[Brochure n°94] Le GRDS pour une école commune et explicite

Cet article est extrait de la brochure n°94 : la coopérative pédagogique.

« Plus que jamais la valeur émancipatrice du savoir, entendons par là d’un savoir réfléchi et critique qui ne se suffit pas de connaissances utiles, est à l’ordre du jour. Et elle l’est pour tous. Or, malgré l’urgence historique, notre école n’y fait guère droit. »
Jean-Pierre Terrail, Pour une école de l’exigence intellectuelle

Le Groupe de Recherche sur la Démocratisation Scolaire est composé d’enseignant·es et (surtout) de chercheurs♥·ses. Il ancre ses propositions pédagogiques et d’organisation de l’école dans la sociologie des inégalités scolaires. Si l’école reproduit des inégalités, c’est que des mécanismes traversent la salle de classe pour les reproduire : c’est donc l’affaire des pédagogues.

Le principal vecteur d’inégalités sociales à l’école est le fait que l’école a des implicites avec lesquels les enfants des classes populaires ne sont pas en accointances.
Ces enfants ne manquent ni d’intelligence, ni de culture pour être capable de réussir scolairement ; s’ils sont en échec, c’est que l’école ne leur donne pas toutes les clés. Ne pas comprendre ces mécanismes amèneraient souvent les professeur·es à diminuer les exigences pour les enfants des classes populaires.

L’école doit donc « vendre la mèche » comme le dit Bourdieu, et rendre visible ce qui ne l’est pas. Ce constat amène le GRDS à défendre des paradigmes pédagogiques plus traditionnels, souvent adoptés par les conservateurs. Il soutient à ce titre le retour de la méthode syllabiques en lecture orchestrée par Jean-Michel Blanquer. En rupture avec l’idée que l’enfant doit construire ses savoirs, le GRDS insiste sur l’importance (démocratique) de la transmission des savoirs par l’enseignant·e.

Si le GRDS est d’un point de vue pédagogique en rupture avec les mouvements pédagogiques issus de l’éducation nouvelle (ICEM, GFEN…), sa finalité de réduire les inégalités sociales et de réelle démocratisation de l’école en font des interlocuteurs intéressants. A ce titre, le projet d’« école commune », d’une école unique de la maternelle au lycée, est un réel projet d’une « autre école » pour une « autre société ».