La grève du 1er février est une réussite avec un personnel sur deux en grève. Elle doit constituer un premier temps fort de notre mobilisation, dans le but de construire une mobilisation générale de notre secteur, de la maternelle à l'université.
Un climat de luttes sociales
SUD éducation exprime sa solidarité avec le combat de l’agriculture paysanne mobilisée pour un revenu digne, mais aussi pour une autre agriculture, bio et durable, qui redonne sens au travail paysan. SUD éducation revendique une reconversion écologique et sociale en totale opposition avec la vitrine des Jeux Olympiques. Nous dénonçons l'ensemble des saccages sociaux et environnementaux dus aux Jeux Olympiques : destruction d'espaces verts en ville, pollution, gentrification des espaces, accidents de travail graves sur les chantiers, coût important de l'évènement qui sera assumé par les populations via les impôts; ainsi que les atteintes à nos libertés...
La loi immigration est une régression sans précédent. Le gouvernement mène une politique raciste de ségrégation sociale qui piétine les droits fondamentaux et s'attaque aux personnes issues de l’immigration, françaises ou non. Cette loi s’inscrit dans un projet de société qui érige le racisme en socle commun. Le racisme d'État qui nous explose à la figure n’est malheureusement pas nouveau. Il est bien présent en France : les personnes racisées sont discriminées dans l’accès à l’emploi et au logement, et leur nombre est deux fois plus élevé parmi les personnes pauvres que pour l’ensemble de la population. Un système de discriminations racistes, de l’école au monde du travail, tend à maintenir les personnes racisées dans l’exploitation. Là, le gouvernement a décidé d’aller encore plus loin dans ce continuum nauséabond en reprenant les propositions de l’extrême droite. Malgré la censure partielle du Conseil constitutionnel, nous continuons à exiger l'abrogation de l’ensemble de cette loi et de toutes les lois racistes prises par les gouvernements qu’ils soient de droite ou de gauche depuis plusieurs décennies.
Le gouvernement a repris le discours et les propositions de l’extrême droite, en incriminant les militant.e.s progressistes. SUD éducation met tous ses moyens syndicaux au service de la mobilisation et de fronts unitaires contre la loi Immigration, pour la régularisation de toutes les personnes sans papiers et contre l’extrême droite. Nous nous attellerons à renforcer tous les cadres de lutte contre l'extrême droite et à construire des mobilisations d'ampleur contre son idéologie de haine et de repli sur soi, à l’instar des mobilisations en Allemagne contre le parti d’extrême droite AFD.
Contre une école de l’obéissance et du tri social
La volonté réaffirmée par Attal, lors de son discours de politique générale, d'une généralisation du Service National Universel (SNU) à la rentrée 2026, manifeste la poursuite d'une mise au pas de la jeunesse, continue et amplifie la dangereuse intrusion de l'armée dans l'école et pierre angulaire du souhait de "réarmement" que ne cesse de marteler le gouvernement : c'est encore un glissement vers l'extrême droite.
Dans l’Éducation nationale, Attal ne sera resté qu'un semestre au ministère de l'Éducation nationale. Néanmoins il a, lui aussi, repris les propositions de l’extrême droite : interdiction des abayas, uniforme, groupes de niveau, discours sur l’autorité SNU, attaques contre la liberté pédagogique… Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle ministre, s'est d'ores et déjà illustrée par son dénigrement de l'école publique et son apologie de l'enseignement privé réactionnaire, notamment à Stanislas. SUD éducation exige la démission de la ministre qui ne peut plus être une interlocutrice au vu de son positionnement contre le service public d’éducation et de son appartenance à une bourgeoisie méprisante. SUD éducation réaffirme sa revendication de nationalisation des écoles privées à 96% catholiques et le transfert des personnels dans l’école publique.
Ce changement de ministre ne laisse présager aucun changement de politique et les annonces passéistes du “choc des savoirs” impactent fortement la préparation de la rentrée scolaire prochaine. Imposée dans la précipitation, sans moyens ni concertation, cette nouvelle réforme est surtout violemment inégalitaire.
SUD éducation continue d’informer les personnels des régressions radicales qu’engendrent les réformes actuelles : la casse de l’enseignement professionnel sous statut scolaire dans les LP, les attaques contre la liberté pédagogique avec la généralisation des évaluations nationales du CP à la 3eme et la labellisation des manuels, la ségrégation renforcée dès la sixième avec les groupes de niveaux puis à l’entrée du lycée et la casse de la formation continue.
SUD éducation s’oppose à l’instauration des groupes de niveau en collège qui ne feront qu’amplifier les écarts de niveau. Ils renforceront en particulier les inégalités sociales, d’autant plus que leur mise en place se fait dans les académies au détriment des moyens accordés à l’éducation prioritaire en collège. SUD éducation revendique au contraire une politique d’éducation prioritaire ambitieuse, qui réintègre notamment les lycées qui en sont exclus depuis 2015. La mise en place des groupes de niveaux et l'injonction des méthodes d'apprentissage en élémentaire amplifieront les inégalités et les discriminations envers les élèves handicapé·es et ceux les plus en difficulté. C’est une réforme à la fois violente, classiste et validiste.
Le service public d’éducation a pourtant besoin de moyens importants pour faire face aux enjeux de la société actuelle. L’acte 2 de l’école inclusive rencontre l’opposition des personnels, le manque chronique de moyens génère une souffrance qui incite certain·es collègues à envisager la scolarisation des enfants en situation de handicap comme une dégradation supplémentaire de leurs conditions de travail. De même, les conditions actuelles d’inclusion génèrent de la souffrance pour les élèves qui ne sont pas accompagné⋅es à la hauteur de leurs besoins et ne bénéficient pas des adaptations nécessaires. À nous de construire des mobilisations pour gagner les moyens nécessaires pour rendre le service public d’éducation accessible à tou·tes les élèves. La lutte pour la création d’un vrai statut pour les personnels AESH est indissociable de la lutte pour l’école inclusive et vice versa.
SUD éducation appelle les personnels à se réunir en Assemblée générale pour continuer de se mobiliser dans la durée, avec détermination, pour arracher des victoires.
Des luttes nécessaires dans l’Enseignement supérieur et la recherche
SUD éducation appelle à continuer d’investir le mouvement pour un cessez-le-feu immédiat en Palestine, à s’inscrire dans la campagne BDS universitaire et à construire la solidarité pratique avec les personnels des universités palestiniennes. Ielles font face à Gaza au massacre de la population et à la destruction des infrastructures d’enseignement, en Cisjordanie, aux humiliations quotidiennes, aux assauts contre les campus et à l’impossibilité d’assurer leurs missions dans des conditions correctes. Les étudiant·es et personnels des universités se mobilisent pour la paix et contre l’occupation et la colonisation. Les pressions académiques et politiques se multiplient sur les campus contre les expressions de solidarité et les voix universitaires qui condamnent la politique colonialiste de l’Etat d’Israël.
Quant aux annonces sur une possible réforme de la formation enseignante (INSPE), avec concours dès la fin de la licence pour renforcer "l'attractivité", elle n'a pour le moment aucun fondement budgétaire, pose grandement question sur les orientations possibles hors concours et sur les conditions des stages, potentiellement mal payées en M1.
Sur pression de la Cour des Comptes, le ministère va lancer prochainement un vaste plan d’attaque contre les congés des BIATSS pourtant déjà fortement pénalisé·es dans leur rémunération et aux conditions de travail dégradées par le manque de postes dans les services et les labos. SUD éducation appelle les personnels à résister contre cette nouvelle attaque contre nos conditions de travail et à construire le rapport de force contre les directions d’université qui souhaitent s’engager dans cette voie.
Gagnons de vraies augmentations de salaire !
Face à l’inflation qui continue de paupériser l'ensemble des collègues et d’accroître la précarité, le gouvernement répond par la provocation et le mépris en attribuant 5 maigres points d’indice supplémentaires aux agent·es publics en ce mois de janvier, soit une vingtaine d’euros nets supplémentaires par mois. Tout ceci n’est ni tenable ni acceptable. Il y a urgence. SUD éducation revendique une augmentation salariale de 400 euros immédiatement pour toutes et tous, un salaire minimum de 2200 € bruts pour toutes et tous le dégel du point d'indice avec rattrapage depuis le gel du point d'indice en 2010, l’indexation du point sur l’inflation, une refonte des grilles salariales et des mesures pour réduire les inégalités (abandon du pacte et paiement à temps plein des temps partiels de droit) SUD éducation appelle les personnels à se mettre massivement en grève pour les salaires et contre les attaques dans la fonction publique le 19 mars.
Nous n’aurons que ce que nous prendrons : SUD éducation met toutes ses forces pour construire, dans l’unité, des digues solides face au pouvoir capitaliste et réactionnaire. La mobilisation contre la réforme des retraites a montré que lorsque les travailleurs et travailleuses s’organisent, les discours d’extrême droite et libéraux perdent du terrain.
SUD éducation continue d’impulser des mobilisations générales, interprofessionnelles et intersyndicales à vocation majoritaire pour reprendre la main, lutter contre la smicardisation de la société, exiger la répartition équitable des richesses et imposer un projet de transformation sociale et écologique de la société. La grève du 1er février dans l'Education nationale n'est qu'une étape vers un mouvement général d'ampleur, à l'instar des grèves québécoises qui ont abouti à des augmentations de salaires de 17% ou des mobilisations actuelles en Irlande.
Tou·tes en grève le 8 mars !
Dans un contexte où la constitutionnalisation du droit à l’IVG est affichée comme une volonté gouvernementale, les moyens pour l’éducation affective et sexuelle restent largement insuffisants, les heures dues aux élèves ne sont toujours pas mises en place dans les établissements et le gouvernement refuse toujours de prendre des mesures pour la santé des femmes au travail et l’égalité professionnelle. SUD éducation revendique par exemple un congé menstruel.
Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, SUD éducation appelle à la grève tous les personnels afin de construire une mobilisation féministe d’ampleur.