Pas de surprise en cette rentrée scolaire 2024 : malgré les nombreuses alertes de SUD éducation, la ministre pourtant démissionnaire de l’Éducation nationale poursuit sa politique de casse du service public d’éducation. L’application de certaines mesures Choc des Savoirs aggrave une situation déjà extrêmement préoccupante.
Contrairement aux communications politiques du ministère : il n’y a pas un·e professeur·e devant chaque classe à la rentrée : les équipes de SUD éducation sont contactées dans les départements par des collègues qui se mobilisent en raison de l’absence de professeur·es pour prendre en charge les classes. De même, on ne compte plus les établissements scolaires où les postes d’AESH, d’infirmier·e, d’assistant·e de service social, de PsyEN, de secrétaire de direction sont vacants. La pénurie de personnels dans l’Éducation nationale est alarmante et ne se borne pas aux postes d’enseignant·es.
Or, aucune politique ambitieuse n’a vu le jour pour redresser la barre : la réforme de la formation initiale, trop coûteuse selon Bercy, a été avortée, les salaires sont toujours trop bas et les conditions de travail continuent de se dégrader.
La nomination de Michel Barnier comme 1er ministre par Emmanuel Macron n’augure rien de bon pour l’école et signe la poursuite des politiques libérales et réactionnaires des derniers gouvernements. Le 1er octobre, nous saurons rappeler dans la rue et par la grève à ce nouveau gouvernement que les salarié-es et la jeunesse sont massivement en faveur de l’abrogation de la contre-réforme des retraites, pour l’augmentation des salaires et des pensions et pour un plan d’urgence pour les services publics.
Les réformes engagées depuis Blanquer jusqu’au Choc des Savoirs porté par Attal ont transformé et dévalué le métier d’enseignant·e. Les évaluations nationales, les groupes de niveau, les méthodes imposées et les manuels labellisés tendent à transformer les enseignant·es en exécutant·es et à dégrader le métier. On ne demande plus aux enseignant·es d’élaborer, de concevoir, de réfléchir mais d’appliquer et d’exécuter des directives ministérielles.
De même, dans les lycées, entre la casse du groupe classe en filière générale et les pressions autour de l’évaluation dans le cadre du contrôle continu, les réformes ont transformé le métier d’enseignant·e. Les élèves n’ont plus le temps d’apprendre et sont soumis·es à un rythme intense de bachotage et d’évaluation.
Pourtant le ministère s’entête dans ce modèle d’évaluation, de sélection et de tri social qui discrimine les élèves les plus fragiles et va à l’encontre d’une école vraiment inclusive.
La mise en place des groupes en 6e et en 5e est chaotique : les équipes ont fait leur possible pour minimiser les effets de la réforme en créant des groupes hétérogènes ou pour ne pas l'appliquer, néanmoins on constate une grande désorganisation à la rentrée. Les premier·es à subir cette réforme sont les élèves de 6e et de 5e.
La généralisation des évaluations nationales à marche forcée amplifie la colère des personnels. SUD éducation appelle les personnels à refuser collectivement de faire passer ces évaluations standardisées qui sont chronophages, normatives, stressantes pour les élèves et sans intérêt pédagogique.
SUD éducation est présent pour accompagner les personnels dans leur mobilisation pour un vrai service d’éducation et un vrai Choc des moyens pour l’école publique !
C’est pourquoi SUD éducation appelle à la grève le 10 septembre prochain.
SUD éducation porte des mesures d’urgence à mettre en oeuvre immédiatement pour l’école :
- La création d’un vrai statut pour les AESH
- L’augmentation des salaires
- La baisse du nombre d’élèves par classe
- La refonte, l’élargissement de la carte et des moyens de l’éducation prioritaire, et une réintégration des lycées à cette carte
- L’arrêt du financement de l’enseignement privé par l’argent public