La mobilisation des étudiant-e-s sans facs de Nanterre depuis plus d'un mois maintenant, et que SUD éducation soutient, en est un exemple saillant : la sélection à l'Université, que ce soit en L1 ou en M1, fait des ravages et contrevient à ce droit pourtant essentiel et inaliénable, celui d'étudier ! La pénurie dans laquelle l'ensemble de l'ESR est plongé depuis tant d'années engendre ces situations où des jeunes se retrouvent sans affectation au mois de décembre, ou avec des propositions d'affectation très éloignées de leur souhait d'études.
Déjà en 2018, SUD éducation dénonçait la nouvelle plateforme Parcoursup, dispositif inique qui n’allait qu'aggraver les inégalités sociales et scolaires sans résoudre la crise de l'accueil des bacheliers.ères dans l'ESR. Les campagnes de vœux et de tris depuis lors nous ont malheureusement donné raison.
Avec cette nouvelle plateforme « Trouver Mon Master » que le ministère veut imposer dans un calendrier au pas de charge, la logique se poursuit désormais aux étudiant-e-s de L3. Avec une application dès cette année, les étudiant-e-s devront formuler un certain nombre de vœux dès ce mois de mars, dévalorisant le second semestre de la L3 et source de stress pour des étudiant-e-s de L3 qui n’ont aucune connaissance de cette nouvelle plateforme. Un grand nombre d'étudiant-e-s se retrouveront ainsi embarqué-e-s dans des Masters par défaut. Du côté des équipes pédagogiques mises devant le fait accompli, cette nouvelle voie de sélection constituera une charge de travail administrative considérable, au détriment de la formation.
Avec l'autonomie des universités, on assistera à une véritable concurrence libre et faussée entre établissements, via des algorithmes opaques et qui une fois de plus défavoriseront les classes populaires et les universités de « second rang ».
SUD éducation dénonce et s'oppose à cette nouvelle plateforme de sélection :
- sur le plan idéologique : ces plateformes nationales nourrissent une mise en concurrence des candidat-e-s et des formations puisqu'elles se construisent dans un contexte de gestion de la pénurie liée à une croissance démographique pourtant prévisible, des redoublements d'étudiant-e-s dans la période de crise sanitaire, un marché de l'emploi difficile... mais surtout par le désinvestissement chronique de l'ESR depuis des années par tous les gouvernements successifs.
- sur le plan pratique: à travers le tri généralisé sur dossiers scolaires et une procédure au fil de l'eau, cela contribuera à accentuer la stratification scolaire des formations universitaires.
Ces plateformes ne règlent rien à la question de l'accueil, des moyens et de l'encadrement des étudiant-e-s, pour cela il faut repartir du taux d'encadrement des formations, donc de la questions des postes, des conditions matérielles d'enseignement et d'études, de la construction d'universités…
Enfin, alors que les responsables de Masters sont déjà sollicité-e-s alors même que cette plateforme n’a pas encore été présentée en instance, le ministère persiste dans son obstination à ne pas écouter et ne pas respecter les représentant-e-s de la communauté universitaire.
SUD éducation refuse toute forme de sélection, qu’elle se fasse par Parcoursup ou par cette nouvelle plateforme voire encore par l’argent, avec l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant-e-s étranger-e-s extra-communautaires.
SUD éducation revendique un financement public à hauteur des besoins pour l'enseignement supérieur, le recrutement de personnel titulaire et la création de places pour permettre l’accès de chaque candidat-e-s à la filière de son choix.
SUD éducation appelle les personnels de l'ESR à combattre cette université du tri social en commençant par rejoindre la mobilisation des organisations de jeunesse le 8 décembre.