Le gouvernement a annoncé par voie de presse son projet d’augmentation du point d’indice. Le point d’indice, dont la valeur détermine le montant du salaire brut. Il a une influence également déterminante sur le niveau des retraites, calculée pour les fonctionnaires sur la base du traitement brut.
La soudaine annonce du gouvernement vient après cinq années de refus systématique, et ne verrait de traduction qu’à l’issue des élections politiques. À ce stade, il n’y a qu’un effet d’annonce qui ne s’est concrétisée par aucune proposition du ministère ou du gouvernement aux organisations syndicales représentatives de la fonction publique. À ce stade, cette annonce ne constitue donc qu’une promesse électoraliste dont nous ne sommes pas dupes.
Pendant ce temps, les personnels ont vu le niveau de leur salaire baisser. Face aux mobilisations dans l’Éducation nationale, le ministère a créé des primes. Ces diverses primes, si elles ont pu compenser dans une certaine mesure les baisses de pouvoir d’achat de certains personnels, ont cependant constitué un nouveau vecteur d’inégalité entre les personnels. Ainsi, quand les recteur⋅ices et les IA-Dasen ont vu leurs primes et indemnités augmenter jusqu’à dépasser plus de 50 000 euros annuels, les AED et AESH se voient toujours refuser le versement de la prime liée à l’exercice en éducation prioritaire.
La valeur du point d’indice a baissé comparativement à l’inflation de près de 34% entre 1995 et 2021. En 2022, l’inflation risque d’atteindre 4%. Cela signifie qu’à indice égal et hors primes, les salaires réels des personnels ont fondu de près de 40%.
Une augmentation du point d’indice est donc une étape nécessaire, et elle doit être substantielle pour au moins dépasser l’inflation de ces cinq dernières années. Néanmoins, une simple augmentation du point d’indice aura pour conséquence d’augmenter bien davantage les hauts revenus que les bas salaires dans l’Éducation nationale. Il faut au contraire tendre vers l’égalité salariale. C’est pourquoi cette augmentation du point d’indice doit être couplée à une refonte des grilles indiciaires des agent⋅es, pour garantir que plus les salaires sont faibles, plus ils seront augmentés.
SUD éducation revendique :
- un salaire minimum porté immédiatement à 1700 euros nets;
- l’indexation des salaires sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels en activité et à la retraite;
- l’intégration des primes et indemnités générales aux salaires, et la compensation des tâches supplémentaires et des conditions difficiles par des réductions des services;
- un remboursement intégral des frais de déplacement des personnels dans le cadre de leurs missions, suivant le barème fiscal;
- L'extension de la prime REP-REP+ à tous les personnels.