Depuis plusieurs semaines maintenant, étudiant·es et personnels des universités grecques, et principalement à Athènes, se mobilisent contre le projet de loi « Université libre » qui tente de réaliser le vieux projet libéral de la droite en Grèce : créer des universités privées. Alors que l’article 16 de la Constitution garantit le monopole public de l’enseignement supérieur, depuis plusieurs années un processus de marchandisation et de libéralisation de l’ESR est en marche en lien avec l’imposition de réformes ultra-libérales par l’Union européenne. Baisse des financements publics (moins 18% depuis 2008), du nombre de personnels, développement d’entreprises privées d’enseignement supérieur, sélection par des notes planchers… l’enseignement supérieur grec subit les mêmes attaques qu’en France et partout en Europe avec un gouvernement de droite conservateur qui pense pouvoir dérouler son programme de casse des services publics.
La jeunesse grecque et les personnels des universités n’entendent pas laisser passer ces attaques sans se mobiliser, et les débuts du mouvement sont prometteurs. Plus de 120 sections syndicales dans tout le pays ont lancé le mouvement en ce début janvier. Les 11 et 25 janvier, des milliers d’étudiant·es, personnels et lycéen·nes défilaient dans la rue dont respectivement 5000 et 8000 à Athènes. Les AG rassemblent des centaines d’étudiant·es et les occupations de facs commencent à se multiplier. Face à cette mobilisation, le pouvoir réplique par la répression (présence policière étouffante, intervention policière ou judiciaire contre les occupations, convocations policières contre des collégien·nes en Crète) et via les examens basculés en distanciel.
Hasard du calendrier, leur prochaine mobilisation nationale se déroulera ce jeudi 1er février, en même temps que la journée de grève en France dans l’Education nationale, grève soutenue par les organisations syndicales de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Partout en Europe, les gouvernements libéraux avancent leurs projets de casse de services publics. En France, l’Enseignement supérieur privé se porte bien avec désormais un quart des étudiant·es. Loin de freiner le développement de ces officines privées qui recherchent avant tout les profits bien avant la formation, le ministère de l’ESR s’apprête à labelliser ces formations, leur ouvrant un marché toujours plus grand et fructueux.
Les étudiant·es et les personnels des universités grecques par leurs mobilisations et leur détermination nous montrent ce qu’il faudra enclencher en France aussi: Assemblées générales, manifestations massives et grèves ! Nous transmettons toute notre solidarité aux étudiant·es et personnels de Grèce en lutte pour le service public de l’Enseignement supérieur !