Le 18 janvier 2023, le Ministre Pap Ndiaye a reçu les organisations syndicales dont SUD éducation, pour lancer un cycle de concertation concernant les salaires des enseignant·es, CPE et Psy-EN.
Le Ministre a rappelé le cadre de la revalorisation, celui d’un budget voté dans la Loi de Finances:
- 635 millions d’euros d’augmentation de salaire pour la revalorisation “socle”,
- 300 millions d’euros pour les missions complémentaires.
La promesse du candidat Macron d’augmenter les enseignant·es de 10% en janvier 2023 ne sera pas tenue.
Qui est concerné·es?
Les augmentations auront lieu en septembre 2023 et elles ne concerneront que les enseignant·es, les CPE et les Psy-EN. D’autres concertations devraient s’ouvrir pour les autres personnels mais aucune annonce précise n’a été faite.
Au contraire SUD éducation revendique des augmentations pour tous les personnels, à commencer par ceux qui subissent les plus bas salaires.
Une revalorisation “socle”?
635 millions seront consacrés à une revalorisation non conditionnée à la réalisation de missions supplémentaires, rapportés à 870 000 personnels, ça ferait très peu : 60 euros par mois par personnel.
Le Ministre a au contraire multiplié les annonces dans les médias pour dire que seuls les personnels en début et milieu de carrière bénéficieront d’une augmentation avec l’objectif d’un salaire minimum de 2000euros en début de carrière.
Lors de la réunion, le Ministre a annoncé que la répartition ferait l’objet d’une concertation avec les organisations syndicales. La revalorisation “socle” devrait reposer sur des mécanismes indiciaires tels que le passage facilité à la hors-classe et à la classe exceptionnelle par exemple.
Pour SUD éducation ces réponses sont très insatisfaisantes au regard de l’inflation et du gel du point d’indice.
Une revalorisation sous conditions : “le pacte”
Comme annoncé, une partie de la revalorisation, 300 millions, sera réservée à celles et ceux qui ont accepté “le pacte”. Le pacte, c’est le “travailler plus pour gagner plus”. Le Ministre entend attribuer des indemnités pour effectuer certaines missions : remplacement, accompagnement dans l’orientation, la formation continue, l’intervention des PE en sixième dans le cadre des enseignements d’approfondissement, tâches de coordination … Le Ministre souhaite qu’un “éventail de nouvelles missions” soit défini pour transformer l’école, elles pourront permettre une augmentation d’environ 20%.
C’est mal connaître la réalité de nos métiers. Les études montrent déjà que le temps de travail des enseignant·es, CPE et PsyEN est supérieur aux 35h. Ajouter encore des missions et donc du temps de travail, c’est continuer à dégrader les conditions de travail.
SUD éducation est intervenu pour dénoncer cette politique indemnitaire qui creuse les inégalités salariales.
Le régime indemnitaire cause des inégalités :
- entre les hommes et les femmes : les femmes assurent davantage de tâches domestiques ainsi que l’éducation des enfants et peuvent par conséquent moins augmenter leur temps de travail. Elles sont davantage à temps partiel que les hommes,
- entre les personnels handicapés et les autres : selon le handicap, le travail ne fatigue pas le corps et l’esprit de la même manière. Le manque de dispositif d’accessibilité des locaux et d’adaptation du matériel ajoute des difficultés sur le temps de travail pour les personnels en situation de handicap. Par ailleurs, les personnels handicapés sont plus souvent en temps partiel de droit que les personnels qui ne bénéficient pas d’une RQTH et leur temps partiel n’est pas compensé. SUD éducation a rappelé la situation des personnels handicapés au Ministre ainsi que leurs difficultés..
- entre les personnels du 1er du 2nd degré : les personnels des écoles ont un temps de travail trop important pour pouvoir réaliser davantage de missions. IL y a un véritable décrochage salarial entre les professeur·es des écoles et les enseignant·es du second degré.
Au cours des concertations salariales, SUD éducation portera les revendications suivantes :
- une réduction de l’éventail des rémunérations,
- l’indexation des salaires sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels en activité et à la retraite,
- l’intégration des primes et indemnités générales aux salaires, et la compensation des tâches supplémentaires et des conditions difficiles par des réductions des services,
- l’abrogation de toutes les journées de carence en cas d’arrêt-maladie pour tous les statuts,
- contre le gel de nouveau du point d’indice.
Enfin, SUD éducation a tenu à prononcer quelques mots au sujet du suicide de Lucas, un collègien de 13 ans victime d’homophobie et de harcèlement scolaire.
Voici l’extrait de notre déclaration : “Enfin, nous tenons à profiter de la solennité de cette réunion et de votre présence, M. le Ministre, pour rendre hommage au jeune Lucas, victime directe de l’homophobie et du harcèlement, contre lesquels tant de choses restent à faire dans notre institution. “
La réunion suivante consacrée à la rémunération "socle"
Revalorisation – Compte rendu du groupe de travail “Socle” du 24 janvier