En juillet dernier, le Conseil Supérieur des Programmes (CSP) a été saisi par deux fois par l’ancien ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye. La première lettre lui demandait de réviser les programmes d’EMC suite à l’annonce du doublement de sa quotité horaire en collège. La seconde saisine visait à demander la création de programmes d’Education à la sexualité par niveaux de classe de la maternelle au lycée.
Suite à sa demande d’audition dans le cadre des travaux du CSP en lien avec ces deux saisines, le Collectif éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire a été reçu par le président de l’instance et par les pilotes des deux groupes de travail mis en place.
Pour notre collectif, le projet de programme sur l’EAS est le bienvenu puisqu’il vise à rendre l’éducation à la sexualité obligatoire pour toutes et tous les élèves de France et si les travaux du CSP suivent bien les directives inscrites dans la lettre de saisine, ils s’inscriront bien dans un objectif de lutte contre les discriminations et participeront ainsi à la lutte contre les LGBTIphobies. Et nous ne pourrions qu’en être satisfait.
Nous avons profité de cette audition pour faire connaître certaines de nos revendications. En premier lieu, nous avons affirmé que la mise en œuvre de ces nouveau programmes d’EAS ne pourrait se faire sans moyens en temps consacré à sa mise en œuvre. Nous avons affirmé la nécessité absolue de formation de tous les personnels pour que ces séances soient effectives.
Pour accompagner cette effectivité, nous avons rappelé que les manuels scolaires devaient également respecter la loi sur ces sujets et ne plus véhiculer de stéréotypes. Nous avons tenu à demander que des ressources Eduscol sur ces problématiques soient facilement accessibles pour que les enseignant·es puissent s’appuyer dessus, notamment face à des familles questionnantes.
Nous avons rappelé le rôle émancipateur et d’éveil de l’esprit critique des élèves que doit conserver l’EMC. Il nous a paru nécessaire de rencontrer les deux groupes de pilotage concernant ces saisines considérant comme une évidence la nécessité de lier EAS et EMC pour forger les citoyen·nes éclairé·es et ouvert·es de demain et ainsi combattre le harcèlement. L’éducation aux médias et à l’information (EMI) peut également être associée à une réflexion d’ensemble dans le cadre des travaux du CSP sur ces programmes notamment dans l’idée de lutter plus efficacement contre le cyberharcèlement et de sensibiliser à la lutte contre les stéréotypes et violences de genre véhiculé.e.s par les médias.