Le jour de la rentrée, les chef·fes d’établissement ainsi que les directrices et directeurs d’école ont reçu un message du ministre de l’Éducation nationale leur demandant de distribuer aux parents d’élèves un document faisant les éloges des mesures gouvernementales.
De manière inédite, le ministre demande donc aux personnels de relayer directement la communication politique du gouvernement par le biais de flyers destinés respectivement aux parents des élèves d’école primaire, de collège, de lycée général et technologique et de lycée professionnel. Ces flyers, rédigés avec les éléments de langage habituels, reprennent les annonces relatives à la revalorisation et au remplacement des enseignant·es, aux ajustements pédagogiques et à l’accompagnement des élèves.
Tous ces flyers intitulés “Ce qui change à la rentrée pour votre enfant” commencent assez curieusement par la promotion du Socle et du Pacte, comme si le fait de privilégier la généralisation des heures supplémentaires au détriment du recrutement d’enseignant·es allait réellement changer les conditions d’études des élèves.
Pour l’école primaire, le flyer ministériel brasse du vent en indiquant que la place des “savoirs fondamentaux” était réaffirmée, comme si les professeur·es des écoles avaient besoin qu’on leur rappelle les enjeux liés à la maîtrise de la lecture et de l’écriture. Cette communication trahit non seulement un défaut de connaissance des pratiques pédagogiques mais dénote également un manque de confiance envers le travail des enseignant·es.
Pour le collège, la suppression de l’enseignement de la technologie en classe de 6e est savamment passée sous silence au profit de l’intervention des professeur·es des écoles dans l’heure de soutien en mathématiques et en français largement décrié par les syndicats.
Pour le lycée général, la réintroduction des mathématiques dans le tronc commun de la classe de première et les ajustements de calendrier sur les épreuves de spécialité du baccalauréat sont annoncés en grande pompe, en omettant de préciser la responsabilité des réformes Blanquer, qui sont à l’origine de la désorganisation du lycée et du baccalauréat.
Pour le lycée professionnel, l’accent est mis sur l’allocation de stage et sur le bureau des entreprises pour assurer le service après-vente d’une réforme bâclée et contre-productive, qui scelle la soumission de l’enseignement professionnel aux besoins des entreprises et non aux besoins de notre société.
Tous ces flyers se finissent par la rediffusion des annonces ministérielles en matière de santé mentale des élèves et de lutte contre le harcèlement, sans informer les parents des maigres moyens dont bénéficie en réalité cette priorité ministérielle et sans prendre la mesure de l’urgence que des actualités tragiques révèlent régulièrement.
Pour SUD éducation, les personnels n’ont pas à se faire les porte-parole du ministre et à relayer la communication gouvernementale auprès des parents d’élèves.
SUD éducation appelle à ne pas diffuser ces flyers, qui ne relèvent pas de l’information institutionnelle mais bien de la propagande politique.