Les programmes de français en classe de première des séries générales et technologiques conduisent les enseignant⋅es à l’épuisement.
La réforme Blanquer impose des exercices nouveaux, dont les exigences sont parfois contradictoires.
Ainsi en va-t-il de l’explication linéaire qui se réduit à un bachotage ligne par ligne. Elle a remplacé les lectures analytiques qui permettaient d’aider les élèves à construire le plan d’un commentaire de texte.
De plus, les ambitions fixées par les programmes en terme de nombre de textes étudiés sont démesurées. Vingt textes en série générale pour quatre heures hebdomadaires, seize en série technologique, viennent en plus de la préparation des épreuves écrites, de la préparation à la présentation d’une œuvre lors de l’entretien et à la remédiation dans des classes dont l’effectif augmente chaque année.
Dans ces conditions, l’année de première se métamorphose pour les élèves et leurs enseignant⋅es de français en course contre la montre qui conduit à négliger les aspects moins mécanistes de la discipline.
SUD éducation revendique dans l’immédiat la réduction significative du nombre de textes à présenter au baccalauréat de l’ordre du quart , soit quatre de moins en série générale et trois en série technologique.
Cette réduction permettra un meilleur approfondissement et une meilleure appropriation des textes étudiés par l’ensemble des élèves, dès cette année scolaire.
De même, le renouvellement des œuvres étudiées par quart chaque année conduit les enseignant⋅es à renouveler un quart de leur progression tous les ans, occasionnant un surtravail important. SUD éducation revendique un ralentissement de ce rythme.
SUD éducation s'interroge par ailleurs sur la pertinence du choix des œuvres imposées par le programme qui ne sont plus du tout en phase avec les nouvelles générations d'élèves et limitent considérablement la liberté pédagogique des enseignant·es de lettres. Il est important de faire entrer des écrivain⋅es racisé⋅es dans les auteur⋅es au programme et de veiller à ce qu'il y ait autant d'hommes que de femmes.
Il est nécessaire de repenser également les moyens horaires. Les enseignant⋅es de lettres doivent préparer des classes qui comptent régulièrement plus de trente élèves à deux exercices oraux évalués en fin de première en plus des exercices écrits et de la question de grammaire que les professeur⋅es n'ont pas le temps de préparer sérieusement. Dans cette perspective, le ministère doit attribuer des moyens spécifiques dédoublés.
Pour SUD éducation, les élèves ne doivent plus faire les frais des ambitions démesurées des programmes élaborés sous le ministère Blanquer. Il est donc nécessaire de les modifier rapidement.