Une assemblée générale réunissant 2000 personnels enseignants et administratifs des écoles du réseau municipal de Rio de Janeiro a voté pour une grève reconductible à partir du 25 novembre.
La mobilisation, à l’appel du Sindicato estadual dos profissionais de educação de Rio de Janeiro (Sepe - RJ), répond à un projet de loi du maire de la ville, qui attaque les droits des personnels des établissements scolaires de la ville.
Ce projet de loi rogne sur les salaires dans le calcul de l’heure-classe, ce qui obligera les enseignant·es à augmenter leur charge horaire sans contrepartie salariale. Il remet également en cause le congé spécial qui permet aux agent·es de bénéficier de 3 mois de congés tous les 5 ans. Enfin, il introduit des changements dans le régime de congés, avec possibilité de fractionnement, et d’autres mesures qui affectent gravement les conditions de travail et remettent en cause des acquis sociaux historiques.
Ce projet de loi renforce la précarisation des agent·es, détériore leurs conditions de travail et les conditions d’apprentissage dans le réseau des écoles publiques municipales déjà bien attaquées, notamment par la loi votée récemment par l’assemblée de Rio de Janeiro autorisant des CDD de 6 ans sur des postes d’enseignant·es.
Ce n’est pas un cas isolé et cela s’ajoute à des attaques qui se produisent dans d’autres États brésiliens, comme les privatisations des écoles publiques faites par les gouverneurs d’extrême droite de São Paulo et du Paraná. Il convient de souligner le financement de l’enseignement privé avec de l’argent public.
Toutes ces attaques libérales résonnent avec celles que nous subissons aussi ici en France : gel des salaires, PACTE, congés menacés, jours de carence, financement du privé par de l'argent public… Les contre-réformes libérales sont internationales, la lutte pour les droits des travailleur⋅euses doit être internationale.
SUD éducation soutient la grève reconductible à partir du 25 novembre à l’appel du Sepe - RJ car “só a luta pode barrar esses ataques e a destruição da educação pública” : il n’y a que la lutte qui puisse stopper ces attaques et la destruction de l’éducation publique.
Comprendre les principales attaques du projet de loi complémentaire (PLC) 186/2024
– Le PLC modifie le décompte des heures de cours des enseignant·es. Il modifie le calcul actuel, qui considère 1 heure de cours comme 50 minutes, en un système qui ne compte que les minutes travaillées. Cela fera passer le nombre d'enseignant·es de 26 à 32 fois en classe. À la fin du mois, chaque enseignant·e de 40 heures aura enseigné 24 fois de plus. Par conséquent, le temps alloué à la planification et aux corrections extra-classes passera de 14 heures à seulement 8 heures par semaine.
– Le projet met fin à la licence spéciale pour tou·tes les employé·es municipaux·ales.
– Le PLC propose la « mise à jour des activités de la fonction publique ou de l'emploi occupé par l'employé·e, par le biais de la réglementation », une définition vague qui ouvre un espace pour la déviation de la fonction.
– Le texte qui traite du stage probatoire fait douter que le ou la professionnel·le qui est en réadaptation, mais qui travaille toujours en stage probatoire, puisse rester en poste.
– Selon le PLC, celleux qui sont nouvellement inscrit·es dans la catégorie ne pourront pas prendre de vacances en janvier de la 1ère année d'inscription.
– L'article 6 donne carte blanche au maire en ce qui concerne les vacances des professionnel·les de l'éducation, puisqu'il propose la création de « règles spécifiques » pour la régulation de ce droit du fonctionnaire, qui peuvent permettre, par exemple, l'acompte des vacances.