Le ministère de l’Éducation nationale a présenté aujourd’hui en Conseil Supérieur de l’Éducation un texte portant suppression de l’heure de technologie en 6e, la mise en oeuvre d’une heure d’approfondissement ou de soutien et la généralisation de l’accompagnement aux devoirs.
SUD éducation a dénoncé ces mesures qui visent à imposer une école des savoirs fondamentaux. Le CSE a donné un avis largement défavorable au projet du ministère avec 59 voix contre le projet, 0 pour et 3 abstentions. SUD éducation revendique le respect de cet avis par le Ministre. Les passages en force du gouvernement avec la réforme des retraites et du ministère avec la réorganisation des enseignements en 6e doivent cesser.
La technologie participe aux apprentissages
La suppression de la technologie en 6e est une décision brutale et inacceptable. La technologie participe, comme les autres disciplines, à la construction des apprentissages, y compris de la maîtrise du français et des mathématiques. Par ailleurs, la suppression de la technologie en 6e accroît la fracture numérique, en particulier en éducation prioritaire où les élèves maîtrisent moins bien les outils numériques.
Heure de soutien ou d’approfondissement dans les savoirs fondamentaux, la fausse bonne idée
Le texte présenté par le ministère prévoit la constitution de groupes de niveaux interclasses à partir des résultats des évaluations nationales pour travailler sur des compétences spécifiques. Cette mesure témoigne d’une méconnaissance du travail des personnels dans les classes. Le travail sur des compétences spécifiques déconnectées des progressions élaborées par les professeurs en classe dans le cadre des programmes et en fonction des dynamiques de la classe, est une mauvaise réponse à la difficulté scolaire. En effet, le cloisonnement des compétences enlève tout son sens aux apprentissages. De plus, les groupes devraient être constitués à partir des résultats des évaluations nationales, largement décriées par les personnels : leurs résultats sont inexploitables et leurs contenus standardisés sont éloignés du travail en classe. Cette heure de soutien ou d’approfondissement est un cheval de Troie pour imposer la politique du “Travailler plus pour gagner plus” aux personnels dans le cadre du Pacte. SUD éducation a rappelé lors du CSE son opposition ferme à l’intervention des professeur·es des écoles en 6e dans le cadre de cette heure d’approfondissement ou de soutien.
Généralisation de l’accompagnement aux devoirs : avec quels moyens?
L’arrêté présenté prévoit la généralisation du dispositif Devoirs Faits qui devient obligatoire en 6e sous le nom de “l’accompagnement aux devoirs” et s’ajoutera au 26 heures hebdomadaires obligatoires. L’arrêté du ministère prévoit que le volume et l’organisation de l’accompagnement aux devoirs soit fixé par le chef d’établissement. Pour SUD éducation, il doit s’agir d’une compétence du Conseil d’Administration et les collèges doivent bénéficier d’une dotation intégrée dans les dotations horaires des établissements. Or le ministère prévoit pour l’instant une dotation supplémentaire modulable selon les établissements pour rémunérer en heures supplémentaires les personnels dans le cadre du Pacte. À nouveau, SUD éducation dénonce la territorialisation de l’enseignement et le passage en force du ministère sur le Pacte. Si l’accompagnement aux devoirs est obligatoire, les dotations doivent faire l’objet d’une dotation spécifique en heures d’enseignement dans le cadre des maximas de service des personnels. Le CSE a adopté un amendement en ce sens.
Pour la réussite des élèves en 6e, il faut donner des moyens !
Le ministère n’apporte que des mauvaises réponses aux difficultés des élèves de 6e. Le retour aux fondamentaux serait donc la solution à l'échec scolaire. Tous les gouvernements réactionnaires précédents ont déjà communiqué en ce sens. Le ministère de J-M. Blanquer dès 2017 avait déjà priorisé les savoirs fondamentaux,ce qui n'a pas vraiment amélioré le niveau des élèves mais a eu un effet sur l'orientation des pratiques pédagogiques des enseignant·es.
SUD éducation revendique un plan d'urgence pour l'éducation qui commence par le recrutement de personnels et la titularisation de tous les personnels précaires pour baisser le nombre d’élèves par classe, pour assurer le remplacement systématique des enseignant·es absent·es et de vrais moyens pour l’école inclusive.