Après Zyed, Bouna, Adama, Théo, Michel, Lamine, Alhoussein et tant d’autres, Nahel, un jeune homme de dix-sept ans, a été tué le 27 juin par le tir à bout portant d’un policier lors d’un contrôle routier. Une fois de plus, une fois de trop, un mort est à déplorer lors d’une intervention policière dans un quartier populaire.
Les images de ce qui s’apparente à une exécution sommaire sont insoutenables. Aucun danger ne justifiait de sortir une arme et de tuer Nahel dans le cadre d’un simple délit routier.
SUD éducation présente ses sincères condoléances à la famille de Nahel et notamment à sa mère, à ses proches proches, ses ami·es, ses enseignant·es.
Depuis l’annonce de la mort de Nahel, la droite et l’extrême droite et leurs médias se déchaînent pour faire porter sur ce jeune homme la responsabilité de sa mort, pour déshumaniser la mère de Nahel et pour délégitimer la colère populaire en animalisant et en retirant son caractère politique à cette colère populaire.
Le gouvernement appelle à l’apaisement et déplore les violences survenues et les dégradations de services publics dans les quartiers populaires. Après avoir supprimé plus de 8 000 postes dans le second degré, soit l’équivalent de 160 collèges, depuis 2017 et avoir poursuivi l’entreprise de destruction des services publics, le gouvernement n’a pas le droit de s’ériger en défenseur des quartiers populaires et des services publics. SUD éducation dénonce sans relâche le traitement réservé par les pouvoirs publics aux quartiers populaires, où sont largement concentrées les personnes racisées, y compris en matière d’éducation.
SUD éducation dénonce les violences policières : elles sont l’instrument d’un système raciste et colonial qui maintient les populations racisées et des quartiers populaires dans l’exploitation. Il faut en finir avec l’impunité de la police en modifiant la loi et en réformant en profondeur la police, ses techniques d’intervention et son armement.
Des réactions de colère se sont fait entendre depuis la mort de Nahel, le gouvernement y répond par un important déploiement policier pour réprimer les habitant·es des quartiers populaires révolté·es par les violences racistes de la police.
Pour SUD éducation, ces colères sont légitimes et il est inacceptable de répondre par la force à la colère sociale.
SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à se rendre aux manifestations en hommage à Nahel, notamment ce vendredi 30 juin à 20h dans plusieurs villes, et à manifester tout leur soutien envers les personnes interpellées.
SUD éducation se tient d’abord aux côtés des proches de Nahel, mais aussi aux côtés des personnels, des élèves et de l’ensemble des habitant·es qui vivent dans les quartiers populaires et qui subissent les violences policières, le racisme et la ségrégation sociale : faisons front ensemble contre le racisme, contre l’impunité de la police.