Huguette Cordelier, à jamais dans nos luttes

C’est avec une immense peine que nous avons appris le décès d’Huguette Cordelier le 29 décembre 2024. 

SUD éducation présente ses sincères condoléances à la famille d’Huguette, à ses enfants et ses petits-enfants, à ses proches, aux camarades de son syndicat et à toutes celles et ceux qui ont eu la chance de connaître Huguette.

Originaire du Loiret, Huguette a découvert les pédagogies nouvelles à l’école Vitruve de Paris, une des trois écoles du “groupe expérimental du XXe” où elle enseigna de 1966 à 1972 avant de devenir rééducatrice psychopédagogique, pour le reste de sa carrière, d’abord dans le XIXe arrondissement puis dans le XXe, jusqu’à sa retraite en 2002.

Huguette était une militante de la première heure : syndiquée dès 1964 d’abord au Syndicat national des instituteurs (SNI) affilié à la Fédération de l’éducation nationale (FEN), dans la tendance « École émancipée », puis au SGEN-CFDT de 1980 jusqu’en 1995. 

Huguette participa au départ de la CFDT à la suite du grand mouvement social de 1995. C’est dans ce contexte de luttes et de renouvellement du syndicalisme, marqué par les créations de SUD PTT et de la Fédération syndicale unitaire (FSU), qu’elle prit part à la fondation de SUD éducation en 1996. 

Élue secrétaire fédérale au congrès constitutif de SUD éducation en 1998, elle participa à représenter SUD éducation au Conseil national du “groupe des Dix” qui deviendra ensuite l’Union syndicales Solidaires puis elle participa au bureau national de Solidaires de 1998 à 2000. Par son travail syndical, Huguette prit une part importante dans la construction de SUD éducation et de son union interprofessionnelle, Solidaires. 

Mais l’engagement militant d’Huguette ne s’arrêtait pas au syndicalisme puisqu’elle s’est engagée longtemps en soutien aux “sans logis” avec l’association Droit au logement (DAL), et aux personnes sans papiers, c’est dans ce cadre qu’elle participa à l’occupation de l’église Saint-Bernard puis dans le Réseau éducation sans frontières (RESF). Tout juste retraitée en 2002, elle s’engagea dans la création d’un RESF en Seine-et-Marne et à la publication du livre La chasse aux enfants (La Découverte, 2008). 

Avec son mari Pierre, syndicaliste également, Huguette a vécu une vie riche dont l’engagement ne se résumait ni à des mots, ni à une histoire familiale, mais bien à des actes : notre fédération lui doit beaucoup, nous ne l’oublierons pas. Huguette incarne cette génération de syndicalistes qui ont été capables d’interroger, sans dogmatisme, la pertinence de leur outil syndical et surtout d’en tirer des conclusions en créant un nouveau syndicat, indépendant, de lutte, et tourné vers les mouvements sociaux. 

Huguette était de toutes les luttes pour une société plus juste, plus solidaire et émancipatrice. En contribuant à la fondation de SUD éducation, elle a offert un foyer commun à des milliers de personnels de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur qui, comme Huguette, ont le progrès social au coeur et ont soif d’agir. 

Merci à toi Huguette, le combat continue !