Le 16 septembre 2022 Mahsa Jina Amini, jeune femme kurde, a été tuée par la police des mœurs, car pas assez voilée à Téhéran. Depuis, la colère et les actes de désobéissance ne faiblissent pas, en dépit de la répression meurtrière. Chaque jour, des milliers de femmes et d’hommes défient les forces de l’ordre. Et c’est le refus des fondements de la République islamique, de la corruption et de la dictature qui nourrissent la colère. On assiste à un véritable soulèvement populaire déclenché par la lutte des femmes pour leur liberté.
Au 11 octobre, selon Iran Human Rights (IHR), au moins 200 manifestant·es ont été tué·es, dont 23 enfants. Quotidiennement, des centaines de personnes sont arrêtées et détenues arbitrairement. Elles peuvent être envoyé·es dans des "centres de rééducation" islamiques, où elles sont battu·es, violé·es, voire même tué·es.
Face à cette violente répression, le Conseil de coordination des syndicats des enseignants iraniens (CCITTA) a appelé dimanche 23/10 et lundi 24/10 à une grève des enseignants sous forme de sit-in dans les écoles pour protester contre la mort et la détention récentes d'étudiants.
Comme souvent en Iran, les universités sont au centre de la contestation, où la mobilisation des étudiant-es mais aussi d’enseignant-es y est extrêmement forte mais où aussi la répression du régime s’y exerce durement. Grève, boycott des cours, rassemblements au slogan de « Étudiants, travailleurs, unité unité » fusent dans les universités de Téhéran, Yazd, Ahvaz, Yasouj et Hamedan.
Alors que la révolte ne faiblit pas après un mois de mobilisation, Sud Éducation salue la mobilisation des enseignant.es iranien.nes et affirme sa solidarité avec les iranien·nes dans leur mobilisation contre le régime théocratique et autoritaire iranien, pour leurs droits et liberté, et notamment l’abrogation de la loi rendant obligatoire le port du Hijab ainsi que toutes les lois phallocratiques en vigueur.