Le gouvernement annonce une hausse du budget de l’Éducation nationale pour 2023, de 56,5 à 60,2 milliards d’euros. Le Ministre des Comptes publics, Gabriel Attal qualifie cette mesure d’ «historique ». Pourtant, une hausse similaire avait déjà eu lieu sur le budget 2017 sans qu’une véritable amélioration des conditions de travail n’aie lieu. De même, cette hausse de 4,5% du budget ne comble pas l’inflation qui atteint les 6%.
Pour SUD éducation, il est à craindre que cette « hausse » ne finance uniquement la maigre augmentation indiciaire du fait de l’inflation, les annonces concernant les rémunérations des enseignant•es en début de carrière ainsi que les primes au mérite envisagées par l’exécutif.
Cette mesure qualifiée d’« historique » risque de n’être que la mise en musique de dispositions déjà annoncées et déjà insuffisantes. La revalorisation de 3,5% du point d’indice ne pallie pas l’inflation qui est déjà de 6% et les personnels les moins bien rémunéré•es de l’Éducation nationale risquent de rencontrer des difficultés pour finir le mois et se chauffer ou se déplacer l’hiver prochain. De même, la politique de rémunérations au mérite, que tente d’imposer le gouvernement, est largement combattue par SUD éducation car elle aggrave les conditions de travail de tou•tes et creuse les inégalités salariales. L’augmentation des missions et du temps de travail sur la base du « volontariat » pénalise en premier lieu les femmes du fait des contraintes domestiques et les personnels en situation de handicap.
Enfin, l’annonce de la montée en puissance de l’apprentissage avec un financement de 6,7 milliards d’euros laisse craindre un transfert des moyens des lycées professionnels vers l’apprentissage marquant la mise à sac de l’enseignement professionnel sous statut scolaire.
Pour SUD éducation, les personnels doivent observer une amélioration de leurs conditions de travail et de vraies augmentations pour tou•tes dès la rentrée prochaine.
SUD éducation a construit un plan d’urgence pour répondre à la crise que traverse aujourd’hui le service public d’éducation, il faut :
- recruter davantage pour baisser le nombre d’élèves par classe,
- rémunérer davantage les personnels,
- former davantage les personnels, et pas seulement en début de carrière,
- titulariser les personnels précaires de l’Éducation nationale.