Hier, face au fiasco engendré par la saturation des outils d’enseignement à distance, le ministre a tenté de rejeter la faute sur un prestataire externe et une prétendue “cyberattaque venant de l’étranger”.
Ces allégations interrogent alors que le prestataire concerné a nié toute responsabilité et que de nombreux outils sans liens entre eux ont été concernés. Cela impliquerait une attaque particulièrement bien préparée impliquant une très bonne connaissance de la galaxie des ENT et ressources numériques. La faillite rapide des outils submergés par les connexions a entaché la crédibilité de l’Éducation nationale et de ses personnels. Les tentatives de justification du ministre ont suscité un scepticisme légitime.
Il existe un moyen simple de lever le doute et distinguer s’il s’agit d’une masse de connexions d’élèves, de personnels, et de familles ou bien d’un réseau de machines piratées : il suffit de publier les journaux de connexions aux serveurs du Cned, en remplaçant les adresses IP par une somme de contrôle par souci pour la vie privée des usagers et usagères. Ainsi, il sera possible à n’importe qui de vérifier les allégations du ministre.
L’absence de transparence montre une nouvelle fois que, confronté à ses insuffisances, le ministère préfère se réfugier dans le déni et le mensonge, un an après un premier échec qui aurait dû pourtant l’inciter à en tirer les leçons.
L’enseignement à distance a été organisé en catastrophe par le ministère qui s’accrochait au dogme du refus absolu de la fermeture des écoles sans élaborer aucun scénario de secours ni mettre les moyens nécessaires. Dans ces conditions, la sous-traitance vers des prestataires privés s’est révélée une fois de plus une erreur dont le ministre porte la responsabilité.
Ce matin, les ralentissements, déconnexions, impossibilités de travailler sont toujours le lot des personnels et des élèves, les attaques de hackers semblant se concentrer sur les heures de pointe du début de matinée et début d’après-midi. La continuité pédagogique ne repose pendant ce temps que sur la bonne volonté des personnels qui font de leur mieux malgré les dysfonctionnements répétés de l’administration.