Après huit journées de mobilisation dont certaines ont réuni 3 millions de manifestant·es, le gouvernement veut passer en force en utilisant le 49.3 pour imposer sa réforme des retraites qui recule l’âge de départ à 64 ans. Il s’agit d’un aveu de faiblesse : impopulaire dans l’opinion, rejetée par les travailleuses et travailleurs, combattue dans la rue, elle est minoritaire à l’Assemblée. Le gouvernement méprise la démocratie sous toutes ses formes : il le démontre encore une fois. Nos organisations dénoncent ce coup de force autoritaire, antisocial et antidémocratique.
Cette décision doit conforter les lycéen·nes, les étudiant·es, les apprenti·es, les personnels de l’éducation, de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) et de Jeunesse et Sports (JS), et plus largement la population, dans son rejet de cette réforme et dans sa volonté d’affronter le gouvernement. Rappelons-le : une loi promulguée peut être retirée face à une mobilisation d’ampleur, comme cela a été le cas en 2006 avec le CPE !
Le monde de l’éducation, de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) et de Jeunesse et Sports (JS), est pleinement engagé dans ce mouvement social et subit une répression intolérable. Des nombreuses et nombreux syndicalistes ont été arrêté·es alors qu’elles et ils usaient de leur droit à manifester contre le 49.3. De même, le gouvernement bafoue le droit des lycéen·nes et des étudiant·es à se mobiliser en les réprimant violemment. Leur colère est légitime et elle doit pouvoir s’exprimer sur leurs lieux d’étude. Les gardes à vue et les violences policières : usage de gaz lacrymogènes, matraquages, arrestations… que subit la lycéen·nes, étudiant·es et apprenti·es sont inacceptables. Des jeunes, femmes et personnes LGBTQIA+, dénoncent des violences sexuelles et sexistes lors d’interventions policières.
La criminalisation de l’expression citoyenne des lycéen·nes, étudiant·es et apprenti·es par l’intervention systématique et violente des forces de l’ordre aux abords et dans les établissements scolaires doit cesser.
Le gouvernement ne semble visiblement envisager la jeunesse que soumise et caporalisée par le SNU.
Les organisations de l’éducation, de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) et de Jeunesse et Sports (JS) de l’Union syndicale Solidaires, appellent tou·tes les personnels à se tenir aux côtés des lycéen·nes, apprenti·es et étudiant·es devant les établissements scolaires et les universités et par la grève. Nous refusons de vivre dans une société qui silencie et qui réprime les lycéen·nes, les étudiant·es, les apprenti·es et les syndicalistes.
La jeunesse sera lourdement impactée par les choix politiques faits aujourd’hui : entre l’aggravation des injustices sociales et l’inaction climatique du gouvernement, mobilisons-nous pour imposer une société plus juste, plus solidaire et plus écologique.
Nos syndicats appellent à poursuivre la mobilisation, à reconduire la grève, à participer massivement aux actions de blocages économiques organisés dans les départements pour converger avec les autres secteurs mobilisés le 23 mars lors de la prochaine journée de grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites.
Face au coup de force du gouvernement, tou·tes ensemble, on va gagner !