NI TRANSPHOBIE NI POLICE À L’ÉCOLE !

L’existence du harcèlement scolaire traduit une absence de véritable politique éducative contre les discriminations. Les violences subies par une élève trans du lycée Maximilien Perret (Alfortville) révèlent le lien entre harcèlement et absence d’éducation au respect de l’identité de genre de chacun·e depuis des décennies. Ainsi, en avril 2022, Emmanuel Macron prenait position contre le fait d’aborder les questions d’identité de genre et d’orientation sexuelle à l’école primaire, et se montrait sceptique sur leur enseignement au collège. C’est pourtant bien la responsabilité de l’Éducation nationale de former les citoyen·nes au vivre-ensemble dès le plus jeune âge, de prendre en charge les situations de lgbtiphobies et d’accompagner les victimes. Les lgbtiphobies tuent. En 2023, Lucas a été victime d’homophobie, tout comme Dinah a été victime de lesbophobie et de racisme en 2021. En 2020, Doona, étudiante trans, et Avril, lycéenne trans, ont subi de la transphobie aussi bien à l’université qu’au lycée.

L’intervention de la police dans une salle de classe pour procéder à l’interpellation d’un·e mineur est la marque d’un échec patent du gouvernement en matière de lutte contre le harcèlement. L’école publique doit rester le lieu primordial d’accueil et de protection de tous·tes sans discrimination.

Par ailleurs, l’écho médiatique recherché par le gouvernement, dans le but de faire un exemple, nous semble susceptible de mettre encore davantage en danger l’élève visée par le harcèlement, et de créer un climat d’animosité dans les établissements scolaires.

Plutôt qu’une politique répressive contre le harcèlement, visant à culpabiliser des comportements individuels, nous revendiquons que le problème soit traité à la racine, en s’attaquant par l’éducation, la sensibilisation et la prévention aux causes structurelles de ces violences.

 

SUD éducation revendique :

  • La ré-intégration du concept de genre dans des programmes élaborés par la communauté éducative, dans les enseignements et dans les projets.
  • L’effectivité des séances d’éducation à la vie affective et sexuelle prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans ces séances d’une perspective non hétérocentrée, qui mettent sur un pied d’égalité toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre.
  • La mise en place de dispositifs permettant aux élèves de réfléchir aux discriminations et de déconstruire les stéréotypes.
  • Le respect du prénom et du pronom d’usage pour les élèves et personnels trans.
  • Une formation initiale et continue sur les problématiques de genre, les violences sexistes, sexuelles et lgbtiphobes pour tous les personnels.
  • La prise en compte par l'administration de la parole des élèves victimes de lgbtiphobies et de leurs parents lorsqu’ielles dénoncent des faits. 
  • La non intervention de la police dans les salles de cours pour interpeller des mineur·es devant d’autres enfants. 
  • L’obligation pour l’administration de soutenir, aider et défendre tous les membres de la communauté éducative qui, du fait de leur identité de genre, subiraient diverses formes de brimades, de harcèlement ou de discriminations (élèves, administration, collègues, parents). L’administration doit accompagner ces membres dans leurs démarches, y compris dans le cadre d’un changement de genre et/ou d’identité, en veillant à leur assurer un environnement sécurisé pour qu’ils puissent effectuer leur parcours sans être mis en danger dans leur milieu éducatif et professionnel.