Pour rappel : le ministère a lancé une concertation autour de deux projets, la revalorisation “socle”, qui est la revalorisation inconditionnelle dans le cadre d’une enveloppe de 1,9 mds d’euros pour une année pleine, et le “pacte”, qui est un ensemble de missions supplémentaires rémunérées dans le cadre d’une enveloppe de 300 millions d’euros pour septembre-décembre 2023.
Ce mercredi 15 février a eu lieu la deuxième concertation sur la revalorisation “socle”. SUD éducation vous fait un compte-rendu. La réunion de synthèse avec les propositions finales aura lieu le 13 mars, avant d'être examinées en instances. Le ministère vise une mise en paiement en septembre 2023.
L’essentiel :
- en ce qui concerne les nouvelles primes, le ministère a proposé un nouveau scénario : une partie concerne toujours l’augmentation de la prime d’attractivité sur le début de carrière mais, nouveauté, il est maintenant proposé une augmentation de l’ISOE et de l’ISAE
- la part fixe de l’ISOE serait augmentée de 744 euros pour le 2d degré et l’ISAE de 800 euros, pour être alignées à hauteur de 2000 euros bruts annuels, soit un gain de 66 euros mensuels
- pour les CPE, documentalistes, PsyEN, les indemnités fonctionnelles seraient augmentées d’autant, quel que soit le montant de départ
- la prime d’attractivité en début de carrière serait augmentée pour atteindre une augmentation indiciaire cumulée de 284 euros à l’échelon 6 (augmentation de l’ISOE et prime d’attractivité comprise)
- le taux de promotion à la hors classe passerait à 21% des promouvables à l’horizon 2023, contre 18% aujourd’hui, ce qui représenterait ferait un gain d’un an et demi dans le passage à la hors classe
- le contingentement de la classe exceptionnelle passerait de 10% du corps progressivement à 13,5% en 2026
- toujours une augmentation de 1600 euros bruts annuels pour tou·tes les contractuel·les
L’analyse de SUD :
Nous avons rappelé notre exigence d’augmentation de l’enveloppe, qui est de 1,9 milliards. Si l’on compare aux 17 milliards annuels supplémentaires prévus au budget de la Défense à partir de 2024 par Macron, c’est une goutte d’eau ! Par ailleurs, nous avons dénoncé le fait qu'il s'agisse en majeure partie de primes et non d'augmentations indiciaires. Nous avons insisté dans l’immédiat sur la nécessité de rebasculer l’enveloppe prévue pour le Pacte dans l’enveloppe inconditionnelle.
Nous avons insisté notamment sur les éléments suivants :
- l’absence de perspectives pour les personnels non-enseignant·es ou assimilé·es, alors même que le ministère avait promis prochainement un agenda social
- l’absence de prise en compte des inégalités femmes-hommes : en ce qui concerne les changements de grade par exemple, on voit bien que le taux de féminisation baisse fortement à chaque fois que l’on passe au grade supérieur. Nous avons exigé davantage de mesures correctives, conformément à l’accord égalité signé par Solidaires Fonction publique en 2018. Le ministère se contente de dire que les mesures proposées sont un pas vers une meilleure égalité, et qu’il y a d’autres travaux, et d’autres instances pour ce sujet.
- la nécessité d’une réduction des inégalités salariales : à ce titre, l’alignement de l’ISOE et de l’ISAE est une chose, mais il faut aller plus loin pour réduire les inégalités entre PE et professeur·es du second degré
- nous avons pris acte positivement les mesures de carrière facilitant une progression plus égalitaire, et notamment l’augmentation du taux de promus à la hors classe