« Des initiatives en faveur des personnels des CROUS […] tant en matière de carrière que de revalorisation ». Voilà ce qu'a annoncé la Ministre Frédérique VIDAL dans sa conférence de presse du 30 septembre 2021. Les personnels CROUS n'ont pas attendu cette date pour faire leur rentrée et le bilan qu'ils en tirent, après plus d'un mois de « retour à la normale », est plus à l'épuisement et à la démotivation qu'à l'espoir de voir leurs conditions de travail s'améliorer.
La revalorisation des grilles indiciaires, qui se limite pour le moment aux 2 premiers grades des collègues de catégorie C, n'a été décidée que pour éviter le décrochage avec le SMIC et a surtout pour conséquence un tassement des salaires de début de carrière. Quant au « repyramidage » des ITRF prévu par la LPR, on peut craindre qu'il ne concernera pas (ou alors à la marge) les personnels des CROUS car il est défini de manière réductrice comme concernant « des emplois qui concourent au développement de la recherche ou les fonctions d'appui à l'enseignement scientifique ».
D'autre part, depuis le commencement de la fonctionnarisation des personnels ouvriers en janvier 2020, l'attribution de l'IFSE se fait sans aucune transparence et surtout sans homogénéité entre les personnels. Ainsi le taux plancher d'un PO échelle 6 est de 2459,37€ alors que celui d'un SAENES/TRF B 3è groupe est de 3020€.
L'ensemble des personnels s'est efforcé de soutenir les étudiant.e.s durant la crise sanitaire et ce dans des conditions de travail dégradées. Ces dernières ne se sont pas améliorées avec le retour en présentiel: les postes vacants ne sont pas pourvus et quand recrutement il y a, la contractualisation (CDI ou CDD) devient la règle. Partout les sous-effectifs sont criants. Certains restaurants universitaires ne peuvent ouvrir que partiellement et encore ne peuvent-ils ouvrir que par le déplacement forcé et en dernière minute de personnels entre RU voire de Cité à RU.
Enfin la fin du repas à 1€ pour tou·te·s depuis la rentrée nie la situation de précarité dans laquelle se trouvent de nombreux.ses étudiant.e.s non-boursiers.ères. Lorsque la ministre appelle les établissements à mobiliser la CVEC « pour financer de nouvelles actions par et pour les étudiants » elle oublie de préciser que la CVEC est financée directement par les étudiant.e.s et ne représente donc aucun engagement financier de l'État.
Les missions des CROUS sont centrales pour le service public d'enseignement supérieur et de recherche et le rôle qu'ont joué les personnels durant la crise sanitaire en soutenant les étudiants est venu le rappeler. Alors qu'aujourd'hui les cadres du CROUS ne parlent plus que de rentabilité et de clients, pour la Fédération SUD éducation, il est plus que temps de reconstituer un service public des CROUS à destination des usagers que sont les étudiant.e.s.