Ces dernières semaines ont été marquées par la très forte mobilisation des personnels du ministère de l’Éducation nationale. Les raisons de se mobiliser étaient en effet fort nombreuses. Les changements incessants – plusieurs fois la seule semaine de la rentrée – apportés au protocole sanitaire ont pesé lourdement sur les conditions de travail et d’étude. Le mépris ressenti par les personnels n’a pu que s’accroître lorsqu’ils ont appris que l’impréparation de l’administration avait aussi dépendu d’un ministre en villégiature jusqu’au dernier moment. Les allègements successifs ont fait porter la responsabilité de la contamination sur les familles. Dans le premier degré, les enseignant⋅es ainsi que les directeur⋅ices se sont trouvé⋅es en première ligne pour faire respecter des mesures qui réussissaient le tour de force d’être à la fois inapplicables et dérisoires, en raison du manque de moyens. Bien éloigné des préoccupations des personnels, le ministre s’est complu à participer à un prétendu colloque dépourvu de toute assise scientifique, qui a donné la parole à ce que le monde universitaire compte dans les rangs de l’extrême droite les 7 et 8 janvier derniers.
Dans le second degré, aucun personnel n’ignorait qu’eu égard au nombre d’élèves absents chaque jour, maintenir les épreuves de spécialité au baccalauréat en mars était intenable. Pourtant, le ministère a longtemps fait la sourde oreille.
Les grèves très suivies qui se sont succédé ont permis d’imposer au ministère des recrutements de personnels. Pour SUD éducation, c’est une défaite cinglante pour un ministre qui année après année, budget après budget, a réduit les recrutements de personnels. Ces recrutements sont essentiellement des non-titulaires et des recrutements non chiffrés sur liste complémentaires, mais ils montrent que les créations de postes sont bel et bien possibles. SUD éducation revendique la formation et la titularisation des personnels embauchés, qui ne doivent pas devenir la variable d’ajustement du ministère. SUD continue de revendiquer un plan d’urgence pour l’Éducation nationale et une loi de finances rectificative qui donne les moyens de fonctionner à l’école.
De même, le report à mai des épreuves de spécialité et la diminution du nombre de textes à présenter à l’épreuve anticipée de français jettent une lumière crue sur la réforme du baccalauréat. Le ministre s’acharne à essayer de sauver sa réforme couplée à Parcoursup, qui est, chaque année le démontre, une machine de tri social des élèves et de reproduction des inégalités de genre. Les statistiques au sujet des mathématiques encore plus genrées depuis la réforme en lycée montrent le peu de cas que le ministre fait de l’égalité filles-garçons à l’école. La réforme du baccalauréat, qui implique l’individualisation des parcours, l’explosion du groupe classe et l’éclatement des champs disciplinaires aura eu des conséquences délétères sur les parcours des élèves ainsi les inégalités sociales et de genre. SUD revendique l’abrogation de la réforme du baccalauréat et du lycée, des épreuves terminales, anonymes et nationales, seules à même de garantir l’égalité des candidat⋅es.