La presse se fait l'écho d'un rapport à paraître de la Cour des comptes portant sur le remplacement des enseignant⋅es du second degré.
Ce rapport reprend l’ensemble des préconisations libérales qu’elle répète à longueur de rapports depuis des années. Son objectif est essentiellement comptable : pour la Cour, l'éducation coûte trop cher, et les enseignant⋅es seraient trop absent⋅es.
C’est évidemment faux. Les personnels enseignants sont, comparativement aux autres actifs et actives, bien plus présent⋅es sur leur lieu de travail. Cette rengaine relève d’une rhétorique infondée qui vise à livrer les enseignant⋅es à la vindicte populaire en les rendant responsables de la dégradation du service public d'éducation.
La Cour formule des préconisations qui relèvent à la fois de solutions libérales, comme l'explosion du cadre de l'obligation de service hebdomadaire ou la monovalence disciplinaire, et des solutions autoritaires telles que le renforcement du pouvoir hiérarchique. Rien de tout cela ne sera en mesure de régler la question des remplacements dans le second degré : les personnels se voient déjà imposer tant d'heures supplémentaires qu’il n'est plus possible de les absorber : des centaines de milliers d'heures supplémentaires prévues au budget ne sont plus consommées.
SUD éducation alerte en effet régulièrement sur le déficit chronique de moyens dans l’Éducation nationale. Depuis le début du quinquennat, ce sont ainsi plus de 7 000 postes que le gouvernement a supprimé dans le second degré, et près de mille qu’il s’apprête à supprimer. Revenir sur ces suppressions de postes et créer mille postes de remplaçant⋅es supplémentaires représenterait une augmentation du budget de l’éducation en 2022 de 0,67%.
Le service public d'éducation se dégrade d'année en année. Le projet de loi de finances 2022 accentue encore cette orientation, dans un contexte de crise sanitaire qui accroît la tension sur les moyens humains. Cette nouvelle attaque de la Cour des comptes contre les personnels d'éducation est irresponsable. SUD éducation revendique un plan d'urgence pour le service public d'éducation qui comporte les créations de postes nécessaires afin de garantir la continuité du service public d'éducation et de limiter les inégalités territoriales.