La conférence de presse du Premier ministre, lundi 27 décembre, a confirmé nos craintes. Aucune nouvelle annonce n’est venue infléchir l’orientation du ministre Blanquer et du gouvernement sur l’école. Jean Castex s’est contenté d’évoquer une campagne de tests renforcée, sans en préciser les modalités.
Ainsi, alors que des mesures de contraintes ont été détaillées pour l’ensemble de la société (passe vaccinal, interdiction de manger dans les salles de cinéma et les trains, interdiction des rassemblements au-delà d’une certaine jauge etc.) et pour le monde du travail, le gouvernement n’accorde aucune considération pour la santé des élèves et des personnels d’éducation. Pire encore, il envisage inconsidérément de réduire la durée d’éviction des cas-contact. Le gouvernement s’enferme ainsi dans une fuite en avant coupable, semblant attendre l’immunité collective face au variant omicron. Or celle-ci ne pourrait avoir lieu qu’au prix d’un engorgement encore accru des services hospitaliers, et donc de la santé, voire de la vie, de nombreuses personnes.
L’Éducation nationale, avec ses 12 millions d’élèves et son million de personnels, devrait être le pilier d’une politique de santé cohérente de lutte contre la Covid-19. Pourtant, le gouvernement lui donne avant tout le rôle de garder les enfants de salarié·es pour permettre aux entreprises de continuer à dégager leurs profits.
Outre le risque proprement sanitaire, les personnels vont devoir travailler à la rentrée avec des classes à effectif variable, dans des établissements dysfonctionnels du fait des absences non remplacées, avec une gestion erratique de l’avancée des programmes, la mise en œuvre du télétravail dans l’Éducation dans les établissements scolaires. Tous ces dysfonctionnements vont accroître encore le stress, la fatigue et de la souffrance au travail pour l’ensemble de la communauté éducative. Les personnels les plus précaires, AED et AESH, subissent de plein fouet les effets de l’incurie du ministre. Envoyé-es, sans protection, en première ligne dans les écoles et les EPLE, leurs métiers et leur engagement pour le service public d’éducation ne sont pas reconnus.
Pour SUD éducation, il est nécessaire que les écoles et établissement soient dotés avant la rentrée, de purificateurs d’air et de capteur de CO2. Les personnels doivent recevoir des masques FFP2 pour les protéger contre une contagiosité accrue du variant omicron. Des tests massifs doivent être pratiqués dans les écoles et établissements régulièrement pour dépister les cas positifs et permettre un isolement ainsi qu’un traitement précoce de la maladie. Les protocoles sanitaires doivent être lisibles, dépendre d’indicateurs sanitaires clairs et objectifs au lieu du bon vouloir ministériel, et des annonces précoces doivent permettre aux personnels d’anticiper les changements nécessaires. Rien de tout cela n’est prévu.
Dans ces conditions, la question de la mobilisation doit aujourd’hui être posée. SUD éducation appelle les personnels à :
- échanger dès à présent, par les moyens qu’ils ont à disposition, sur les conditions sanitaires et les revendications à porter localement, en fonction de la situation sanitaire dans les départements et la configuration des écoles et établissements ;
- faire valoir au plus tôt leurs revendications à leurs supérieurs hiérarchiques ;
- discuter des perspectives de mobilisation pour la rentrée en cas d’absence de prise en considération de leurs revendications.