En 2004, des organisations représentatives du monde de l’éducation se réunissaient devant l’urgence de la prise en charge des sujets d’homophobie, de lesbophobie et de transphobie à l’école. 20 ans après, les douze syndicats, organisations de lycéens, lycéennes, étudiants, étudiantes, parentes et parents d’élèves qui forment le Collectif éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire dressent un constat amer concernant le traitement des sujets LGBTI dans les établissements scolaires et universitaires.
Si des progrès ont pu avoir lieu dans la sensibilisation des personnels, dans l’accueil des élèves trans et si des programmes d’éducation à la sexualité vont très bientôt donner davantage de cadre au traitement des sujets d’orientation sexuelle et d’identité de genre dans les établissements scolaires, beaucoup de choses restent à faire et l’école continue à reproduire voire à accentuer les violences de genre dans un système patriarcal ancré jusque dans nos pédagogies.
Et, c’est dans un climat de hausse des situations de harcèlement à l’école, dans une actualité faite de violences homophobes, lesbophobes et transphobes à toutes les échelles de la société que le Collectif marque tristement sa 20e année d’existence. Ce n’est malheureusement pas le dépôt par des sénateurs et sénatrices de droite et d’extrême droite d’une proposition de loi transphobe visant à restreindre les possibilités de transition de genre pour les mineur·es qui va faire avancer les droits et l’intérêt supérieur des enfants. Si cette loi devait être adoptée elle mènerait, au contraire, à un renforcement des risques et des violences que peuvent encourir et vivre les jeunes trans.
Alors que le Collectif réunira ses membres les 16 et 17 mai, il profitera de la journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie pour dénoncer le silence assourdissant du ministère de l’éducation nationale et du gouvernement face à cette montée de transphobie jusque dans nos écoles. Il rappellera, en manifestant à 12 heures place Bainville, à proximité du ministère, que sans politique volontariste, sans mise en cohérence des structures et outils de lutte contre les violences LGBTIphobes à l’école, sans formation de tous les personnels, sans moyens donnés à l’école c’est un combat contre les extrêmes droites et l’obscurantisme que la société toute entière est en passe de perdre.
Le 14 mai 2024