Conseil Supérieur de l’Education « Choc des savoirs » : voeux intersyndicaux et déclaration de SUD éducation

Le ministère a choisi de présenter dans la précipitation les premiers textes de la réforme Choc des savoirs au CSE du 8 février : labellisation des manuels, groupes de niveau, redoublement, classe préparatoire à la seconde...

Le ministère prévoit de présenter les textes sur le brevet au printemps 2024 pour une mise en oeuvre pour la session 2025 du DNB.

SUD éducation a porté la colère des personnels contre ces mesures dans sa déclaration liminaire :

Conseil supérieur de l’éducation du 8 février 2024 : la déclaration de SUD éducation

Mais SUD éducation a également participé à des voeux intersyndicaux.

Voeu intersyndical #CSE du 8 février contre la réforme Choc des savoirs

 

Vœu intersyndical sur l’initiative du Collectif éducation contre les LGBTIphobies

Présenté par la CFDT (FEP et SGEN), la CGT, la FCPE, la FSU, SUD éducation, l’UNSA, et les associations lycéennes et étudiantes ( FIDL, USL, UNEF, Solidaires étudiantes, l’union étudiante).

Nos syndicats et associations, membres du Collectif éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire et universitaire, ont dans leur presque totalité appelé à manifester le 1er février dernier, dénonçant ce qui se cache derrière la réforme « choc des savoirs » : une école de la sélection et du tri, un lieu de discrimination. Partout en France, la mobilisation a été une réussite. Il est temps d’écouter les personnels, les représentants des élèves et des parents et prendre en compte l’expertise de celles et ceux qui accompagnent les citoyens et citoyennes de demain.

Les textes étudiés au CSE de ce jour veulent affirmer un recentrage toujours plus important, dans le cadre de cette réforme, sur l’acquisition des seuls savoirs dits « fondamentaux ». Les grilles horaires qui y sont inscrites n’intègrent pas le doublement de l’EMC dont l’interaction avec l’enseignement d’« éducations à » comme l’EMI, l’EDD ou l’Éducation à la citoyenneté est renforcée.
Mais, dans ces textes étudiés ce jour, aucune mention, aucune place dédiée à l’éducation à la sexualité et à la vie affective. Pourtant les signaux d’urgence sont nombreux. Le Haut Conseil à l’Égalité, dans son dernier rapport sur l’état du sexisme révèle des éléments inquiétants concernant l’ancrage des violences liées au genre chez les 15-24 ans avec en toile de fond l’usage des réseaux sociaux. L’instance, au passage, n’est pas tendre envers l’école qu’elle dit reproductrice de stéréotypes de genres, ce qui n’est plus une surprise. Le rapport 2023 de la CIVISE montre qu’un enfant sur 10 est victime d’inceste. L’école doit jouer un rôle protecteur et les cours d’éducation à la sexualité et à la vie affective doivent, dès la maternelle, permettre aux enfants de mettre leurs mots sur les violences intrafamiliales qu’ils et elles subissent. Dans le même temps, les attaques LGBTQIAphobes, sexistes se banalisent jusque dans les écoles laissant quelques écoles privées sous contrat faire la Une des journaux à ce sujet sans que le ministère s’en émeuve.

Le CSE demande un signal politique fort passant par la parution rapide de projets de programmes d’éducation à la sexualité et à la vie affective émancipateurs, projets qui devront bénéficier du temps adapté laissé au dialogue social avant leur effectivité à la rentrée 2024. Le CSE souhaite que des discussions sereines, prenant le temps nécessaire, puissent déboucher sur des programmes qui, par une inscription claire dans les temps scolaires, limiteront au maximum tout évitement et toute dérive.

Ce voeu a reçu un avis favorable : Pour - 54 , Contre - 2, Abs - 6, Refus de vote - 9

Vœu intersyndical concernant le devoir d’assistance à personne en danger s’appliquant
aux personnels et usagers des écoles et établissements scolaires

Présenté par la FCPE, SUD éducation, FSU, Sgen-CFDT, CGT éduc'action

Nos organisations rappellent le devoir d’assistance aux personnes en danger. La vie dans la rue fait courir aux enfants et aux jeunes de graves dangers immédiats : hypothermie, vols, agressions sexuelles, violences physiques et dangers à plus long terme, liés aux souffrances psychiques, au stress post traumatique, à l’iniquité scolaire.

La convention internationale des droits de l’enfant que la France a ratifiée stipule dans son article 27 « le droit de tout enfant à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement physique, mental, spirituel, moral et social » et que les États parties « offrent, en cas de besoin, une assistance matérielle et des programmes d’appui, notamment en ce qui concerne l’alimentation, le vêtement et le logement ».
C’est donc la dignité de ces enfants que nous accompagnons ! Respectueux de la loi, nos actions ne sont que d’ordre humanitaire comme nous le rappelle le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 06 juillet 2018, qui a reconnu la fraternité comme un principe à valeur constitutionnelle, en se fondant sur les articles 2 et 72-3 et le préambule de la Constitution. De ce principe découle “la liberté d’aider autrui dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national”.
A ce titre, nous demandons que les personnels et les parents d’élèves qui contribuent par leurs œuvres humanitaires à la mise à l’abri des élèves et leur famille sans toit ne soient pas inquiétés par la justice pour leurs actions de devoir d’assistance à personne en danger.
Les occupations d'écoles ne sont que des actions humanitaires qui ne doivent donner lieu à aucune répréhension ni pression hiérarchique !

Ce voeu a reçu un avis favorable : Pour - 48 , Contre - 0, Abs - 17, Refus de vote - 6