L’extrême droite est l’ennemi des personnes racisées, des LGBTQIA+ et des femmes. Si le Rassemblement national accède au pouvoir les mesures et les violences à leur encontre vont se démultiplier dans la société et à l’école. Le programme qu’il porte instrumentalise les dominations pour son projet réactionnaire et suprémaciste. Il ne doit pas arriver au pouvoir.
Le Rassemblement national défend un projet réactionnaire, raciste et patriarcal
Le RN défend un programme raciste et suprémaciste, visant à instaurer une logique de "préférence nationale", c'est-à-dire la supériorité des Français·es blanc·hes sur les autres composantes de la société. A cette fin, il reproduit et accentue les dynamiques patriarcales : les obsessions natalistes, imposant aux femmes une assignation à un rôle de mère chargées de la reproduction, répondent à l'idée d'un "grand remplacement" des personnes blanches par des populations issues de l'immigration. De même, un renforcement des normes de genre binaires et hétérosexuelles est pour l'extrême-droite la garantie d'un rétablissement de l'ordre établi, centré sur la famille et la suprématie des valeurs dites traditionnelles. Le RN souhaite donc une éducation autoritaire, qui inculque la célébration de la race blanche et renforce les rôles de genre inégalitaires pour permettre un "réarmement démographique" patriarcal et raciste.
A l’école ce projet s’illustre par la volonté d’instaurer de nouvelles mesures toujours plus islamophobes et autoritaires. Le "Monsieur école" du RN, Roger Chudeau, annonce vouloir interdire aux accompagnatrices scolaires de porter le voile ou encore vouloir créer des centres spécialisés pour les élèves dits « perturbateurs » ou dits « radicalisés ». Le durcissement des lois visant le contrôle des habits des élèves musulmanes est également à prévoir. Par ces mesures, nous savons que nos élèves racisé·e·s sont directement visé·e·s et seront touché·e·s par une répression raciste violente.
Le Rassemblement national aggrave les rapports de dominations
Le RN malgré ses discours de façade destinés à le présenter en défenseur des droits des femmes, est en réalité un défenseur du système patriarcal, et s’accommode très bien de la perpétuation des oppressions systémiques qui touchent les femmes et LGBTQIA+.
Par ses votes dans les différentes instances, européennes et nationales, autant que par les prises de parole publiques de ses élu·es, le RN montre son vrai visage : patriarcal et intrinsèquement antiféministe.
Le RN prétend lutter contre les violences faites aux femmes ? En 2018, lors du vote de la loi sur les Violences Sexistes et Sexuelles à l’Assemblée nationale, un seul député RN est présent, et s’abstient. En 2020 au parlement européen, le groupe RN s’est abstenu lors du vote de la convention d’Istanbul sur ce sujet. En janvier 2024, le député RN S. Muller, s’agissant des violences conjugales, déclare que « la police n’est pas là pour régler les problèmes de voisinage »…
Sans parler des menaces sur les subventions allouées aux associations féministes, pourtant en première ligne pour accompagner les femmes victimes de violences. Les associations qui subissent aussi intimidations et attaques de la part de militant·es d'extrême droite (Planning familial par exemple), et dont les interventions dans les établissements scolaires seraient entravées.
Le RN prétend défendre la liberté des femmes à disposer de leur corps ? Aucun·e député.e RN n’a voté pour l’allongement du délai à 14 semaines pour l’IVG. Par ailleurs, les propos de ses élu·es donnent à voir un projet nataliste, rêvant du retour des femmes au foyer pour repeupler la France. Les député·es RN glorifient la figure de la mère au foyer, réduite à sa capacité de procréation : « une mère au foyer est peut-être mieux à s’occuper des enfants » (J. Dessigny, à l’occasion du débat parlementaire sur le plein emploi...c’est dire le peu de cas que fait le RN de l’autonomie économique des femmes), « Moi je préfère qu’on fabrique des travailleurs français plutôt qu’on les importe […], qu’on ait des petits Français demain, plutôt que d’ouvrir les vannes et de voir l’immigration comme un projet de peuplement » (S. Chenu).
S’agissant du corps des femmes, le souci de leur permettre de s’habiller comme elles le veulent, affiché par J. Bardella, ne concerne visiblement pas les femmes musulmanes.
Le RN prétend défendre l’égalité professionnelle ? Au parlement européen, le RN s’est opposé au plan d’action pour l’égalité femme/homme (pour ne pas « imposer à nos filles de devenir des hommes comme les autres » selon l’eurodéputée A. Bruna) ou à une directive pour plus de transparence sur les écarts de salaire dans les entreprises.
Quant aux droits des personnes LGBTQIA+, pas un mot. En lieu et place, diatribes sur le « wokisme » et le lobby LGBT, qui seraient à l’oeuvre dans la société en général, et dans l’éducation nationale en particulier…
On le voit, la société rêvée par le RN est une société toujours autant patriarcale, marquée par une vision réactionnaire et sexiste de la place des femmes, et sourde aux violences et discriminations qui les frappent tous les jours.
Le fémonationalisme de l’extrême droite : le détournement du féminisme à des fins racistes et nationalisme
Le RN construit son idéologie suprémaciste et réactionnaire en instrumentalisant les luttes pour les droits des femmes et des LGB.
Le RN instrumentalise le féminisme en voulant interdire le port du voile dans les espaces publiques. Pour l'extrême droite les femmes portant le voile sont perçues comme soit soumises aux injonctions religieuses (et par extension aux hommes racisés de leur famille) soit à des idéologies religieuses radicales. En effet, J. Bardella, en détaillant son programme pour les élections législatives, a affirmé que le voile était "le signe de la doctrine islamiste". Par ces affirmations, le président du RN assimile l'Islam à un ennemi de l'intérieur. En voulant contrôler le corps et les habits des femmes, le RN s'inscrit dans une idéologie patriarcale et coloniale de dévoilement des femmes. L'obsession française pour le voile est largement issue de son histoire coloniale et montre comment en affirmant vouloir lutter pour les droits des femmes, l'extrême droite réaffirme son projet fémonationaliste, raciste et suprémaciste.
Selon le fémonationalisme construit et véhiculé par le Rassemblement National, les violences sexistes et sexuelles seraient dû à l’immigration. Durant le débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella pour les élections européennes, le président du Rassemblement National a affirmé que 77% des viols seraient commis par des étrangers. Les violences sexuelles sont en réalité commises à 91% par des agresseurs proches des victimes, dans les familles et dans les cercles proches. Ces discours racistes nourrit un discours sécuritaire, xénophobe, qui laisse croire que les violences qui s’exercent sur les femmes seraient le fait des hommes étrangers. De même, le lundi 17 juin dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, J. Bardella annonce vouloir expulser les agresseurs de violences sexuelles étrangers. Le fémonationalisme du Rassemblement National sert à construire et se nourrit des stéréotypes racistes, coloniaux et xénophobes. Il invisibilise également les vrais enjeux des violences sexistes et sexuelles dont toutes les femmes peuvent être victimes, qui relèvent d’une culture du viol qui traversent tous les espaces sociaux. Cette stratégie de l’extrême droite se retrouve également dans ses stratégies pour l’école où le Rassemblement National compte interdire le port du voile pour les accompagnatrices ou encore renforcer la répression contre les soi disant enfants "radicalisés" qui risque désigner en réalité les garçons racisés qui étudient dans nos école.
De même, l’extrême droite instrumentalise les luttes des lesbiennes, gays et bisexuelles à des fins racistes et transphobes dans la société et à l’école. Le Rassemblement National se présente en 2022 comme le parti ayant le plus de députés gays. En réalité l’extrême droite reste et demeure LGBTIphobe tant par les votes de ces députés que par les violences dont les militants fascistes se revendiquent être les auteurs. Ce discours politique vise encore une fois à instrumentaliser les luttes à des fins racistes en affirmant que les agressions LGBTiphobes sont le fait des personnes étrangères et racisées notamment sur les réseaux sociaux.
La lutte pour les droits des femmes ou la lutte contre les LGBphobies ne peuvent pas et ne doivent pas être au service du racisme. Sud éducation affirme qu'il ne peut y avoir de féminisme sans toutes les personnes LGBTQIA+ et sans les femmes racisées.
Sud éducation invite les personnels à faire front jusqu’aux élections et ensuite en :
- se réunissant sur leurs lieux de travail, avec leurs collègues contre les idées racistes, LGBTiphobes et sexistes de l'extrême droite,
- se mobilisant partout sur le territoire dans la rue et dans les urnes contre le projet liberticide et mortifère du RN pour les personnes racisées, LGBTQIA+ et les femmes,
- se tournant vers les militant·es et adhérent·es les plus exposé·es au projet raciste, LGBTIphobe, et sexiste du RN/FN pour qu'iels ne restent pas isolé·es, en leur apportant tout le soutien et la sécurité dont iels auraient besoin
- se tournant et en protégeant les élèves les plus exposé·e·s au projet raciste, LGBTiphobe, et sexiste du RN pour qu'iels ne restent pas isolé·e·s,
- faisant remonter les violences racistes, LGBTIphobes et sexistes dans vos établissements et académies.