicale des travailleurs kanaks et exploités (USTKE) à convaincre les personnels de son secteur et à populariser le combat anticolonial.
De même, on observe une criminalisation toujours plus intense des militant·es syndicaux, ainsi SUD éducation apporte tout son soutien à notre camarade Ernesto, arrêté pendant la mobilisation contre la réforme des retraites et dont le procès qui devait se tenir en même temps que notre Conseil fédéral a de nouveau été reporté, au 9 janvier 2025. Récemment également, notre camarade de Brest, Olivier Cuzon a été convoqué au commissariat suite à une plainte de Darmanin entravant la liberté d’expression et les droits syndicaux. Nous exprimons toute notre solidarité avec nos camarades et nous exigeons le retrait de toutes les procédures engagées contre des syndicalistes dans le but de nous faire taire et d’isoler le mouvement syndical.
La réforme du « Choc des savoirs » alors même que partout les personnels, les parents d’élèves s’accordent à dire que les mesures qu’elle prévoit sont discriminatoires et accentuent le tri social reste toujours d’actualité. La mobilisation n’a pas été assez forte pour bloquer les premières mesures et les ajustements au cas par cas, différents selon les établissements ne constituent absolument pas une victoire pour SUD éducation et au contraire accentue la dérive de l’autonomie des établissements.
Dans le champ de l’Éducation nationale, les personnels exigent le retrait du Pacte et s’accordent à dire que les mesures du Choc des savoirs sont discriminantes et accentuent le tri social. Nous devons à présent nous employer à bloquer les mesures sur le DNB qui opèrent une sélection à l’entrée en seconde et à la mise au pas des enseignant·es du premier degré avec la labellisation des manuels, les nouveaux programmes et la généralisation des évaluations nationales. Outre la pétition unitaire qui demande la fin du caractère obligatoire des évaluations nationales standardisées et généralisées, d’autres initiatives unitaires sont élaborées afin de rythmer la mobilisation contre le Choc des savoirs dans le 1er degré : motion unitaire pour les conseils d’écoles, communiqué commun appelant à la mobilisation dès la rentrée et organisation des réunions d’information intersyndicales. SUD éducation soutient dans l’intersyndicale un appel à la grève le premier jour de la passation des évaluations nationales. Refusons ce système de tri social qui repose sur l’évaluation permanente en vue de la sélection des élèves !
La réforme du Choc des savoirs s’inscrit dans un contexte de recul des droits des élèves. L’école inclusive, telle que portée par le ministère, est une vitrine qui ne permet pas la scolarisation des élèves dans de bonnes conditions. Pour SUD éducation, l’intégration du médico-social dans l’école doit avoir lieu dans le cadre d’une discussion interministérielle pour donner les moyens et la formation aux personnels de garantir la réussite de tous les élèves et de les accompagner au mieux. Il n’y aura pas d’école inclusive sans une sortie de la précarité pour les AESH avec la création d’un vrai statut de la Fonction publique, mais aussi sans formation et sans baisse du nombre d’élèves par classe.
SUD éducation réaffirme son combat au côté des personnels précarisés. Il est urgent que l’Éducation nationale reconnaisse la valeur sociale et la spécialisation du travail des AESH et des AED en créant un statut de la Fonction publique et des augmentations de salaire pour tou·tes !
SUD éducation s’engage fermement dans la défense des droits des enfants et des jeunes : le gouvernement doit garantir le droit à la scolarisation, à un logement, à la santé pour tous les jeunes. Plutôt que de les protéger des violences et des discriminations, Attal instrumentalise les enfants et les jeunes pour chasser sur les terres de l’extrême droite en présentant une série de mesures autoritaires contre la jeunesse qu’il présente comme de plus en plus violente. Pour SUD éducation, c’est le gouvernement qui est de plus en plus violent dans sa politique libérale et réactionnaire. De même, les droits des jeunes personnes trans sont particulièrement attaqués : le groupe LR au Sénat a annoncé une proposition de loi, qui viserait à interdire aux mineur·es non seulement les transitions médicales (traitements hormonaux, bloqueurs de puberté), mais également les transitions sociales - allant jusqu’à critiquer la notion d'autodétermination avant 18 ans.
C’est pourquoi SUD éducation poursuit son combat, avec l’intersyndicale, pour une école publique émancipatrice. L’école manque de tout : d’une vraie politique ambitieuse pour l’éducation prioritaire et de personnels !
La baisse du nombre d’élèves par classe, le droit à la formation, l’arrêt du financement par l’Etat de l’enseignement privé et sa nationalisation, l’amélioration des conditions de travail seront autant de sujets traités à la rentrée.
SUD éducation portera avec force à la rentrée prochaine ses orientations pour la nationalisation de l’enseignement privé pour combattre la ségrégation sociale dont les effets sont particulièrement néfastes pour les élèves des quartiers populaires.
SUD éducation poursuit sa campagne contre l’amiante dans l’Education nationale et à l’université et poursuit le travail de recensement des DTA afin d’alerter les personnels qui travaillent dans des conditions dangereuses pour leur santé et de gagner des travaux de désamiantage. SUD éducation soutient tous et toutes les collègues qui subissent des pressions pour avoir dénoncé les conditions dans lesquelles ils et elles travaillent et accueillent les élèves. SUD éducation exige pour ces collègues la reconnaissance de leur droit de retrait et le paiement de leurs journées de salaires.
SUD éducation revendique la création d’un fond de diagnostic amiante et de désamiantage financé par les industriels sur le principe de « pollueurs-payeurs ».
La dégradation des conditions de travail et les bas salaires ont conduit l’Education nationale à d’importantes difficultés de recrutement. La réforme de la formation initiale répond en partie aux revendications de SUD éducation avec le retour d’un concours à bac+3 et deux ans de formation néanmoins SUD éducation reste attentive à faire avancer les droits des lauréat·es aux concours, notamment pour la première année de formation qui ferait l’objet que d’une gratification, et au contenu de la formation qui ne doit pas formater les personnels à la politique des Savoirs fondamentaux mais bien les former à la didactique et aux enjeux de l’école d’aujourd’hui.
Dans l'Enseignement supérieur et la Recherche, les annonces de la ministre sur l’acte 2 de l’autonomie des universités sont inquiétantes pour le service public de l'ESR. Celui-ci s'annonce comme une véritable dérégulation néolibérale : fin de la qualification CNU, multiplication des recrutements locaux, levée des 192h et 384h d’enseignement, une gestion des BIATSS déconcentrée, des règles de recrutements assouplies, dévolution immobilière généralisée, financements pilotés par la performance... Ce projet libéral de dérégulation vise à mettre en concurrence les établissements entre eux dans le grand marché international de l’ESR, favorisant une formation et une recherche à 2 vitesses au détriment de la très grande majorité des étudiant·es et des conditions de travail des personnels. Dès la rentrée, SUD éducation travaillera à construire une réponse unitaire et offensive pour défendre le service public de l'ESR.
Dans les campus, ces derniers mois, étudiant·es et personnels ont poursuivi leur mobilisation pour dénoncer la guerre génocidaire en cours à Gaza et l'intensification de la colonisation. Par ces mobilisations, nous avons aussi dénoncé les partenariats et les complicités des universités et laboratoires français avec le complexe militaro-industriel israélien. Le gouvernement y a répondu avec une répression et une sévérité sans précédent qui doit alerter sérieusement l'ensemble de la communauté universitaire. Pour SUD éducation, la solidarité n'est pas un délit. SUD éducation continuera de mener et populariser la campagne du BDS universitaire.
Face à toutes les offensives libérales, réactionnaires, sexistes, LGBTQIA+phobes, racistes et validistes, SUD éducation se bat pied à pied pour lutter contre les oppressions et les discriminations, pour l’égalité ! Les résultats des élections européennes sont inquiétants : 40% pour l’ED, cela doit constituer une alerte pour notre camp social. Cela n’est pas une fatalité et cela ne doit pas nous paralyser. SUD éducation travaille à construire l’unité à tous les étages contre les projets politiques autoritaires, liberticides, réactionnaires, racistes et fascisants. Contre l’extrême droitisation de la société, nous faisons entendre un discours de progrès social, de justice et de paix.
SUD éducation sera mobilisé le 28 septembre pour le droit à l’IVG avec l’intersyndicale.
Le travail engagé contre les violences sexuelles et sexistes dans l’Éducation nationale et dans la société nous montre que la libération de la parole et la mise en place de cellule de traitement des violences dans les rectorats et les université n’ont pas permis de faire suffisamment avancer les droits des collègues et l’impunité règne encore chez les agresseurs. C’est pourquoi SUD éducation portera une campagne d’actions contre les violences sexuelles et sexistes à l’occasion du 25 novembre.