Un CSAMEN s'est tenu le 10 juillet dans un contexte de forte instabilité politique.
Il a étudié plusieurs sujet :
- le Plan national de formation,
- un projet de décret relatif à l’organisation des services déconcentrés de l’État en régions académiques et académies,
- les modifications de la carte de l'éducation prioritaire et de l'éducation prioritaire renforcée.
Retrouvez ci-dessous des informations sur ces trois sujets et la déclaration de SUD éducation.
La déclaration de SUD éducation
Mesdames et Messieurs les membres du CSA,
Les résultats des élections européennes puis les deux tours des élections législatives ont confirmé ce que SUD éducation vous répète : les électeurs et les électrices, comme les personnels de l’Éducation nationale, ne veulent pas de la politique du duo Macron-Attal, ils et elles ne voulaient ni de la réforme des retraites et ni de la loi immigration, ils et elles ne veulent pas de cette manière brutale de gouverner à coup de 49.3 contre le Parlement et contre les cadres démocratiques de la société que sont les organisations syndicales.
Gabriel Attal a fait de l’école une vitrine de sa politique. Sa stratégie a été de reprendre les thématiques de l’extrême droite en interdisant les abayas à la rentrée scolaire 2024, en expérimentant l’uniforme, en aggravant le tri social avec le Choc des Savoirs, cette stratégie a participé à conduire le Rassemblement national aux portes du pouvoir. La manière brutale dont il a imposé ses réformes contre les personnels et dont il a fait de l’école un sujet de communication politique, ont conduit à délégitimer la parole publique et à aggraver la fracture entre les personnels et le ministère. Le ministère de l’Éducation nationale doit faire le constat de l’échec de sa politique et doit entendre le désaveu issu des urnes.
Vous avez refusé d’entendre l’an dernier la mobilisation contre le Choc des savoirs qui a pris différentes formes au cours du dernier semestre (pétitions, grèves, occupations d’école et de collège…), alors nous vous le demandons aujourd’hui en CSA : allez-vous gouverner contre les urnes ? allez-vous continuer à n’écouter ni les organisations syndicales, ni les urnes ?
Vous avez abîmé notre démocratie.
Le Rassemblement national a obtenu plus de 10 millions de voix et 143 député·es à l’Assemblée nationale, chacun de vos dénis de démocratie fait le lit de l’extrême droite. Votre responsabilité est d’en prendre acte et de réparer la démocratie.
La première mesure à prendre est de retirer le Choc des Savoirs qui a été rejeté aussi bien dans les urnes que sur le terrain par les personnels.
Ensuite, la situation politique vous oblige à un certain nombre de mesures unanimement portées par les personnels et indispensables au service public d’éducation :
- la création d’un vrai statut de la Fonction publique pour les AESH, essentielle à la scolarisation des élèves en situation de handicap à l’école,
- l’augmentation des salaires et leur indexation sur l’inflation, essentielle pour favoriser l’attractivité des métiers de l’éducation,
- la baisse du nombre d’élèves par classe, essentielle pour retrouver du sens à nos métiers, garantir nos conditions de travail et assurer les conditions de la réussite de tou·tes les élèves.Les revendications que nous portons expriment les aspirations des personnels à davantage de justice sociale, pour une société plus démocratique, qui promeut les libertés publiques et lutte contre les discriminations. Voilà notre boussole à SUD éducation. Voilà ce qui devrait être la feuille de route du ministère de l’Éducation nationale.
Le Plan national de formation
SUD éducation a dénoncé l'indigence de la formation des personnels : le 100% hors temps devant élèves et les formats hybrides ne permettent pas de proposer des formations ambitieuses de qualité. De même, le ministère confond la diffusion d'une méthode pédagogique imposée par haut et une véritable formation de qualité pour l'acquisition de gestes professionnels.
SUD éducation a porté l'attribution de décharges aux mouvements pédagogiques type ICEM ou GFEN pour qu'ils puissent participer à la formation des personnels.
Le projet de décret relatif à l’organisation des services déconcentrés de l’État en régions académiques et académies
Le MEN entend reproduire le service Défense et sécurité qui existe à l'échelle ministérielle dans les académies et les régions académiques. SUD éducation s'oppose au lien qui est fait entre sécurité et atteintes aux valeurs de la République et à la laïcité : nous dénonçons cette conception sécuritaire de la laïcité qui encourage une politique islamophobe. A SUD éducation, nous pensons que la laïcité est une valeur positive qui doit être défendue comme telle dans l’éducation. Le danger pour la sécurité des élèves et des personnels vient aujourd’hui de la montée du racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie, de LGBTIphobies.
SUD éducation a porté la nécessité de protéger les personnels engagés qui sont attaqués par l'extrême droite via des groupes violents et sur internet ou sur les réseaux sociaux. L'attribution de la protection fonctionnelle est encore refusée au prétexte que les collègues ne sont pas attaqué·es dans le cadre de leurs missions d'enseignement mais au titre de leur activité syndicale ou militante. Pourtant pour SUD éducation, lorsque les noms, établissements, affectations, et photos des personnels sont diffusés en ligne dans des publications qui appellent à la haine, le service public d'éducation est attaqué et il faut protéger ses personnels dans leurs fonctions.
Le texte a été rejeté par les organisations syndicales en CSAMEN.
Les modifications de la carte de l'éducation prioritaire et de l'éducation prioritaire renforcée
SUD éducation a porté des amendements pour faire entrer en REP + les collèges de Mayotte dont l'IPS est plus faible que celui des collèges que ceux de France hexagonale qui sont en REP.
La situation sociale et économique à Mayotte conduit à prendre des mesures volontaristes pour l’éducation : 77 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté national, soit cinq fois plus qu’en France. À Mayotte, en 2017, seules 32 % des personnes de 15 ans ou plus sorties du système scolaire possèdent un diplôme qualifiant, contre 72 % en France métropolitaine. Notre tâche est de garantir l’accès au service public d’éducation sur tout le territoire.
Ces collèges de Mayotte ont des IPS semblables à ceux des collèges de REP+ de France hexagonale.
- COLLEGE de KWALE - Mayotte 55.6 Rep
- COLLEGE BAKARI KUSU DE DZOUMOGNE - Mayotte - 59,1 REP
- COLLEGE FREDERIC D ACHERY - Mayotte - 61,7 REP
- COLLEGE DE PASSAMAINTY - Mayotte - 66 - REP
- COLLEGE DE BOUENI M TITI LABATTOIR - Mayotte - 67,1 REP
- COLLEGE DE KAWENI 2 - Mayotte - 68.6 REP-
- COLLEGE MARCEL HENRY - Mayotte - 72.2 REP
- COLLEGE DE M GOMBANI - Mayotte - 74.1 REP
SUD éducation a également porté en CSA l'entrée de l'école Mandela de Saint Herblain en éducation prioritaire :
L'école Nelson Mandela de Saint-Herblain fait partie d'un des quartiers les plus pauvres du département. Son IPS est l'un des plus faible de Loire-Atlantique (75,6), le taux de pauvreté s'élève à 58,1% (contre 14,3% à Saint-Herblain) et le taux de chômage à 48,1% (contre 5,5 à Saint-Herblain).
Ces indicateurs reflètent une extrême concentration de difficultés sociales, économiques et donc scolaires. Une autre conséquence au sein de l'école est la forte rotation de l'équipe enseignante empêchant ainsi la stabilité pédagogique.
Ils témoignent d'une nécessité : l'école devrait relever du Réseau d’Éducation Prioritaire renforcé.
Par ailleurs, on remarque que l’IPS de l’école Mandela est plus faible que d’autres écoles du département qui sont en REP+ à la rentrée prochaine ( l’école Les Plantes (81,7 et 78,9), l’école GRAND CARCOUET (76,5) , l’école LES CHATAIGNIERS (78 et 77), l’école DERVALLIERES (81 et 82).
Les classements en REP+ doivent être cohérents à l’échelle d’un département. Jusqu’en 2015, l’école était en REP+, elle a perdu le label parce qu’elle a déménagé de quelques mètres mais ce sont les mêmes élèves avec les mêmes difficultés qu'elle accueille.