Sommaire
- Lire une DHG collège
- Lire une DHG en LGT
- DHG collège : l’organisation des enseignements
- Volume et utilisation de la DHG : seule la lutte paie
1 - Lire une DHG collège
La DHG d’un établissement obéit à un calcul qui semble complexe, mais qui est finalement plus simple qu’il n’en a l’air : à la dotation dite « à la structure » (heures réglementaires en fonction du nombre de divisions) s’ajoutent les heures statutaires (heure de labo, UNSS…) et les heures spécifiques (liées au classement de l’établissement, aux dispositifs mis en œuvre, etc…).
- La dotation à la structure comprend les heures réglementaires en fonction du nombre de divisions. Les horaires réglementaires sont les horaires minimaux auxquels ont droit les élèves (voir tableaux ci-contre). C’est le nombre d’élèves par niveau qui va donner le nombre de divisions, et c’est ce nombre de divisions, multiplié par ce nombre d’heures réglementaires (nombre différent suivant le niveau) qui va donner la dotation à la structure. On comprend l’intérêt budgétaire des DSDEN et des rectorats de gonfler les classes en supprimant la notion de seuil et de mentir sur les chiffres.
- A cela s’ajoutent les 3 heures par divisions mises en place dans le cadre de la réforme du collège. Ne nous y trompons pas : il ne s’agit pas d’une augmentation des DHG, puisque les horaires disciplinaires ont baissé. Au contraire, de nombreux établissements qui avaient plus que 3 heures par division de marge ont vu leur dotation baisser.
- Les horaires statutaires sont les heures allouées aux enseignant-e‑s du fait de tâches supplémentaires. Au fil des années ces heures ont diminué (labo d’histoire géographie, heure TICE…), l’an dernier il y avait encore l’heure de coordination en EPS. Dorénavant, du fait de la réforme des statuts d’août 2014 seules les 3 heures UNSS pour les professeur-es d’EPS et les heures de labo de sciences restent. Les autres heures sont remplacées par l’indemnité pour missions particulières (IMP) modulables par décision locale selon des taux annuels de 312.50€ ; 625€ ; 1 250€ ; 2 500€ ; 3 750€. C’est une des raisons pour lesquels SUD éducation a voté contre la réforme des statuts.
- Les heures dévolues à la pondération REP+. Il s’agit des heures données pour compenser la baisse des maxima de services en REP+. Cela correspond à 10% des heures postes. Cela gonfle le volume global de la DHG, mais nous ne le prenons pas en compte dans le calcul du H/E (car ce ne sont pas des heures faites devant élèves, et ne permettent pas de comparer avec d’autres établissements, ou avec la situation avant la réforme de 2014).
- Si les horaires réglementaires sont cadrés nationalement, les heures spécifiques allouées en plus ne le sont pas. Ces heures dépendent du classement de l’établissement (heures zone sensible, EP1) et des dispositifs pédagogiques de droit ou négociés par l’établissement (heures fléchées), et le volume horaire qui leur est attribué peut varier d’un département à l’autre, d’une année à l’autre. Notons que les heures liées au territoire ou aux anciens classements éducation prioritaire ou politique de la ville ont largement disparu depuis 2014, au titre de… l’équité territoriale et de la refondation de l’éducation prioritaire ! L’administration n’a jamais peur du ridicule lorsqu’il faut trouver des tours de passe-passe sémantiques pour justifier les baisses de moyens. À noter également qu’une nouvelle réforme de l’éducation prioritaire est en cours.
L’administration modifie tous les ans la présentation des documents, ce qui rend évidemment la comparaison difficile. Rapprochez-vous de votre syndicat SUD éducation local pour les obtenir.
Si l’on résume :
Nombre de divisions x horaires réglementaires
+ nombre de divisions x 3 heures
+ Heures statutaires x nombre de professeur-e‑s concerné-e‑s
+ heures de pondération REP+
+ Heures spécifiques
= DHG de l’établissement
C’est à partir de ce calcul que les DSDEN établissent la DHG de chaque établissement en prenant en compte son histoire et le rapport de force qui est ou n’est pas instauré.
Les horaires réglementaires sont les horaires minimaux auxquels ont droit les élèves. Ces grilles permettent d’analyser la DHG et le TRMD pour voir ce qu’il est possible de faire avec le volume d’heures attribuées. Plus le nombre d’heures allouées se rapproche des horaires réglementaires, plus les dispositifs divers mis en place dans l’établissement risquent de disparaître.
# Les EPI et l’AP sont pris sur ces horaires disciplinaires ou sur les 3 heures de marge par division. Si ces nouveaux dispositifs impactent l’organisation des enseignements, ils n’impactent donc pas en tant que tels la lecture que l’on peut faire des DHG et la mobilisation pour leur volume.
# Il en va de même pour les enseignements facultatifs, listés ci-contre. Ceux-ci doivent être pris sur les horaires disciplinaires ou sur les heures de marge, ou peuvent faire l’objet d’une demande de dotation complémentaire.
Enseignements 6e | Horaires hebdomadaires |
Éducation physique et sportive | 4 heures |
Enseignements artistiques (arts plastique + éducation musicale) |
1 heure + 1 heure |
Français | 4,5 heures |
Histoire – Géographie – Enseignement moral et civique | 3 heures |
Langue vivante | 4 heures |
Mathématiques | 4,5 heures |
SVT, sciences physiques | 3 heures |
Approfondissement maths et français | 1 heure |
Total, dont 3 heures d’enseignements complémentaires | 26 heures |
+ devoirs faits | 1 heure |
Suppression de l’heure de technologie en 6e
Le ministère a choisi de supprimer l’heure de technologie en classe de 6e. Ce choix résulte des difficultés à recruter des professeur·es de technologie. SUD éducation dénonce ce choix et rappelle que la technologie est une discipline indispensable qui participe pleinement à la formation des élèves. Le ministère a annoncé aux organisations syndicales un travail prochain pour revaloriser la technologie au cycle 4.
L’heure de soutien et d’approfondissement en mathématiques et français en 6e
Référence : Note de service du 13-4-2023 “Organisation des enseignements dans les classes de sixième au collège”
Qui intervient pendant cette heure ?
-L’heure de soutien : les professeur·es des écoles dans le cadre du Pacte (= des heures supplémentaires), les professeur·es de mathématiques et de français du collège,
‑L’heure d’approfondissement : les professeur·es de français et de mathématiques en priorité et si besoin par n’importe quel autre professeur·e du collège.
‑Pour les élèves de Segpa, ce sont des enseignant·es spécialisé·es qui devront prendre cette heure en charge.
Quelle dotation ?
-Pour les professeur·es des écoles : l’intervention sera réalisée dans le cadre du Pacte.
‑Pour les professeur·es du second degré : soit dans le cadre des maximas hebdomadaires, soit en heures supplémentaires, selon les dotations des établissements.
Comment seront constitués les groupes ? En interclasse, de manière trimestrielle !
Les élèves seront réunis en groupe de niveau, à partir des résultats aux évaluations nationales de 6e pourtant vivement critiquées par les personnels. Le nombre d’élèves dans les groupes dépendra du nombre de professeur·es qui acceptent les heures supplémentaires.
Les groupes seront donc constitués en interclasse par compétence à travailler. C’est une nouvelle contrainte dans la réalisation des emplois du temps puisqu’il faudra mettre en barrette l’heure d’approfondissement ou de soutien pour toutes les classes de 6e.
La composition des groupes devra évoluer au moins chaque trimestre. Il faudra donc refaire les groupes au moins une fois par trimestre pour travailler de nouvelles compétences.
SUD éducation dénonce cette vision mécaniste des apprentissages qui consiste à travailler des compétences séparées les unes des autres, de manière déconnectée du travail en classe et des programmes disciplinaires.
Devoirs faits
Référence : Note de service du 13-4-2023 “Organisation des enseignements dans les classes de sixième au collège”
Devoirs Faits devient obligatoire pour tous les élèves de 6e. Néanmoins, cette heure va s’ajouter aux 26 heures de classe hebdomadaires des élèves. L’organisation et le volume horaire de l’accompagnement aux devoirs sont déterminés par le chef d’établissement.
Devoirs Faits devient obligatoire pour les élèves, mais pas pour les personnels. Le dispositif sera rémunéré en heures supplémentaires. Les élèves n’ont donc pas tou·tes accès au même dispositif. Le nombre d’élèves par classe résulte de la volonté des professeur·es à accepter ou non les heures supplémentaires.
Enseignements cycle IV | Cinquième | Quatrième | Troisième |
Éducation physique et sportive | 3 heures | 3 heures | 3 heures |
Enseignements artistiques (arts plastique + éducation musicale) | 1 heure + 1 heure | 1 heure + 1 heure | 1 heure + 1 heure |
Français | 4,5 heures | 4,5 heures | 4 heures |
Histoire – Géographie – Enseignement moral et civique | 3 heures | 3 heures | 3 heures 1/2 |
Langue vivante 1 | 3 heures | 3 heures | 3 heures |
Langue vivante 2 | 2,5 heures | 2,5 heures | 2,5 heures |
Mathématiques | 3,5 heures | 3,5 heures | 3,5 heures |
SVT | 1,5 heures | 1,5 heures | 1,5 heures |
Technologie | 1,5 heures | 1,5 heures | 1,5 heures |
Sciences physiques | 1,5 heures | 1,5 heures | 1,5 heures |
Total, dont 4 heures d’enseignements complémentaires | 26 heures | 26 heures | 26 heures |
Enseignements facultatifs | Sixième | Cinquième | Quatrième | Troisième |
Langue et culture de l’antiquité | 1 heure | 3 heures | 3 heures | |
Langue vivante 2 ou langue régionale en 6e | 6 heures pour les deux langues | |||
Langues et cultures européennes | 2 heures | 2 heures | 2 heures | |
Langues et cultures régionales | 2 heures | 2 heures | 2 heures | 2 heures |
2 - Lire une DHG en LGT
Le mois de janvier est marqué dans les établissements par la réception des DHG (dotations horaires globales).
Cette enveloppe d’heures est la première étape de la préparation de la rentrée. En cette année de mise en place de la réforme du lycée sur fond de suppression de postes, ces enveloppes sont, comme cette réforme, inacceptables. La fédération SUD éducation met à disposition des personnels son vademecum succinct pour tout comprendre au nouveau calcul des DHG.
Lire une DHG lycée
La DHG d’un établissement obéit à un calcul qui semble complexe, mais qui est finalement plus simple qu’il n’en a l’air : à la dotation dite « à la structure » (heures réglementaires en fonction du nombre de divisions) s’ajoutent les heures statutaires (heure de labo, UNSS…), les heures d’autonomie (Accompagnement Personnalisé, enseignements facultatifs, etc.) et les heures spécifiques (liées au classement de l’établissement, aux projets d’établissements).
La DHG comprend un volume horaire en heures postes, un volume horaire en heures supplémentaires ainsi qu’un volume horaire pour les IMP. Par la lutte on peut obtenir la transformation d’une partie des volants des heures supplémentaires en heures postes.
1. Une dotation à la structure comprend les heures réglementaires pour chaque discipline en fonction du nombre de divisions. Les horaires réglementaires sont les horaires minimaux auxquels ont droit les élèves (voir tableaux ci-contre). C’est le nombre d’élèves par niveau qui va donner le nombre de divisions, et c’est ce nombre de divisions, multiplié par ce nombre d’heures réglementaires (nombre différent suivant le niveau) qui va donner la dotation à la structure. La structure (le nombre de classes et les spécialités) est imposée par le rectorat. On comprend l’intérêt budgétaire des DSDEN et des rectorats de gonfler les classes en supprimant la notion de seuil et de mentir sur les chiffres.
Avec la réforme Blanquer du LGT, le nombre de divisions s’obtient en divisant le nombre total d’élèves par 35 pour les secondes et les premières générales, par 29 pour les premières technologiques, et en arrondissant à l’entier supérieur.
Dans le cadre de la réforme, sont prévues trois x 4 heures d’enseignement de spécialité en Première par élève, mais il n’y a pas de règle pour établir combien de groupes de spécialités seront dispensés dans chaque établissement. Attention : les 54h prévues pour l’orientation sont des heures élèves qui n’apparaissent donc pas dans la DHG.
Cycle terminal de la voie générale | ||
Enseignements communs | Première | Terminale |
Français | 4 heures | |
Philosophie | 4 heures | |
Histoire-géographie | 3 heures | 3 heures |
LVA et LVB | 4h30 | 4 heures |
Education physique et sportive | 2 heures | 2 heures |
Enseignement moral et civique | 0h30 | 0h30 |
Total | 14 heures | 13h30 |
Mathématiques * | 1h30 | |
Enseignements de spécialités | 4 heures x 3 (au choix des élèves) | 6 heures x 2 (au choix des élèves parmi les 3 choisis en première) |
* Ce sont les mathématiques du tronc commun pour les élèves de première qui n’ont pas choisi la spécialité mathématiques. Le nombre de groupe est calculé avec le ratio moyen des deux années précédentes entre le nombre d’élèves qui ne choisissent pas la spécialité mathématiques et le nombre total d’élèves sur une base de 35, arrondi à l’entier supérieur.
Cycle terminal de la voie technologique | |||
Enseignements communs | Première | Terminale | |
Français | 3 heures | ||
Philosophie | 2 heures | ||
Histoire-géographie | 1h30 | 1h30 | |
LVA et LVB + Enseignement technologique en langue vivante A | 4 heures (dont 1 heure d’ETLV) | 4 heures (dont 1 heure d’ETLV) | |
Education physique et sportive | 2 heures | 2 heures | |
Enseignement moral et civique | 0h30 | 0h30 | |
Mathématiques | 3 heures | 3 heures | |
Total | |||
Enseignements de spécialités | |||
Série | Enseignement | ||
ST2S | Physique-Chhimie pour la santé | 3 heures | |
Biologie et physiopathologie humaines | 5 heures | ||
Chimie, Biologie et physiopathologie humaine | 8 heures | ||
Sciences et techniques sanitaires et sociales | 7 heures | 8 heures | |
STL | Physique, Chimie et Mathématiques | 5 heures | 5 heures |
Biochimie-Biologie | 4 heures | ||
Biotechnologie ou Sciences physiques et chimiques en laboratoire | 9 heures | ||
Biochimie-Biologie-Biotechnologie ou Sciences physiques et chimiques en laboratoire | 13 heures | ||
STD2A | Physique-Chimie | 2 heures | |
Outils et langages numériques | 2 heures | ||
Design et métiers d’art | 14 heures | ||
Analyse et méthodes en design | 9 heures | ||
Conception et création en design et métiers d’art | 9 heures | ||
STI2D | Innovation technologique | 3 heures | |
Ingénierie et développement durable (I2D) | 9 heures | ||
Ingénierie, Innovation et développement durable (2I2D) avec 1 enseignement spécifique parmi : architecture et construction ; énergies et environnement ; innovation technologique et éco-conception ; systèmes d’information et numérique | 12 heures | ||
Physique-Chimie et Mathématiques | 6 heures | 6 heures | |
STMG | Scniences de gestion et numérique | 7 heures | |
Management | 4 heures | ||
Management, sciences de gestion et numérique avec 1 enseignement spécifique parmi : gestion et finance ; mercatique (marketing) ; ressources humaines et communication ; systèmes d’information de gestion. | 10 heures | ||
Droit et économie | 4 heures | 4 heures | |
STHR | Enseignement scientifique alimentation – environnement (ESAE) | 3 heures | |
Sciences et technologies culinaires et des services | 10 heures | ||
Sciences et technologies culinaires et des services – Enseignement scientifique alimentation – environnement (ESAE) | 13 heures | ||
Economie – gestion hôtelière | 5 heures | 5 heures |
2. A cela s’ajoutent des heures d’autonomie, afin de permettre aux établissements d’avoir une « souplesse d’organisation accrue », qui permettent la mise en place des groupes restreints dans les disciplines, l’Aide Personnalisée (AP), la limitation des effectifs d’une classe, la création d’options et d’heures d’orientation. Le conseil pédagogique, s’il a été créé, et dont les membres sont nommés par le chef d’établissement, doit être consulté sur son utilisation. Ces heures sont de 12h par division en 2de et de 8h par division en 1ère et Tle générales. Pour les premières et terminales technologiques, le volume des heures de marge est calculé en divisant par vingt-neuf le nombre d’élèves dont l’inscription est prévue dans l’établissement à la rentrée scolaire suivante dans les classes de première et de terminale de chaque série, puis en multipliant le résultat obtenu par : huit pour la série STMG, dix pour la série ST2S, quatorze pour les séries STD2A, STHR, STI2D et STL.
Ces heures d’ « autonomie » renforcent les inégalités entre établissements puisque certains lycées vont utiliser ces heures pour faire des dédoublements et pas d’autres par exemple. Par principe d’équité ce volant d’heures supplémentaires devraient être réinjectées dans les matières. Il vaut mieux être vigilant sur la façon dont ces heures sont réparties, et les équipes doivent être parties prenantes de leur répartition (et pas seulement le conseil pédagogique…). Il est important de s’assurer que ces heures d’autonomie ont bien été attribuées dans la DHG en fonction du nombre de divisions présentes dans l’établissement (voir tableau dans le guide en pièce jointe).
3. Une enveloppe pour des missions particulières statutaires. 3 heures par professeur‑e d’EPS pour l’UNSS. Suivant la structure de l’établissement il peut y avoir des heures de laboratoire (en physique et/ou en SVT, et/ou en histoire-géographie).
4. Une enveloppe horaire pour les pondérations des enseignants en Première et Terminale (1,1 /heure de cours, dans la limite de 10 heures par professeur‑e).
5. Une dotation supplémentaire en fonction de différents critères, variables d’une académie à l’autre, dans les lycées généraux et technologiques. Par exemple, le score de l’indice de position sociale (IPS), la taille de l’établissement, les élèves provenant d’éducation prioritaire, les dispositifs pédagogiques liés au projet d’établissement, …
6. S’il y a des post bac, une enveloppe horaire pour les cours et les pondérations (1,25 /heure de cours sans limitation) dans ces sections.
Les tableaux se trouvent dans le guide en pièce jointe.
Si l’on résume :
Nombre de divisions x horaires réglementaires
+ Nombre de divisions x heures d’autonomie
+ Heures statutaires x nombre de professeur-e‑s concerné-e‑s
+ Heures de pondération en Première et en Terminale
+ Heures spécifiques
+ Heures post bac si elles existent
= DHG de l’établissement
3 - DHG collège : l’organisation des enseignements
La réforme du collège, imposée au mépris des personnels au printemps 2016, a en partie fait long feu. Les EPI et l’AP ont largement été détricotés à l’arrivée de Blanquer, à travers l’arrêté du 16 juin 2017. Vous trouverez dans cet article l’organisation des enseignements tel qu’il est actuellement prévu pour le collège, suite à la réforme du collège et aux modifications apportées par l’arrêté Blanquer.
Article 1er
Les enseignements obligatoires dispensés au collège sont organisés conformément aux volumes horaires précisés dans les tableaux en annexe.
Article 2
Le volume horaire et les programmes des enseignements communs d’un cycle sont identiques pour tous les élèves.
Article 3
- - Les contenus des enseignements complémentaires sont établis en fonction des objectifs de connaissances et de compétences du socle commun de connaissances, de compétences et de culture et des programmes des cycles concernés.
- - Les enseignements complémentaires prennent la forme de temps d’accompagnement personnalisé ou d’enseignements pratiques interdisciplinaires :
- a) L’accompagnement personnalisé s’adresse à tous les élèves selon leurs besoins ; il est destiné à soutenir leur capacité d’apprendre et de progresser, notamment dans leur travail personnel, à améliorer leurs compétences et à contribuer à la construction de leur autonomie intellectuelle.
- b) Les enseignements pratiques interdisciplinaires permettent de construire et d’approfondir des connaissances et des compétences par une démarche de projet conduisant à une réalisation concrète, individuelle ou collective.
A l’issue du cycle 4, tout élève doit avoir bénéficié de chacune des formes d’enseignements complémentaires. Ces derniers contribuent, avec les autres enseignements, à la mise en oeuvre du parcours citoyen, du parcours d’éducation artistique et culturelle, du parcours éducatif de santé ainsi que du parcours Avenir.
C’est dans cet article 3 que se concentrent les obligations concernant l’AP et les EPI, largement détricotés par Blanquer : « A l’issue du cycle 4, tout élève doit avoir bénéficié de
chacune des formes d’enseignements complémentaires ». Cela signifie simplement qu’à
la fin du collège, chaque élève doit avoir effectué au minimum un EPI et un AP. On est
bien loin des obligations fixées par le décret et l’arrêté sur la réforme du collège au printemps 2015 : si l’interdisciplinarité n’a pas été totalement abandonnée, elle est réduite à sa portion congrue. En ce qui concerne le contenu, on peut remarquer que ces deux
« enseignements complémentaires » ont été vidés de leur substance : pour ce qui est des
EPI, la liste des huit thématiques imposées a disparu, tandis que pour l’AP, on ne sait toujours pas bien de quoi il s’agit.
Article 4
La répartition entre les enseignements complémentaires est déterminée par l’établissement, en fonction des besoins des élèves accueillis et du projet pédagogique de l’établissement. Elle est identique pour tous les élèves d’un même niveau. Dans les collèges publics, cette répartition est fixée par le conseil d’administration après avis du conseil pédagogique. Dans les collèges privés sous contrat, cette répartition est fixée par le chef d’établissement en concertation avec les professeurs. Ces derniers sont informés par le chef d’établissement des suites de cette consultation.
Plus encore qu’avec la version initiale de la réforme du collège, le nouvel arrêté renforce
l’autonomie des établissements. Ainsi, avec l’article 4, les établissements devront fixer librement l’organisation des enseigenements complémentaires (nombre d’EPI, forme prise par l’AP). Mais il s’agit bien de l’autonomie des chef-fe‑s d’établissements : cette répartition se faisant en CA dans le cadre de l’utilisation des moyens, c’est bien le ou la
chef-fe qui aura le dernier mot concernant le TRMD.
Article 5
Conformément au 1° de l’article L. 121 – 3 du code de l’éducation , un enseignement commun ou un enseignement complémentaire peut à chaque niveau être dispensé dans une langue vivante étrangère, ou régionale, à la condition que l’enseignement en langue étrangère, ou régionale, ne représente pas plus de la moitié du volume horaire de l’enseignement considéré.
Comme pour les autres options, cet article pourra renforcer les stratégies des collèges
en terme de valorisation de certaines classes spécifiques, et donc de ségrégation interne aux collèges.
Article 6
Outre la dotation horaire correspondant aux enseignements obligatoires, une dotation horaire, sur la base de trois heures par semaine et par division, est mise à la disposition des établissements qui en arrêtent l’emploi conformément à l’article D. 332 – 5 du code de l’éducation et dans les conditions prévues aux II et III de l’article D. 332 – 4. Cette dotation horaire attribuée à l’établissement lui permet de favoriser le travail en groupes à effectifs réduits et les interventions conjointes de plusieurs enseignants. En outre, elle peut être utilisée pour proposer un ou plusieurs enseignements facultatifs.
Les collèges bénéficient toujours pour chaque division de 3 heures en plus des horaires réglementaires. Mais, comme dans la version initiale de la réforme du collège, attention à l’arnaque ! Il ne s’agit pas d’une augmentation des dotations globales. Elles sont en réalité prises essentiellement en interne (puisque les horaires disciplinaires ont baissé avec la réforme du collège en 2015), et sur d’autres collèges mieux dotés (en particulier en éducation prioritaire).
Article 7
Outre la dotation horaire correspondant aux enseignements obligatoires, les enseignements facultatifs peuvent porter sur :
- a) les langues et cultures de l’Antiquité au cycle 4, dans la limite d’une heure hebdomadaire en classe de cinquième et de trois heures hebdomadaires pour les classes de quatrième et de troisième ;
- b) une deuxième langue vivante étrangère, ou régionale, en classe de sixième. Le cas échéant, l’enseignement des deux langues vivantes se fait dans la limite de six heures hebdomadaires ;
- c) un enseignement de langues et cultures européennes, s’appuyant sur l’une des langues vivantes étudiées, dans la limite de deux heures hebdomadaires au cycle 4 ;
- d) les langues et cultures régionales, en classe de sixième et au cycle 4, dans la limite de deux heures hebdomadaires.
Le cas échéant, une dotation horaire spécifique peut être attribuée à cette fin.
Cet article 7 met en œuvre les enseignements facultatifs : langues anciennes, deuxième
langue vivante étrangère ou régionale en 6e, enseignement de langues et cultures européennes, langues et cultures régionales. C’est une concession forte aux pressions élitistes que l’on a beaucoup entendues lors de la réforme du collège en 2015. Plusieurs problèmes se posent : tout d’abord, ces enseignements seront pris sur les 3 heures d’autonomie par division prévues à l’article 6. Cela va renforcer les inégalités entre les établissements : pour schématiser, certains (les plus difficiles) utiliseront ces heures pour des dédoublements, d’autres (les plus favorisés) pour des options élitistes. Deuxièmement, cela va renforcer les logiques de ségrégation interne aux établissements, en donnant un poids très important aux dispositifs traditionnellement plus élitistes. Enfin, cela va renforcer la concurrence entre établissements, en permettant à des collèges d’obtenir une dotation spécifique dans le cas de la mise en place de tels dispositifs.
Article 8
Les volumes horaires des enseignements obligatoires des classes de troisième dites “ préparatoires à l’enseignement professionnel ”, installées dans des collèges ou des lycées, sont identiques à ceux des autres classes de troisième. Il s’y ajoute un enseignement de découverte professionnelle, pour lequel ces classes disposent d’un complément de dotation horaire spécifique.
Rien de très nouveau concernant le dispositif dit « prépa-pro ». Dans l’ensemble cet article 8 tend à aligner davantage les « prépa-pro » sur les autres troisièmes, mais en maintenant leur objectif d’adaptation au monde du travail.
Article 9
L’établissement peut moduler la répartition du volume horaire hebdomadaire par discipline, dans le respect à la fois du volume horaire global dû à chaque discipline d’enseignement obligatoire pour la durée du cycle, du volume horaire global annuel des enseignements obligatoires dû à chaque élève et des obligations réglementaires de service des enseignants. La répartition du volume horaire des enseignements obligatoires doit rester identique pour tous les élèves d’un même niveau. Toutes les disciplines d’enseignement obligatoire sont enseignées chaque année du cycle.
Cet article 9 maintient la modulation des horaires disciplinaires tant décriée dans la réforme du collège : une nouvelle preuve que le ministre détricote en priorité les initiatives un minimum progressistes comme l’interdisciplinarité. Ainsi, comme auparavant, les horaires disciplinaires pourront être modulés dans le respect du volume exigé pour l’ensemble du cycle, ce qui fait que les élèves d’un même niveau pourront ne pas avoir les mêmes horaires disciplinaires d’un collège à l’autre.
4 - Volume et utilisation de la DHG : seule la lutte paie
La dotation nationale est répartie entre les académies puis entre les départements. La dotation est discutée et votée en Conseils sociaux d’administration (anciens CTA et CTSD) mais, comme en CA, l’administration a le dernier mot en cas de refus des organisations syndicales. Courant janvier, les chef-fe‑s d’établissement reçoivent les Dotations horaires globalisées (DHG) de la part du rectorat ou des DSDEN. Il faut l’obtenir auprès du-de la chef-fe d’établissement ou en sollicitant votre syndicat SUD éducation local. Il faut également obtenir les prévisions d’effectifs pour l’année suivante pour pouvoir calculer le nombre d’élèves par division (E/D) et le H/E (nombre d’heures /nombre
d’élèves). Plus que le nombre total d’heures de la DHG, c’est le nombre d’heures par élèves (H/E) qui est un bon indicateur de l’évolution réelle des moyens.
# Ce H/E doit être comparé à celui de l’année précédente : en fonction de la situation locale (rapport de force avec l’administration, capacités de mobilisation), il faut envisager une mobilisation en cas de baisse, ou même de stagnation.
- Pour appuyer son argumentation, on peut, avant même les discussions autour de la répartition des moyens par discipline, calculer la structure à l’aide de la grille des horaires réglementaires, et ainsi évaluer les dispositifs et postes menacés (voir pages 2 et suivantes)
-De même, on peut ainsi calculer le nombre d’heures dont on aurait besoin pour faire face aux besoins réels de l’établissement, sans tenir compte de l’enveloppe, mais en tenant compte du nombre de divisions qui doivent être créées pour que les seuils soient respectés, des dispositifs mis en place ou prévus par les équipes (dédoublements, coanimation, projets divers)…
Cette approche concrète de la DHG permet d’argumenter auprès des collègues, mais aussi des parents d’élèves. A l’aide de cette analyse de la DHG, il faut réunir les collègues en heure d’information syndicale, et informer les parents d’élèves, dans le but de sensibiliser l’ensemble des personnes concernées pour construire ensemble une réponse combative.
# Il s’agira pour les militant-e‑s dans les établissements du second degré d’obtenir du rectorat et des DSDEN un abondement de ces DHG pour faire face aux besoins. Il ne faudra donc pas entrer dans le jeu de la hiérarchie et nous laisser diviser : il ne s’agit pas pour nous de gérer la pénurie, ce que nous voulons, c’est une augmentation des moyens alloués à l’éducation, pas prendre des moyens aux autres établissements qui en ont tout autant besoin ! La lutte locale doit donc être le moteur d’une mobilisation plus large. Pour cela, toutes les formes de mobilisation sont bonnes à prendre, en fonction de la situation locale, et ne s’excluent pas les unes les autres : vote et motions en CA, pétitions, actions médiatiques, manifestations, blocages, grève. Mais ce qui est certain, c’est qu’on n’obtient pas de moyens supplémentaires sans rapport de force.
La mobilisation
Souvent, les établissements qui se mobilisent rivalisent d’imagination pour défendre leur DHG ! Il ne s’agit donc certainement pas ici d’expliquer comment monter sa mobilisation, mais de donner quelques conseils, qui répondent à des questions fréquemment posées en période de lutte.
Comment informer les personnels et les parents d’élèves ?
Pour les personnels, rien de plus simple. Tou-te‑s les salarié-e‑s ont droit à une heure mensuelle d’information syndicale, déposée par n’importe quel collègue au nom de SUD éducation par exemple (article 5 du décret du 28 mai 1982, circulaire n° 2014-120 du 16
septembre 2014). Des représentant-e‑s syndicaux-ales peuvent venir y assister : n’hésitez pas à contacter le syndicat. Par ailleurs, en période de lutte notamment, les collègues peuvent se réunir en Assemblée générale hors du temps de travail n’importe quand, en salle des professeur-e‑s par exemple.
En ce qui concerne les parents d’élèves, on a le droit de distribuer des tracts aux élèves
en-dehors du collège, pour qu’ils-elles transmettent une information aux parents. Souvent, les chef-fe‑s d’établissement n’apprécient pas la démarche, mais insistons : il n’y a rien d’illégal là-dedans. Par ailleurs, on peut organiser des Assemblées générales communes avec les parents d’élèves en dehors des heures de cours, annoncées par le bais des tracts, en profitant d’un rapport de force favorable avec l’administration : un‑e chef-fe d’établissement n’ose que rarement empêcher l’entrée à des parents d’élèves venu-e‑s s’informer auprès des personnels d’un mouvement naissant…
La grève, comment et quelles conséquences ?
La grève est un droit fondamental, garanti par la constitution et le code général de la fonction publique. Les salarié-e‑s du second degré n’ont pas à se déclarer grévistes à l’avance ni à prévenir leurs élèves. C’est à l’administration de compter le nombre de grévistes. Une journée de grève implique un retrait d’un 1/30e du salaire (Circulaire 74 – 411 du 7 novembre 1974). Si des journées de grève ont lieu le vendredi et le lundi suivant, le week-end peut aussi être comptabilisé dans les journées de salaires retirées.
Les relations avec l’administration
Les personnels en grève font généralement des demandes d’audience auprès de l’administration. Celle-ci, généralement tendues, peuvent gagner en efficacité avec un rassemblement au pied de la DSDEN ou du rectorat. Nous encourageons les collègues à faire appel aux représentant-e‑s de SUD éducation pour les accompagner en audience : pour argumenter avec combativité, souvent résister à l’agressivité de l’administration, et avoir un témoin extérieur pour attester et rendre compte de ce qui s’y dit.
Dès la réception de la DHG, les chef-fe‑s d’établissements commencent, en dialogue avec le rectorat et/ou la DSDEN, à construire un projet d’emploi de la DHG en la répartissant par niveau et par discipline. C’est le Tableau de répartition de moyens par discipline, (TRMD), qu’il faut obtenir rapidement, et qui est présenté en commission permanente. Le-la cheffe le fait remonter courant février ou mars après délibération du Conseil d’administration, mais il peut être modifié jusqu’à la rentrée suivante. Attention,
de cette répartition dépendent les postes qui seront créés ou supprimés à la rentrée suivante. Plusieurs points doivent susciter une vigilance particulière :
# La répartition des moyens doit donner lieu à des discussions avec les collègues. Il faut exiger une plénière, sur une demi-journée banalisée, ou au moins veiller à ce que les conseils d’enseignements soient réunis. L’article R 421 – 41 du code de l’éducation précise que la commission permanente, obligatoirement saisie sur cette question « veille à ce qu’il soit procédé́ à toutes consultations utiles, et notamment à celle des équipes pédagogiques intéressées ». Il faut être vigilant à ce que les dispositifs choisis par les collègues soient reconduits, à ce que les horaires réglementaires soient respectés, à ce qu’aucune discipline ne soit lésée.
# Quelques points à vérifier en particulier :
- vérifier si les heures et dispositifs réglementaires ainsi que les heures statutaires sont bien inscrites
- vérifier que les heures de DHG fléchées soient correctement ventilées
- vérifier les effectifs : que des élèves n’aient pas disparu d’un niveau à l’autre. demander au‑à la chef-fe d’établissement quel est le nombre de CM2 dans les écoles du secteur (pour les collèges).
- vérifier que tous les élèves pourront avoir accès aux choix, notamment pour les langues (certains établissements refusent le choix de LV2 des élèves pour ne pas ouvrir un groupe de LV2 supplémentaire sur un niveau pour quelques élèves supplémentaires).
- vérifier que la quasi totalité des heures soient ventilées pour éviter une trop grosse cartographie, qui devient une véritable « caisse noire », opaque, de HSE (voir page suivante)
# Ensuite, il faut veiller à ce que dans chaque discipline, le plus grand nombre possible d’enseignant-e‑s soient affectés-e‑s dans l’établissement. S’il reste un nombre d’heures (3, 6 ou plus) dans les moyens accordés à telle ou telle discipline, il faut demander la création d’un bloc de moyens provisoires (BMP). Ces heures seront affectées à un‑e enseignant‑e qui partagera son service avec un autre établissement (TZR, titulaire de poste en service partagé, enseignant‑e contractuel-le). S’il y avait déjà un BMP et que le nombre d’heures alloués à la discipline augmente, par exemple en cas d’ouverture d’une classe supplémentaire, il faut voir si cela ne permet pas de créer un poste fixe (à partir de 18 heures). C’est dans ce cadre que la lutte contre les heures supplémentaires
est décisive : si une équipe pédagogique refuse collectivement les heures supplémentaires, cela peut permettre la création d’un BMP ou d’un poste fixe supplémentaire.
L’intervention en CA
Le CA et la commission permanente doivent absolument être consultés sur l’emploi de la DHG. Il ne faut pas se méprendre : le-la chef-fe d’établissement fait littéralement ce
qu’il-elle veut, puisqu’en cas de rejet de son TRMD par le CA, il ou elle peut le faire valider même si un second CA (sans quorum obligatoire celui-là) le rejette de nouveau. Cela dit, l’intervention en CA permet d’exprimer publiquement un mécontentement et surtout d’en discuter avec les parents d’élèves. Concernant le fonctionnement du CA, rappelons que :
# le CA et la commission permanente sont obllgatoirement consultés sur l’emploi de la
DHG, qui relève de l’autonomie des établissements (article R 421 – 2 et R 421 – 41). Les chef-fe‑s d’établissement s’appuient souvent sur ces articles pour dire que le CA se prononce sur l’utilisation des moyens et non sur l’enveloppe elle-même, pour inciter les membres du CA à voter pour sa répartition. Ce à quoi on peut répondre qu’on ne peut pas voter pour une répartition portant sur des moyens insuffisants !
# le ou la chef-fe doit communiquer les documents (prévisions d’effectifs, DHG, projet de TRMD) dix jours avant le CA (article R 421 – 25)
# le vote peut être secret si un‑e membre du CA le demande (article R 421 – 24)
# les représentant-e‑s peuvent soumettre au vote une motion au CA, quoiqu’en dise le ou la chef-fe d’établissement (article R 421 – 23)
# Le TRMD doit être obligatoirement voté en CA et appliqué tel que voté. C’est une compétence des CA (TA de Lille décisions du 19 septembre 2008 n°0503605 et 0503854). Cela n’est quasiment jamais appliqué par l’administration pour la simple et bonne raison que les chef-fe‑s d’établissement n’ont pas toute les données lors du vote de la DHG et le TRMD s’en trouve modifié. Les élu-e‑s peuvent donc demander à revoter la répartition de la DHG en juin. En effet, il y a une phase d’ajustements des moyens et des supports à l’issue des votes (ce qui fait le mouvement intra académique) mais ensuite, il y a en fin d’année un dernier ajustement et les modifications peuvent être nombreuses.
La Dotation horaire globalisée (DHG) est divisée en heures-postes (HP) et Heures supplémentaires annualisées (HSA). Le refus collectif des heures supplémentaires non imposables est donc un enjeu majeur de la préparation de la rentrée : en effet, pour assurer les horaires réglementaires de service des élèves, l’administration se voit obligée de créer un poste ou un bloc de moyens provisoire, et donc de transformer ces HSA en heures postes. Si besoin en est, quelques arguments pour convaincre les collègues de refuser les heures supplémentaires.
Refuser les heures supplémentaires, c’est protéger ses conditions de travail.
On peut légitimement être tenté‑e, au vu de la baisse continue de notre pouvoir d’achat, d’accepter des heures sup au delà des deux heures imposables – en particulier si le-la chef-fe d’établissement insiste lourdement ! Cependant, on peut être amené‑e à le regretter bien vite une fois le service accepté : une classe en plus, autant de copies à corriger, de parents à rencontrer. Prendre des heures (et donc des classes) supplémentaires, c’est prendre le risque de faire moins bien son travail ou de subir de gros coups de stress et de fatigue.
Refuser les heures supplémentaires, c’est lutter contre les suppressions de postes
Depuis quinze ans, le schéma des suppressions de postes est bien rodé : on transforme des heures postes en heures supplémentaires, en poussant les collègues à les accepter. Puis on supprime les heures supplémentaires par petit morceau pour réduire encore les budgets de l’éducation nationale, en supprimant tel projet, tel dédoublement, etc.
Refuser les heures supplémentaires, c’est favoriser la stabilité et créer des postes dans son établissement
Lorsqu’une équipe disciplinaire refuse collectivement un nombre suffisant d’heures supplémentaires, le volant d’HSA peut devenir un BMP. Dans ce cas, cela signifie un‑e adulte en plus dans le collège ou le lycée, un‑e collègue de plus avec qui mener des projets et des actions. Mieux encore, s’il y a déjà un BMP dans l’équipe, le refus d’HSA peut transformer ce BMP en poste fixe. Dans ce cas, cela permet à l’équipe d’avoir un‑e titulaire de poste en plus, ce qui favorise une stabilité qui est toujours très importante pour les établissements. Ainsi, refuser les HSA, c’est partager le travail et créer de l’emploi ! De même pour les projets (tutorats, coanimations, remédiation) : l’idéal est qu’il soit intégré dans les services, et qu’ils soient donc rémunérés en heures postes. En effet, s’ils sont en HSA (ne parlons même pas des HSE), ils sont plus encore à la merci de la politique de l’établissement, et seront la première variable d’ajustement à la DHG suivante.
Et les HSE ? Lutter contre la caisse noire des chef-fe‑s
Il faut être très vigilant‑e sur le nombre d’heures mises en cartographie, c’est-à-dire librement utilisable au cours de l’année. Ces heures seront transformées en Heures Supplémentaires Effectives (1 HP = 36 HSE), véritable « caisse noire » des chef-fe‑s d’établissements. Ces heures sont normalement payées au coup par coup, uniquement lorsqu’elles ont déjà été faites (projet, sortie, soutien, club…) et après déclaration auprès de l’administration. Mais beaucoup de chef-fes les « gardent sous le coude » et les distribuent « à la tête du client », en fin d’année, pour soigner les relations entre la direction et certains personnels de l’établissement… L’attribution en est donc très opaque et a pour conséquence directe d’accentuer les inégalités de salaire et d’induire une concurrence entre les équipes et entre les personnels. Il faut donc s’assurer que cette cartographie soit réduite au strict minimum au profit des heures postes. Il peut être intéressant de poser une question diverse sur l’utilisation des HSE de l’année antérieure lors du CA sur la DHG (à déposer à l’avance pour qu’il y ait une réponse). Le-la chef-fe d’établissement se sent souvent obligé‑e de répondre s’il-elle souhaite abonder une dotation en carto : s’il-elle ne le fait pas cela révélera l’opacité de des HSE et ne manquera pas d’interpeller les parents d’élèves et d’être relevé dans une motion.