Pour consulter la brochure n°92 - Changer l'école, pas le climat ! - cliquez-ici.
Pour SUD éducation, la lutte écologique se mène non seulement dans l’Éducation nationale mais dans la société. Les miliant·es SUD éducation sont par exemple investi·es dans des luttes locales contre les grands projets polluants et inutiles. SUD éducation met ses outils syndicaux pour la défense des intérêts des populations. On revient sur certaines luttes récentes.
Algues vertes : quelles luttes syndicales dans les Côtes-d’Armor ?
Qu’appelle-t-on « algues vertes » ?
Ce sont des algues marines du genre « ulva », appartenant essentiellement à deux espèces en Bretagne, communément appelées « laitues de mer ».
Qu’appelle-t-on « marées vertes » ?
Dans certaines conditions, les algues vertes deviennent proliférantes, envahissant alors les fonds de baie et les plages, couvrant celles-ci, à l’occasion des marées, d’un tapis vert du plus bel effet visuel, épais parfois de plusieurs dizaines de cm. Ce n’est pas un phénomène spécifique à la Bretagne (les algues proliférantes existent ailleurs dans le monde, et peuvent concerner d’autres espèces, comme les sargasses en Martinique). Dans les Côtes-d’Armor, les baies de la Freynaye et de St-Brieuc sont particulièrement touchées.
Quelles sont les conditions pour que le phénomène « marée verte » apparaisse ?
Pour se développer, les ulves ont besoin de lumière (donc elles se développent à partir du printemps) et de nutriments : c’est là qu’interviennent les nitrates. Ces nitrates proviennent essentiellement des activités agro-industrielles (agriculture et élevage intensifs), malgré les dénégations de la majorité des professionnels du secteur (la FNSEA, les coopératives et entreprises agricoles), soutenus par la préfecture et par la plupart des politiques, selon un éventail allant de l’extrême droite à la gauche dite « de gouvernement » (PS et PC inclus, donc).
Quels sont les problèmes provoqués par les marées vertes ?
À l’état frais, les marées vertes ne présentent aucun danger, elles sont même comestibles. C’est leur pourrissement en amas, une fois déposées, qui provoque le dégagement de gaz nocifs, essentiellement d’hydrogène sulfuré, qui émet une odeur nauséabonde à faible concentration, mais qui devient inodore et mortelle à forte concentration.
Dès les années 70, des riverain·es se sont émus de la prolifération des algues. Mais ce n’est pas avant 2010 qu’on a pris conscience de la dangerosité des amas d’algues. Morts d’animaux (cheval, chiens, sangliers) et décès de joggers ont fini par alerter les riverain•es et les autorités, qui ont d’abord beaucoup nié le problème. Les autorités municipales tentant de masquer les effets des marées vertes par le ramassage des amas, des salariés ont pu se trouver mis en danger, et on a pu constater des cas d’intoxication, aboutissant au décès d’un conducteur d’engins, Thierry Morfoisse, en 2009.
Quelle action syndicale ?
Elle peut s’exercer évidemment sur le plan de l’exigence de la sûreté des conditions de travail (détecteurs, cabines fermées des engins avec filtration d’air, port de systèmes de respiration autonomes).
Elle s’exerce aussi dans la recherche et les preuves des responsabilités, notamment dans le décès de Thierry Morfoisse, dont la famille a été soutenue par Solidaires 22.
Enfin, Solidaires 22 s’est impliquée dans les mobilisations contre les causes des marées vertes, mobilisations souvent initiées par les riverain•es, et par les associations spécifiques (« halte aux marées vertes » halteauxmareesvertes.org), et toujours soutenues par Solidaires 22.
Quelles limites à ces actions ?
Les responsables politiques du département comme de la région, la préfecture, les organisations agricoles majoritaires, et même la justice ne nient plus la dangerosité des amas d’algues, mais persistent à masquer les responsabilités de la filière agricole. La FNSEA a plusieurs fois organisé des contre-manifestations, parfois violentes, contre les mobilisations sur les « marées vertes ». Intimidations, menaces, pressions judiciaires, l’agro-industrie résiste. Pourtant, Solidaires 22 sur ce terrain est alliée à la Confédération paysanne, aux associations environnementales ou aux riverain·es, et soutenue par des journalistes (« splann » splann.org/algues-vertes-tournage-maires/ ou par l’énorme succès de BD Algues vertes, l’histoire interdite, d’Inès Léraud et Pierre Van Hove). Mais elle est bien seule sur le terrain syndical. Les autres organisations syndicales, même partenaires habituels des luttes (CGT, FO, FSU) gardent un silence prudent et ne mobilisent pas, ou peu, sur ces questions.
Il est donc à craindre, les obstacles étant nombreux, que la situation reste sensiblement la même dans les années à venir. Aujourd’hui, les élus locaux tentent ainsi d’empêcher le tournage d’un film inspiré de la BD citée, sans beaucoup de réactions ni de la presse ni des autres politiques.
Jeux olympiques : saccages et gentrification du 93
Présentation du collectif Saccages
→ saccage2024.wordpress.com
Nous sommes entré·es en résistance face aux saccages écologiques et sociaux que provoquent les Jeux olympiques de Paris en 2024. Nous, habitant·es de Seine-Saint-Denis et de ses alentours, associations et collectifs, sommes rassemblés pour défendre les espaces où l’on vit, où l’on habite, où l’on se rencontre, où l’on tisse des liens et où l’on s’amuse, menacés par la préparation et la tenue de ces jeux.
Certains chantiers des JO 2024 ont commencé malgré la crise sanitaire, d’autres sont prévus dans ce premier trimestre 2021. Les conséquences sont nombreuses : quartiers irrespirables (accélération de la bétonisation et de la pollution), inabordables (spéculation immobilière, entraînant l’expulsion des pauvres et des modestes), policés (imposition des normes des investisseurs et du tourisme, surveillance et répression), implantation de grandes enseignes, réduction des espaces publics et des parcs, disparition d’espèces protégées… et la liste est encore longue. Les différents saccages engendrés par les Jeux olympiques ne font qu’accélérer les problèmes écologiques et les injustices sociales dans nos villes, et nous privent des moyens de décider collectivement de ce qui nous entoure.
L’Union départementale Solidaires 93 est impliquée dans ce collectif et a produit une brochure d’analyse pour lier les préoccupations sociales et environnementales. Ci-dessous un extrait de la brochure qui traite des conséquences écologiques et sociales des JO dans le département.
Vers la sauvegarde des jardins ouvriers d’Aubervilliers !
Ces jardins ont une histoire de près de cent ans et sont un patrimoine riche en biodiversité. Ils contribuent à nourrir de nombreuses familles et sont un espace de construction du lien social. La préservation de ces jardins est une nécessité pour une ville qui ne compte que 1,42m² d’« espace vert » par habitant·e. Or, plus de 4000m² étaient menacés par la construction d’un solarium pour la piscine olympique ! Cette destruction participe de la bétonisation et de l’artificialisation de toute l’ancienne plaine des Vertus, soit plus de 10 000m² avec la construction de la gare du Grand Paris Expresse, d’un complexe hôtelier, d’un « éco-quartier ». Les Jeux olympiques sont ainsi un prétexte pour augmenter les prix des loyers et enrichir les promoteurs·trices.
Devenus JAD (Jardins à Défendre), les jardins se sont transformés pendant cinq mois en une zone occupée et ouverte, écologique, féministe, queer, et anti-autoritaire, afin d’empêcher le début des travaux.
Après l’expulsion des occupant·es le 2 septembre 2021, la lutte a continué, avec plusieurs recours juridiques suspendant les travaux. Enfin, le 14 mars, suite à une décision de justice, la mairie d’Aubervilliers et Plaine Commune ont enfin annoncé l’annulation des travaux sur les jardins et leur remise en état ! C’est une importante victoire, même si la vigilance reste de mise ! Si le solarium n’est plus d’actualité, l’emprise du chantier de la gare du Grand Paris Express continue de menacer les jardins. Quant aux militant·es qui avaient bloqué le chantier le 2 septembre 2021, iels ont été relaxé·es en septembre 2022.
S’il est essentiel de développer des transports en commun au service des habitant·es, pour des raisons environnementales et de réduction des inégalités spatiales, cela ne doit pas se faire par la destruction d’espaces verts. De nombreuses friches industrielles abandonnées par les entreprises responsables de leur dépollution pourraient par exemple être utilisées pour de nouvelles constructions utiles.
Urbanisation de l’aire des vents au parc de La Courneuve
L’Aire des vents est un parc départemental de 27 hectares au total, entre l’aéroport du Bourget côté est, la ville de Dugny au nord, l’autoroute A1 au sud et le parc Georges-Valbon de La Courneuve à l’ouest. Dans le cadre des Jeux olympiques 2024, le village ou « cluster » des médias devrait y être construit, sur environ sept hectares. Le village doit ensuite être transformé en « éco-quartier » après les Jeux avec 1200 logements destinés à la ville de Dugny, mais aussi des équipements publics comme une école, une crèche, un gymnase et une passerelle de franchissement au-dessus de l’A1. Mais cet espace vert est un corridor écologique et un lieu de passage d’espèces animales entre les différents parcs.
Le projet avait été suspendu par la Cour administrative de Paris en raison de l’atteinte à des espèces protégées, mais les travaux devraient reprendre après le rejet des deux requêtes déposées par les défenseurs de l’Aire des Vents. Depuis, la dépollution des sols se fait de façon particulièrement opaque et le chantier est marqué par de nombreuses malfaçons.
Une piscine spectacle sans les habitant·es à Saint-Denis
Non loin du Stade de France, à la Plaine St-Denis, le centre aquatique olympique en cours de construction a vocation à accueillir Water Polo, plongeon et natation artistique pendant les Jeux olympiques. Il en résulte la construction de piscines spectacles, qui fait relativiser l’utilité pour les habitant·es ! La mairie de Paris qui finance en partie le projet prévoit d’ailleurs l’utilisation du CAO pour ses clubs. L’ensemble de la construction et la gestion de la piscine après les Jeux Olympiques reviennent par ailleurs aux entreprises privées, constructeurs et promoteurs : notamment Bouygues, Récréa et OMNES.
Pollution massive de l’air à l’école Pleyel de Saint-Denis
La construction d’un échangeur autoroutier est prévue dans le cadre des aménagements des Jeux olympiques 2024. Il fera passer plus de 20 000 véhicules/jour aux abords immédiats de l’école maternelle Ignaz Pleyel et de l’école élémentaire Anatole France constituant le groupe scolaire Pleyel - Anatole France situé dans le quartier Pleyel à Saint-Denis. Les enfants de ce dernier respirent déjà un air très pollué induit par le trafic routier de transit qui va être aggravé avec cet échangeur à 5 bretelles. C’est ainsi la santé de près de 700 élèves âgé·es de 3 ans à 12 ans, de près de 60 personnes qui les encadrent dans ce groupe scolaire et plus largement de plus de 13 000 habitant·es du quartier Pleyel qui est gravement mise en danger. Les parents d’élèves et les associations portent le projet d’une sanctuarisation du groupe scolaire avec la création d’un jardin de 1,2 hectare en éloignant la circulation automobile de 120m de l’école Ignaz Pleyel.
Un recours au Conseil d’Etat est en cours. Les opposant·es au projet construisent également une expertise militante en mesurant les niveaux de pollution actuels et en évaluant les pollutions supplémentaires engendrées par l’échangeur.
Expulsion du Foyer de Travailleurs Migrants de l’ADEF à Saint-Ouen
Expulsés du foyer dans lequel ils résidaient en début d’année 2021 - pour laisser la place à la construction du village olympique « durable » - les résidents du Foyer de Travailleurs Migrants (FTM) de l’ADEF à Saint-Ouen ont largement subi la transformation du quartier, sans perspective de retour.
La lutte menée par les résidents du foyer de l’ADEF a révélé les Jeux olympiques comme un amplificateur d’inégalités socio-environnementales déjà existantes et l’incapacité des pouvoirs publics de protéger les populations les plus vulnérables. Se juxtaposant aux pratiques autoritaires de gestion des FTM, les Jeux olympiques ont contribué à favoriser la ségrégation socio spatiale de personnes pauvres et racisées. Ces structures héritées du passé colonial sont pensées comme des logements « transitoires » pour les populations immigrées venues travailler en France. A ce titre, ils ne dépendent pas du droit commun.
Le statut spécifique de FTM a permis toutes sortes d’abus de la part du gestionnaire ADEF, à commencer par la non-communication d’informations. Bien que premiers concernés, ils furent les derniers informés des modalités concrètes de l’arrivée du Village Olympique. Ils n’eurent aucune information non plus lorsqu’en 2015, les travaux destinés à la réhabilitation du foyer (devenu insalubre) furent suspendus. Après avoir enquêté auprès des services de l’urbanisme, ils découvrirent le projet concocté par l’ADEF et la municipalité de l’époque : en attendant les Jeux Olympiques, le foyer pouvait dépérir. Celui-ci constituait une réserve foncière de premier plan étant donné son emplacement stratégique : une zone de friche industrielle, non loin de la fameuse Cité du Cinéma et d’une future gare du Grand Paris Express, idéal pour accueillir un équipement emblématique tel que le Village Olympique. Les résidents furent contraints de patienter dans des conditions d’habitat dégradées.
Durant le printemps 2019, le chantier du Grand Paris Express (GPE) prit place sous leurs fenêtres. Pouvant atteindre jusqu’à 95 dB(1), le chantier quasi-continu(2) a sérieusement altéré la qualité de vie des résidents jusqu’à leur expulsion. 2 ans après l’annonce officielle des Jeux Olympiques - et une série de réunions publiques au siège de Plaine Commune - l’ADEF, l’Etat et la Solidéo les informèrent qu’ils ne seraient pas relogés sur place, mais dans une autre partie de la ville où deux résidences sociales allaient être construites.
En revanche, comme celles-ci ne seraient pas prêtes avant 2023, il leur faudrait « transiter » et se résoudre à habiter dans de plus petits espaces. Ils ajoutèrent que l’ensemble des résidents ne seraient pas relogés(3). Ces annonces provoquèrent de vives réactions au sein des résidents qui s’opposèrent immédiatement à ce logement transitoire ainsi qu’à la non-prise en compte de l’intégralité des résidents. Les négociations furent longues et éprouvantes tant les autorités cherchèrent à les intimider.
Il n’en fut rien, mais leurs revendications ne furent pas écoutées pour autant. Dans le logement transitoire qui n’a rien de bon marché, près de 450€/mois, les espaces collectifs du foyer ont disparu mais pas au profit d’espaces individuels suffisants(4) et ils n’ont pas été davantage associés à la concertation relatives aux deux résidences sociales.
Pas de Surf Park à Sevran !
Une bonne nouvelle : le Surf park envisagé à Sevran dans la perspective des Jeux olympiques a été abandonné par vote du conseil municipal le 27 mai 2021. Sa consommation prévue en eau était énorme - l’équivalent de 243 piscines olympiques(5) - et le coût d’accès élevé pour les habitant·es. A l’été 2019, Le COJO avait fait comprendre Sevran que la commune ne serait pas choisie, et la Fédération française de surf y était elle-même défavorable.
1. Au-delà de 70 dB, le bruit devient nocif pour la santé.
2. 6/7j – 24/24h.
3. 230 résidents furent relogés sur les 286 au départ.
4. Des studettes de 16 à 18 m2, dont certaines partagées à deux.
5. https://reporterre.net/Des-projets-de-surf-parks-coulent-grace-aux-luttes-ecologiques
Sud éducation dans la lutte contre les méga-bassines : pour un partage équitable et démocratique de l’eau, bien commun !
La lutte des bassines, c’est une lutte commencée il y a des années de cela dans les Deux-Sèvres et à côté comme en Vendée. C’est en 2017 qu’elle prend réellement de l’ampleur dans les Deux-Sèvres et les départements limitrophes avec la constitution de collectifs Bassines Non Merci afin de protéger ce bien commun qu’est l’eau. Loin de ne concerner que la Vienne, la Charente, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres ou la Vendée, ces projets de bassines (aussi malhonnêtement appelées réserves de substitution) dramatiquement inconséquents et destinés à se généraliser partout en France, constituent les symptômes édifiants du capitalisme qui exploite sans vergogne cette ressource naturelle.
Une bassine, c’est quoi ? Pourquoi ça pose problème ?
C’est une réserve d’eau géante (huit à dix hectares en moyenne, 8m de profondeur entourés de digues de 10m de haut), remplie en hiver en pompant principalement dans les nappes souterraines, pour irriguer en été des cultures intensives (2/3 de maïs, semences, légumes industriels) et financée avec 70% d’argent public (Agence de l’Eau, Région, État, Europe). De dénis de démocratie en arrangements avec la réglementation, de non-transparence dans les processus de négociation en absence de consultations des populations locales et non prise en compte de la demande sociale, nous sommes face à une captation massive d’argent public, soutenue par des lobbies (FNSEA, etc.) décidés à maintenir envers et contre tout d’une agriculture intensive, productiviste en l’habillant d’oripeaux écologiques tout en maintenant un niveau d’information insuffisant sur la ressource et les besoins réels quand l. Le projet de 19 réserves de substitution agricole (dites « bassines ») en Deux-Sèvres montre le chemin qui reste parcourir pour une réelle prise de conscience par le grand public comme par les élites de la gravité des enjeux auxquels l’agriculture, l’eau et l’alimentation vont être confrontées au cours des prochaines années.
Les problématiques sont ainsi diverses :
- Un partage inéquitable de l’eau : il s’agit d’une monopolisation de l’eau par une minorité d’agriculteurs industriels (seulement 6 pour cent des zones concernées) compliquant voir interdisant au contraire l’accès à l’eau pour les petit•es paysan•nes bio et c’est un risque sérieux sur l’eau potable et le bon fonctionnement des milieux naturels. Dans le même temps, durant l’été, il va être demandé aux habitant•tes de restreindre leur usage de l’eau. Cette agriculture-là ne participe pas à la souveraineté alimentaire des territoires concernés, les produits sont destinés à l’agroalimentaire, l’exportation et encore pire aux agrocarburants. Les paysan•nes qui pratique l’agroécologie, et qui nourrissent les habitant•es n’ont pas besoin de ces réserves gargantuesques. Par contre, leur ressource en eau risque d’en être impactée.
- C’est une substitution douteuse manipulée par les lobbies agro-industriels : il n’y aucune garantie de la baisse des volumes prélevés (année de référence biaisée).
- Les projets s’organisent sans transparence dans les processus de validation.
- Une incohérence économique et climatique : gaspillage de l’eau (évaporation de 20% dans les bassines puis pendant l’arrosage), des terres et de l’argent public (provenant des factures d’eau des consommateurs), financement public pour des bénéfices privés, non-respect du principe pollueur- payeur, aucune garantie de les remplir en hiver en raison du changement climatique.
En résumé, les bassines ce sont donc surtout de véritables gouffres financiers, un désastre écologique, écocidaire même, et la confiscation d’une ressource par quelques utilisateurs donc des projets antidémocratiques ! En effet, nous considérons, que ces projets sont de nature à mettre gravement en danger les milieux aquatiques et nos réserves d’eau potable, mais constituent également un blanc-seing au maintien d’une agriculture productiviste, destructrice des sols, polluante pour l’eau et l’air, catastrophique pour la biodiversité animale et végétale et donc incapable de poursuivre sa mission de nourrir les populations dans les décennies à venir.
Selon nous, il importe plus que jamais de fixer des priorités pour l’usage de l’eau :
1 – La consommation d’eau potable par la population
2 – Le maintien de l’équilibre naturel des milieux hydrologiques
3 – Les usages agricoles
4 – En dernier lieu les usages économiques de l’eau.
Nous revendiquons aussi :
- la priorisation des productions à haute valeur ajoutée et favorisant l’emploi dans l’agriculture
- des prélèvements d’eau à un niveau compatible avec le fonctionnement des écosystèmes. Il faut protéger les milieux naturels indispensables au cycle de l’eau
- une répartition équitable de l’eau, une redevance faible pour un volume limité de 10 à 20 000 m3 par irrigant, assorti de droits et de devoirs (diversité d’assolement, rotation, entretien et maintien de haies…). Au-delà, le prix de l’eau doit être fortement progressif
- une recherche agronomique publique renforcée en s’appuyant sur l’agronomie et les pratiques paysannes et la réorientation des moyens de recherche vers des cultures économes en eau
- la valorisation des pratiques respectueuses de l’eau (quantité et qualité) donc de l’agronomie dans les institutions publiques y compris dans les programmes délivrés par l’éducation nationale.
Quel est le rôle de SUD éducation dans tout ça ?
Profondément respectueux•ses de la profession agricole, notre propos est bien de redonner corps, sens et reconnaissance à ce secteur par notre soutien, à ces métiers effectivement essentiels à notre subsistance et à notre autonomie, dévoyés par les discours et organisations capitalistes, agro-industriels, qui ont petit à petit confisqué les circuits et moyens de production et aliéné les paysan.nes à un système pernicieux, insidieux, conduisant à une précarité économique certaine et grandissante (comme c’est particulièrement le cas pour la filière laine ou laitière) mais aussi à une faillite et une destruction environnementale.
En tant que personnels de l’éducation, nous ne connaissons que trop bien les ravages de la méconnaissance historique et du manque de reconnaissance, le manque de reconnaissance professionnelle, la destruction du service public et de la culture professionnelle collective aboutissant à des maux comparables dans l’éducation et dans l’agriculture comme le prof et l’agri-bashing.
En tant que syndicat de lutte et de transformation sociale, membre de l’union syndicale Solidaires, une union syndicale interprofessionnelle, Sud éducation porte plus que jamais les luttes autour des questions écologiques et anticapitalistes. Ces luttes, Solidaires les porte aussi au sein de l’alliance écologique et sociale Plus Jamais ça. Pour nous, il s’agit bien d’un combat plus global , pour la démocratie, à décliner sur le champ de l’éducation. Il s’agit de repenser nos modes de production comme de consommation. L’agriculture est donc l’affaire de toutes et tous, nous la voulons non intensive et paysanne, afin qu’elle réponde aux enjeux et aux besoins de produits de qualité tout en en préservant la planète. Sud éducation s’associe donc aux actions prévues par le collectif « Bassines non merci » et plus particulièrement à la mobilisation Pas une bassine de plus le 29 et le 30 octobre. Sud éducation poursuivra son engagement local comme national aux côtés des organisations portant ce combat !