La séance du CSE qui nous réunit aujourd’hui illustre la politique du ministre Blanquer : poursuivre à tout prix ses réformes sans prendre en compte les multiples alertes des organisations syndicales et l’intérêt des élèves.
SUD éducation est déjà intervenu à de nombreuses reprises afin de dénoncer la prise en compte du contrôle continu pour l’obtention du baccalauréat. Les personnels se sentent piéger par cette mesure : les évaluations qui ont eu lieu depuis le début de l’année sont des évaluations formatives destinées à mettre au jour les difficultés et les compétences des élèves pour progresser. Elles ne peuvent se substituer à l’évaluation qui certifie l’obtention d’un diplôme. Il est un temps pour chaque chose : l’apprentissage d’abord, l’examen vient ensuite. Or ce nouveau bac vient désorganiser les progressions pédagogiques.
De même l’obligation de faire passer les E3C1 aux élèves, qui n’ont pas été en mesure de les passer au 1er trimestre de la classe de première, apparaît comme une mesure punitive visant à sanctionner les élèves et les personnels mobilisés. SUD éducation renouvelle sa demande : les élèves de terminale ne doivent pas être obligés à passer une épreuve à laquelle ils et elles ne sont pas préparé-e-s.
Les mesures d’adaptation des conditions d’obtention du baccalauréat ne doivent pas être en défaveur des élèves. Les organisations syndicales de jeunesse et de l’éducation ont alerté à de nombreuses reprises, le gouvernement au sujet de la détresse dans laquelle sont plongés les jeunes. Au lycée, le refus de cadrer nationalement l’organisation d’adaptations en fonction de la situation sanitaire a conduit à une grande hétérogénéité des modalités de l’enseignement. Dans certains établissements, des lycéens et des lycéennes enchaînent les périodes d’éviction et l’accès à un enseignement à distance de qualité est tellement inégal selon les lycées, selon les familles, que le décrochage scolaire s’amplifie. Ces difficultés doivent être prises en compte dans la politique du ministère de l’Éducation nationale.
Par ailleurs, le ministère n’a fourni aucune réponse aux différentes revendications et inquiétudes émises par les personnels de l’éducation.
La grève du 26 janvier a été massivement suivie, or aucune annonce n’a été faite concernant une augmentation significative des salaires.
Les personnels sont mobilisé-e-s pour dénoncer les suppressions de postes dans le 2d degré et les fermetures de classe dans le 1er et le 2d degré. En pleine crise sanitaire, encore plus que d’habitude, il ne doit y avoir aucune fermeture ni suppression de postes.
Les AESH sont mobilisé-e-s cette semaine dans les départements pour réclamer l’abandon des PIALs. La mutualisation des personnels AESH est une catastrophe pour l’inclusion scolaire puisque le nombre d’heures durant lesquelles l’élève est accompagné ne dépend plus de ses besoins mais du nombre de personnels disponibles, or aujourd’hui il n’y a pas assez de personnels AESH et les mauvaises conditions salariales rendent le recrutement de plus en plus difficile.
Il est urgent de créer un vrai statut pour les AESH afin de reconnaître leur métier et de les sortir de la précarité. Un statut, c’est un temps plein à 24h avec un salaire de départ à 1700 euros nets.
Enfin, tous les personnels de l’Éducation nationale sont aujourd’hui préoccupé-e-s par un même sujet : quelles seront les conditions de la rentrée des vacances d’hiver ?
Nous avons assisté à une augmentation visible du nombre de contamination dans les écoles et les établissements scolaires. Pourtant, les personnels en éviction ne sont toujours pas remplacés.
La politique du ministre Blanquer en matière sanitaire se résume en un mot : la passivité. Le ministère continue de faire l’autruche sans prendre aucune mesure nécessaire à la protection des personnels, des élèves et de leur famille au moment où les restrictions ont fortement augmenté dans le reste de la société.
SUD éducation exige que les moyens nécessaires à la mise en œuvre d’une véritable prévention de l’épidémie soient mis en œuvre sans délai, et revendique un plan d’urgence pour l’Éducation qui continue d’accueillir dans des circonstances difficiles l’ensemble des élèves du pays.