Ce CSE porte sur l’aménagement et l’adaptation de l’organisation des examens aux lycées en raison de la crise sanitaire. Cela est surprenant lorsqu’on fait le constat de l’incapacité de l’Éducation nationale à adapter son fonctionnement à la crise sanitaire pour protéger les personnels et les élèves de la menace épidémique depuis le début de la crise. Les conditions de la rentrée sont inquiétantes : la journée du 31 décembre 2020 a vu 19.927 nouvelles contaminations et 251 décès supplémentaires. Un test massif de 100 000 lycéen-ne-s de la région Rhône-Alpes juste avant les congés de fin d’année a permis d’établir un taux de positivité d’environ 5 à 6 % des élèves.
Les épidémiologistes s’inquiètent logiquement de la rentrée scolaire et du brassage qui en résulte. Pourtant dans de nombreux collèges et de nombreuses écoles de France le protocole sanitaire se résume à l’aération des fenêtres et à la distribution de gel hydroalcoolique. Le ministre n’a aucune réponse à apporter aux personnels.
Des annonces inquiétantes pour la rentrée 2021
À cette absence catastrophique de politique sanitaire, s’ajoutent des annonces inacceptables quant aux moyens qui seront attribués au service public d’éducation pour la rentrée 2021. Dans le 1er degré, les créations de postes sont insuffisantes. SUD éducation dénonce la disparition des postes d’enseignant-e-s spécialisé-e-s des RASED. De même le fléchage des 600 équivalents temps plein sont largement insuffisant pour augmenter les décharges des 44 000 directeurs et directrices d’école. L’objectif de garantir des seuils inférieurs à 24 élèves par classe sur tout le territoire en CP et CE1 en 2022 ne sera pas atteint. Il n’y a aucun espoir d’amélioration de la situation en éducation prioritaire dans ces annonces.
Dans le 2d degré, la rentrée 2021 s’annonce alarmante avec la suppression de 1800 postes convertis en heures supplémentaires et aucune création de poste de CPE depuis maintenant quatre ans. Pourtant la crise sanitaire a mis au jour le caractère essentiel de ces personnels qui ont de plus en plus de difficultés à exercer leurs missions à cause du manque de personnels.
Ces annonces budgétaires vont avoir des conséquences graves sur le service public d’éducation. Les personnels en ont assez de cette école de la maltraitance dans laquelle les personnels, à bout, sont méprisé-e-s et mal payé-e-s. L’administration leur refuse les moyens pour enseigner et pour les aider et accompagner les élèves dans leurs difficultés.
Une politique éducative qui creuse les inégalités
La politique éducative est vouée à creuser les inégalités si le ministère ne se décide pas à donner aux personnels les moyens de faire vivre le service public d’éducation.
SUD éducation revendique un plan d’urgence pour l’éducation avec un volet sanitaire pour luter contre l’épidémie de la covid-19, une autre politique salariale avec la titularisation des personnels précaires et la création d’un corps de la fonction publique pour les AESH et des créations massives de postes d’enseignant-es, d’enseignant-e-s spécialisé-e-s, de Vie Scolaire et de personnels médico-sociaux de la Fonction Publique d’État. Ces créations de postes doivent permettre de limiter le nombre d’élèves par classe pour favoriser la différenciation, la coopération et la réussite de tou-te-s.