La grève d’hier a été une réussite incontestable, avec deux tiers d’enseignant·es grévistes dans le second degré et près de trois quart dans le premier degré. Les cortèges ont été massifs et dynamiques. Partout, les collègues ont échangé, se sont réunis et ont discuté des suites à donner à la journée de grève. Des interventions policières scandaleuses ont par ailleurs eu lieu devant des lycées (Paris, Nantes…) où les élèves se mobilisaient aussi pour des conditions d’études satisfaisantes.
SUD éducation a été reçue hier soir, avec l’intersyndicale et la FCPE, au ministère. Le gouvernement a annoncé un certain nombre de choses. Sur le plan sanitaire, des livraisons de protections (dont une partie était déjà prévue) sont annoncées, notamment de masques FFP2 pour les enseignant·es de maternelle et de primaire. Sur le plan des recrutements, le ministre a annoncé le recours aux listes complémentaires dans le premier degré (sans chiffrage toutefois), et le recrutement de personnels précaires (3300 contractuel·les notamment). Ces annonces sont très insuffisantes.
Pour SUD éducation, la fébrilité du gouvernement est manifeste. La réussite de la grève d’hier l’a obligé à recevoir les organisations et à faire ces maigres annonces. Le Premier ministre a repris la main sur Blanquer, et l’a contredit en séance à plusieurs reprises. La question du report des épreuves de spécialités est sur la table. Cela doit encourager les personnels mobilisés à continuer. Le rapport de force est en effet monté d’un cran : il s’agit maintenant de renforcer encore la mobilisation pour obtenir satisfaction sur les revendications.
SUD éducation a porté lors de la réunion les revendications des personnels : recrutements immédiats pour faire face aux besoins en termes de remplacements (et pas seulement par le recours aux listes complémentaires), dotation de protection en quantité suffisantes, report des épreuves de spécialités et annulation des évaluations de mi-CP, un collectif budgétaire pour donner des moyens à l’éducation, tant en termes de recrutements que salariaux. Nous avons également appuyé les revendications des AED et des AESH, en première ligne face à la crise. Ces revendications restent valables dans leur quasi-totalité.
Au-delà de ces revendications, SUD éducation a réclamé solennellement, face au premier ministre, la démission de Blanquer. Son inconséquence et son autoritarisme ont achevé de le discréditer aux yeux des personnels du service public d’éducation.
Pour SUD éducation, la stratégie à adopter pour gagner est claire : il faut une nouvelle journée de grève dès la semaine prochaine qui puisse servir de pivot pour construire la grève reconductible. C’est le mandat que portera SUD lors de l’intersyndicale de cet après-midi.