Le comité technique ministériel du 15 juin a examiné un projet de circulaire mettant en œuvre la troisième tranche de la prime REP+. Comme SUD éducation le dénonce depuis 2018, cette tranche est en partie attribuée au mérite. Disons-le tout net, le projet est encore plus dangereux que ce que l’on pouvait anticiper.
Cette tranche, de 1 000 euros nets annuels, est divisée entre une part fixe et une part modulable. La part fixe s’élève à 400 euros net. La part modulable va de 200 euros à 600 euros en fonction de critères définis dans la circulaire. Ceux-ci tiennent à la mise en œuvre, à l’échelle de l’école ou de l’établissement, d’un certain nombre de dispositifs, et en particulier les dispositifs créés par Blanquer : vacances apprenantes, école ouverte par exemple. Ce seront les DASEN qui seront chargés d’évaluer dans quelle mesure les écoles ou établissements mériteront tout ou partie de la part variable.
Ce dispositif est particulièrement pernicieux et constitue un jalon majeur de l’offensive managériale contre l’école :
- il accentue fortement la mise en concurrence entre écoles et établissements
- il mettra une pression importante aux personnels choisissant de refuser la mise en place de tel ou tel dispositif
- il donne à la hiérarchie, en l'occurrence aux DASEN, un pouvoir de pression inédit à travers la rémunération des personnels.
Pour SUD éducation, la question de la rémunération des personnels ne saurait être réglée par des primes individualisées. C’est bien une augmentation significative des salaires qui est nécessaire, d’autant plus forte que les salaires sont bas.
SUD éducation dénonce sans ambiguïté la mise en place de cette partie variable et revendique le versement uniforme de la prime à tous les personnels, et notamment les AED et AESH qui en sont pour l’instant exclu-e-s.