Le monde de l’éducation, de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) et de Jeunesse et Sports (JS), a été largement malmené ces dernières années avec les suppressions de postes, les réformes des lycées, la loi de programmation de la recherche, ou encore avec la mise en œuvre du SNU (Service National Universel). Ces politiques libérales et les contre-réformes ont contribué à accroître les inégalités. Avec la dégradation des conditions d’étude pour les élèves et les étudiant·es et des conditions de travail pour les personnels, c’est l’idéal émancipateur de l’école et de l’ESR qui s’éloigne.
Pourtant les travailleurs et travailleuses en formation, lycéen·nes, apprenti·es et étudiant·es, comme les personnels de l’éducation, de Jeunesse et Sports et de l’ESR, ont massivement relevé la tête le 19 et le 31 janvier puis les 7, 11 et 16 février contre la réforme des retraites.
Cette réforme est injuste, en reculant l’âge de départ à la retraite, elle nous prive de deux années de retraite. Elle impacte particulièrement les femmes dont les carrières sont plus hachées et dont les pensions sont déjà de 40% plus faibles que celles des hommes.
Mais cette réforme est également inutile puisqu’en partageant le travail, en favorisant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et en prenant dans les caisses du patronat (suppression des exonérations fiscales, rétablissement des impôts sur les fortunes…), on pourrait combler le maigre déficit temporaire établi par les projections du COR.
Les manifestations massives ont montré que dans l’éducation et l’ESR, nous sommes prêt·es à nous battre jusqu’au retrait de la réforme.
Nos organisations SUD éducation, SUD Recherche, SUD rural, SUNDEP, Solidaires Jeunesse & sport, Solidaires étudiant·es, MNL appellent à la grève générale le 7 mars, à continuer avec la grève féministe le 8 mars et à poursuivre le 9 mars avec la mobilisation de la jeunesse.
Nous appelons à tenir des AG sur nos lieux de travail et d’études, pour ancrer la grève, discuter de sa reconduction avec les collègues, se libérer du temps pour agir, à défiler en cortèges d’établissements pour rendre visible la mobilisation.
La mobilisation contre la réforme des retraites est une mobilisation qui unit l’ensemble des travailleurs et des travailleuses, en formation et en activité, qui met au jour les inégalités que subissent les femmes dans notre société patriarcale et dans laquelle la jeunesse doit pouvoir exprimer ses revendications spécifiques. Dans toutes les écoles, dans toutes les universités et les labos, nous clamons haut et fort que l’urgence n’est pas de détruire notre système de retraite, elle est écologique et sociale.
Nos syndicats appellent à mettre en débat la reconduction de la grève dans l’éducation et l’ESR. Notre secteur prend sa part de la mobilisation : quand les écoles et les collèges sont fermés, le travail s’arrête, quand les lycées et les universités sont fermés, la jeunesse scolarisée peut se mobiliser. Dans toutes les grandes victoires de ces dernières années, en 2006, en 1995, en 1986, les universités et la jeunesse étaient largement mobilisées, voire en première ligne. La grève générale, c’est la généralisation de la grève dans tous les secteurs.
Ce n’est qu’un début, à nous de faire vivre la grève et sa reconduction pour gagner !