Alors que le ministère de l’Éducation nationale a eu plusieurs mois pour se préparer à la rentrée de septembre, dont les deux mois de congés d’été et que ces derniers jours le ministre Blanquer pérorait dans les médias en indiquant que l’institution était prête, ce 31 août, les personnels ont pu constater l’étendue de l’impréparation. Les remontées de terrain de SUD éducation font état de très nombreux dysfonctionnements.
Les dotations d’État en masque ne sont pas arrivées dans les écoles et les établissements scolaires, et leur date de livraison demeure inconnue. Les enseignant-e-s ont hâte de retrouver les élèves dans cette période difficile et sont contraint-e-s de le faire sans matériel de protection mis à disposition par leur employeur. Face à cette gabegie, les établissements scolaires développent des stratégies locales. Certains établissements ont anticipé la faillite de l’administration en achetant des masques sur leur budget propre, privant les établissements de ressources nécessaires par exemple pour le matériel pédagogique. Dans bien des cas cependant, les personnels de direction agissent comme s’il n’était pas nécessaire d’en porter. Certains personnels de direction ont ainsi pu de manière fantaisiste prétendre que le port du masque n’est pas obligatoire en classe dès que l’on se situerait assez loin des élèves. Ils ont pu ainsi convoquer des réunions plénières avec des dizaines de personnels sans porter de masque.
Dans la plupart des écoles et établissements, les personnels en charge de l’entretien ne sont pas assez nombreux pour respecter les fréquences de nettoyages imposées par le protocole sanitaire dans les salles de classe. Il en va de même pour l’éducation physique, la restauration scolaire, la récréation.
Les suppressions de postes des dernières années et les fermetures d’établissement ou de classe et d’école conduisent à accueillir dans des locaux exigus des classes surchargées, ce qui rend d’autant plus difficile le respect des règles de distanciation physique, conjugué au refus du ministère de doter les élèves de masques.
Le ministre Blanquer porte directement la responsabilité du désordre annoncé de cette rentrée pour laquelle il faut déjà anticiper des fermetures partielles ou totales d’écoles ou d’établissements. Ce sont les élèves qui en paieront en premier le prix, alors qu’il est important que le plus grand nombre possible reprenne le chemin de l’école.
Depuis plusieurs mois, SUD éducation alerte sur les conditions sanitaires de la rentrée et revendique la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour permettre d’accueillir le maximum d’élèves dans les conditions sanitaires permettant d’éviter les fermetures d’écoles et d’établissements et qui fassent sens sur le plan pédagogique. Le ministre Blanquer n’a rien fait. Il est urgent de mettre en œuvre dès maintenant les mesures nécessaires à une reprise qui commence sous les pires auspices.